Un an d’anecdotes toutes plus savoureuses les unes que les autres? C’est ce que nous a offert, encore une fois, notre rubrique «C’était mieux avant».
Vous avez été nombreux, cette année, à plonger dans les souvenirs d’anciens sportifs du pays. Nos vingt «c’était mieux avant» de l’année 2024 ont attiré la bagatelle de 1,3 million de vues sur le site internet du Quotidien, avec un pic pour l’ancien international Jonathan Joubert, qui a été «vu» 92 000 fois. Vous en avez raté? On vous en offre un petit florilège.
«Mon meilleur souvenir? Les championnats du monde à Helsinki en 2005. Un tunnel nous mène de la chambre d’appel en plein milieu du stade. C’était le jour où il y avait le javelot, qui est une véritable religion en Finlande, le stade était blindé. Je me souviens que j’étais rentré dans le truc, j’avais regardé autour de moi et je m’étais demandé ce que c’était que ce truc de fou. Je n’ai jamais couru dans un stade comme cela. C’était une dinguerie. Quand tu entres, tu te dis « Waouh! ». C’était incroyable. Et du coup, j’ai complètement foiré ma course, car je n’étais plus dedans!»
«En 1996, avec la Fraternelle, on a réalisé le premier doublé dans l’histoire du club. On a fait la fête pendant presque trois semaines! On allait au restaurant tous les deux jours. À un certain moment, je suis allé chez le médecin, mais je ne sais plus vraiment pourquoi. Il m’a dit : « Écoute Laurent, il faudrait peut-être se calmer maintenant. J’ai bien compris, vous voulez faire la fête, mais il faut ralentir. »»
Laurent Reinesch, ex-handballeur
«On joue en Allemagne à Leverkusen (NDLR : le 18 décembre 1991) contre le champion du monde et pour une fois, je ne suis pas en chambre avec un de mes coéquipiers de la Jeunesse, Denis Scuto ou Pierre Petry. Mais avec Roby Langers. Il faut savoir un truc, c’est que j’étais le plus gros ronfleur de la sélection nationale. Et en pleine nuit, Roby me réveille pour me dire « ça ne va pas, tu fais trop de bruit, je ne peux pas dormir!“. Je me rendors. Et moins de 30 minutes plus tard, c’est le staff qui vient me réveiller. Ils m’ont sorti de la chambre et m’ont installé tout en bas, sur la table du kiné, où j’ai fini ma nuit (il rit). Le coach a dû se dire qu’il valait mieux laisser Roby faire une bonne nuit plutôt qu’un mec qui n’allait pas entrer.»
«Le joueur le plus fou avec lequel j’ai joué? Allez, je dirais Gaël Hug, par rapport à une anecdote survenue lors d’un stage en Italie avec Michel Le Flochmoan. C’était pendant la Coupe du monde 2006, les coachs étaient sortis manger et boire un verre devant un match. Nous, on était restés à l’hôtel, autour de la piscine, et quand ils sont rentrés, Gaël, qui était si bien avec lui qu’on les appelait « père et fils », a dit : « On met le coach à l’eau! » Sauf que ça a mal terminé : le coach s’est rebellé et Gaël a eu une griffure au visage… il n’a pas fini dans la piscine et nous, on s’est vite cassés dans nos chambres! C’était très froid, le lendemain matin pour aller au footing… la gêne totale (il rit). Mais on s’est tapé un sacré fou rire quand on a vu Gaël arriver avec sa griffe!»
Jonathan Joubert, ex-footballeur
«Dès que Loïc Cantonnet ou moi prenions un tampon, Kevin Martin passait à côté du gars et lui disait : « Viens me voir, la prochaine fois. Tu vas voir, c’est toi qui vas avoir mal. » On était comme ça à la Jeunesse, solidaires.»
«Ma plus grosse déception, c’était une finale de championnat dans les années 2000 avec Esch contre Berchem. Les deux équipes étaient fortes et on jouait chez eux. J’étais capitaine et quand on avait fait le toss avant le début du match, l’arbitre m’avait tapé sur l’épaule et m’avait dit : « Ce soir t’as perdu! ». Cet arbitre-là, on ne l’aimait pas et il ne nous aimait pas non plus.»
Kresimir Perkovic, ex-handballeur
«Pendant ma première saison, quand j’étais remplaçant et que le match était plié, Klaus Fischer demandait souvent à être remplacé. Presque à chaque fois, c’est moi qui entrais, ce qui me permettait de toucher la prime de match! Rien qu’une prime, ça me sauvait le mois niveau salaire. C’était le bonheur, mais Ivica Horvat (NDLR : l’entraîneur de Schalke 04 entre 1971 et 1973) a fini par sentir le coup et par faire rentrer quelqu’un d’autre (il rit)!»
«C’était souvent très chaud avec Etzella. Je me souviens d’une année où il y avait eu un vrai fight entre Justice Sueing et Chris Martin. Les deux avaient pris une disqualifiante, la police avait même dû intervenir. Et à la fin du match, on était dans les vestiaires, la porte s’entrouvre et on voit la tête de Justice qui dit à Chris : « On se voit dehors. » Ils sont sortis, Chris a dit à Justice : « Tu veux te battre? ». Et finalement, l’autre a répondu non. Mais c’était très chaud!»
