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[C’était mieux avant] Laurent Reinesch : «Ma plus belle victoire, c’est en 1993»


Joueur emblématique de la Fraternelle puis du HB Esch, Laurent Reinesch, qui a également évolué à Dudelange, revient sur sa riche carrière.

Quelle est l’équipe la plus forte contre laquelle vous avez joué ?

Laurent Reinesch : Avec la Fraternelle, j’ai eu la chance de jouer contre Kiel en Ligue des champions en 1996. C’est sûr et certain que c’était une équipe très très forte. Ça m’est resté en mémoire ! Il y avait Knorr, Scheffler, Olsson et Wislander. C’était une équipe très costaude avec les deux Suédois et aussi pas mal de joueurs de l’équipe nationale allemande. Et puis avec l’équipe nationale, je pense que c’était la France. En fait, c’est difficile à dire. On a eu des matches très durs, mais par rapport au niveau, c’est sûr que celui des Français… Et jouer au Luxembourg contre la France, ce n’était pas mal non plus.

Votre plus belle victoire ?
Il y en a eu beaucoup dont certaines à la dernière seconde. Mais pour moi, la plus belle, c’est en 1993 quand on a gagné la Coupe avec la Fraternelle. Pendant des siècles, le club n’avait rien gagné. C’était alors le premier vrai titre en salle parce que je pense que celui avant, c’était encore sur le gazon. Et surtout, la moitié de l’équipe, c’étaient des jeunes, c’étaient mes meilleurs copains. Ça me tenait à cœur pour le club.

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Et à l’inverse, votre plus grosse déception ?

Je pense que c’est lors de la dernière saison que j’ai faite. On a perdu la finale de la Coupe. Je souffrais déjà beaucoup parce que je savais que je devais arrêter ma carrière, je n’avais plus le choix. Je m’entraînais seulement un jour dans la semaine parce que j’avais mal au genou. Le fait de ne pas pouvoir terminer ma carrière sur un titre, mais aussi de devoir arrêter alors que je ne le voulais pas du tout, c’était dur. En plus, je n’étais pas dans un bon jour, je n’ai pas pu aider l’équipe comme je l’aurais voulu. J’étais très déçu.

Kiel c’était très costaud avec les deux Suédois et aussi pas mal de joueurs de l’équipe nationale allemande

Votre plus grosse fête ?

Ça ne se résume pas à un seul jour (il rit). En 1996, avec la Fraternelle, on a réalisé le premier doublé dans l’histoire du club. On a fait la fête pendant presque trois semaines ! On allait au restaurant tous les deux jours. À un certain moment, je suis allé chez le médecin, mais je ne sais plus vraiment pourquoi. Il m’a dit :  »Écoute Laurent, il faudrait peut-être se calmer maintenant. J’ai bien compris, vous voulez faire la fête, mais il faut ralentir. » Je me suis dit  »ouhla ». En plus, on était aussi à Palma avec plusieurs joueurs. C’était une fête prolongée, disons-le comme ça (il rit).

Votre plus grand fou rire ?

Il y en a eu beaucoup ! Récemment, j’ai trouvé une photo que j’avais faite pendant un stage avec un autre joueur. Je me suis dit qu’on était quand même cons à l’époque (il rit). Une fois, on était en tournoi avec l’équipe nationale au Portugal. Un soir, on était allés manger avec quelques joueurs. Je ne sais pas comment, mais l’entraîneur a su qu’on sortait un peu plus tard que prévu. Alors le jour d’après, il est venu vers 22 h, on s’est mis en short et on a dû aller courir. C’était la punition. Au début, il était fâché, mais après, on a quand même bien rigolé. Le jour suivant, on s’est dit :  »Ok! On doit faire un truc.«  On est allés au même restaurant, mais on avait mangé tellement de gambas le jour d’avant qu’il n’y en avait plus assez. Là-bas, ils n’avaient pas l’habitude de ça (il rit).

La plus grosse dispute à laquelle vous avez assisté ?