«La victoire contre l’Autriche à Steinsel, j’y pense assez souvent parce que je vais régulièrement regarder le basket dans cette salle : mon neveu joue là-bas. Et quand je rentre dans la salle, j’ai ce souvenir»
Peggy Regenwetter, ex-pongiste
«Les coaches me connaissaient! Ils ne m’ont jamais donné des consignes trop compliquées parce qu’ils savaient que je n’arriverais pas à les appliquer! Alors forcément, je les ai toujours comprises. Mais c’est justement parce qu’elles n’étaient pas compliquées!»
«Ma plus belle victoire, c’est l’étape au Tour d’Espagne en 1970. J’étais échappé avec un groupe. Luis Ocaña, mon leader, était derrière, avec le maillot jaune. Ils m’ont sifflé pour que j’arrête mon effort, mais je me sentais tellement bien que je voulais remporter l’étape et je n’ai pas obéi. J’ai remporté l’étape reine du Tour d’Espagne, la 12e étape disputée entre Calatayud et Madrid (204 km), mais le soir, on ne m’a pas félicité, car je n’avais pas respecté les consignes. J’étais isolé. C’est peut-être bien la seule fois de toute ma carrière où je n’ai pas obéi à mon directeur sportif.»
«Ça peut être utile d’avoir des joueurs d’expérience sur le bord de la touche si jamais il y a une catastrophe dans l’équipe. Mais forcément, si on réduit l’intensité à l’entraînement, le niveau baisse. Et un jour, un jeune est venu me voir avec beaucoup de respect et m’a félicité pour mon entraînement. J’avais été bon, mais j’estimais que j’étais loin des capacités que j’avais dans le temps. Alors, je me suis dit que c’était le moment d’arrêter.»
«En D2 française, il y en avait beaucoup, des équipes que je n’aimais pas affronter! Tu prenais beaucoup de coups. Quand tu allais en Corse, à Martigues ou Istres, oh purée, c’était très chaud! D’autant plus qu’il n’y avait pas les caméras comme aujourd’hui : si quelqu’un voulait te mettre une gifle dans le dos de l’arbitre, il te la mettait.»
«En 1988, quand on gagne le championnat d’Europe avec la France (NDLR : 3-0, 0-0 face à la Grèce), à Besançon, je n’ai pas pu faire la fête avec mes coéquipiers. C’est que le week-end suivant, Nancy devait jouer pour remonter en Ligue 1. À l’époque, Michel Platini, l’idole de ma jeunesse, est vice-président là-bas. Et il est au match. À la fin, il me dit : « Félicitations, mais tu rentres avec moi ». Et on monte dans sa Lancia Thema avec moteur Ferrari, je crois. Et on fait le trajet du retour, tous les deux. J’avais 18 ans, je n’étais pas du tout à l’aise et je ne me rappelle pas du tout ce qu’il a bien pu me raconter. C’était mon idole…»
«Lors du Tour de France 2015, j’étais tombé dans la deuxième étape aux Pays-Bas et le soir, notre médecin d’équipe m’avait posé des points de suture. À côté de moi, il y avait le maillot jaune que venait d’endosser Fabian Cancellara, avec qui je partageais la chambre. Le lendemain, pour la 3e étape, c’était à son tour de chuter lourdement sur la route de Huy. C’est aussi ça le cyclisme…»
«En 2011, lors de la création de l’équipe Leopard, ses dirigeants étaient intéressés et j’avais discuté avec Frank (Schleck). Mais je n’avais fait qu’une saison chez AG2R La Mondiale et il me restait donc un an de contrat. Lorsque Leopard a appelé au téléphone mon équipe, Vincent Lavenu (le manager de l’équipe française) a été ferme. « On ne commence pas une carrière comme ça, en cassant un contrat », a-t-il argumenté.»
«J’ai joué un match de gala à Trèves organisé par le Sparta contre d’anciens joueurs NBA. Le Sparta avait lancé un vote pour que deux joueurs se joignent à l’équipe et on a voté pour moi. Je me suis retrouvé à affronter Dennis Rodman, Tim Hardaway et Mugsy Bogues. Il y avait aussi des super dunkers, parmi les meilleurs de la planète. Et pour la petite histoire, j’ai appris le lendemain que Dennis Rodman avait été arrêté par la police. Visiblement, il était parti sans payer la note au bar. Il y en avait pour plusieurs milliers d’euros!»
«Ma grave blessure, cette fracture du tibia en août 2007. On gagnait 4-1 contre Pétange, il restait une minute, et un adversaire m’a taclé avec les deux pieds décollés du sol, le long de la ligne… C’était l’époque où j’étais vraiment au top, où des clubs étaient derrière moi. Une semaine après ce match, je devais faire un essai à Braga…»
Clayton Moreira de Sousa, ex-footballeur
«J’ai subi beaucoup de blessures. Je me suis cassé le pied, j’ai eu quatre opérations du ménisque gauche, une au genou droit et je me suis aussi luxé l’épaule. Maintenant, dès lors que le temps change, je le sens dans mes genoux. J’ai de l’arthrose presque partout.»
«Le coureur le plus dangereux? Bon, je ne garde pas un bon souvenir de (Nacer) Bouhanni, qui ne gardait pas sa ligne dans les sprints, mais ne voulait jamais le reconnaître. Je le trouvais dangereux. Je n’étais pas bon copain avec lui.»