Parfois, ça arrivait, mais c’était très rare. Par contre, une vraie dispute, on en a eu une avec les Chypriotes quand j’étais en équipe nationale. La police était même venue ! C’était à Schifflange dans le cadre d’un match de qualifications. C’était un peu la bagarre et j’étais en plein dedans. Ça m’avait marqué, je ne l’ai jamais revécu après. Un shoot avait touché leur gardien qui avait poussé notre joueur. Je me suis précipité et après, je ne sais plus ce qu’il s’est passé. Tout le monde était regroupé et il y avait eu une bagarre générale. J’ai réussi à m’en sortir. L’officiel avait reçu un coup d’un joueur chypriote, c’est pour ça que la police était venue. Quelques jours plus tard, on devait jouer le match retour à Chypre. On se demandait si cela allait se reproduire ou non. En plus, les résultats étaient très serrés… Mais ça s’était quand même bien passé. Il y avait de l’agressivité, mais c’est normal pour un match de handball.

Ma plus belle victoire, c’est en 1993 quand on a gagné la Coupe avec la Fraternelle

L’entraîneur qui vous a le plus marqué ?

En étant jeune, c’était Maurizio Parisotto. Il m’a marqué pendant ma jeunesse, c’était mon entraîneur à la Fraternelle. Otto Heel aussi, que j’ai eu pendant pas mal d’années à Esch. Et puis Henri Mauruschatt que j’ai eu quelques années en équipe nationale et deux ans à Dudelange. Ce sont ceux avec qui j’ai passé le plus de temps et ils m’ont tous appris des choses. Mais c’est difficile, j’ai eu beaucoup d’entraîneurs.

Votre pire blessure ?

J’ai eu pas mal de petites blessures, des petites fractures. Je m’en suis toujours remis assez rapidement. J’ai rarement manqué des matches. Mais malheureusement, j’ai le ménisque externe du genou droit qui a complétement sauté. Et après cela, j’ai rapidement eu de l’arthrose grave. Malgré deux opérations, ça ne s’est jamais remis. J’ai dû arrêter.

Le jour où vous avez décidé d’arrêter votre carrière ?

Les six derniers mois, je m’entraînais seulement les vendredis et je jouais les samedis. Et pendant les jours suivants, j’avais des problèmes à marcher, à monter les escaliers. Je voulais finir la saison. Le médecin en Belgique, il aurait souhaité que j’arrête direct. Mais le handball, c’était ma vie, je ne voulais pas lâcher en cours de saison! Quand je suis allé chez un spécialiste en Belgique et qu’il m’a dit qu’il n’y avait aucun espoir (la voix tremblante)… j’étais… déçu. Encore maintenant quand j’en parle, ce n’est pas facile.

Aujourd’hui

Né le 19 juillet 1974, Laurent Reinesch est père de deux enfants âgés de 16 et 14 ans. Il travaille en tant qu’éducateur et est également chef du service familial de solidarité jeunes pour la fondation Solina. Après sa carrière de joueur, il a longtemps fait partie du comité du Handball Esch avant d’arrêter pour se consacrer pleinement à son rôle de président du Barracuda Esch, club de natation dans lequel ses deux enfants sont licenciés. Une discipline qu’il a, lui aussi, pratiquée en parallèle du cyclisme – il a d’ailleurs participé une fois à la Flèche du Sud –, prenant part à des compétitions avant de faire une pause à la suite du covid. Il songe à reprendre d’ici avril-mai.

Ses faits d’armes

Laurent Reinesch a effectué une grande partie de sa carrière à la Fraternelle Esch puis au HB Esch (né de la fusion entre la Fraternelle et le HB Eschois Fola). Il a aussi joué pour le HB Dudelange. Il a remporté bon nombre de titres dont la Coupe de Luxembourg en 1993 avec la Fraternelle, le premier sacre dans l’histoire du club. Trois ans plus tard, toujours avec la Fraternelle, ses coéquipiers et lui s’offrent le doublé coupe-championnat, une grande première également. Il a participé à plusieurs campagnes européennes avec ses clubs avec en point d’orgue une double confrontation contre Kiel. International luxembourgeois, il a porté le maillot de la sélection nationale plus d’une centaine de fois.

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