Accueil | A la Une | [C’était mieux avant] David Zitelli : «Ils nous auraient sans doute tués»

[C’était mieux avant] David Zitelli : «Ils nous auraient sans doute tués»


(Photo : Editpress)

[C’ÉTAIT MIEUX AVANT] Le coach d’un Mondorf quasi maintenu et qualifié pour les demi-finales de la Coupe, ouvre son effarante boîte à souvenirs : Lancia Thema «platinesque», téléréalité turque et agressions multiples.

Quel est le joueur le plus fort contre lequel vous ayez joué?

David Zitelli : Sans hésitation le Brésilien Ronaldo, que j’ai affronté alors qu’il était avec l’Inter Milan, en Coupe d’Europe (NDLR : la Coupe d’UEFA en 1997/1998). On gagne 2-0 à l’aller mais à San Siro, on perd 3-0 et il met un doublé. C’était un gars super abordable. On avait même discuté avant le match. Mais face à des mecs comme ça, c’est injouable. Bon après, je me suis aussi retrouvé à jouer face à la grande défense du Milan AC : Baresi, Maldini, Costacurta…

Et le plus fort avec lequel vous ayez joué?

Ouh là… Vous savez, en militaires et en espoirs, j’ai quand même joué avec Marcel Desailly, Laurent Blanc, Didier Deschamps, Franck Sauzée, j’ai aussi fréquenté Robert Pirès ou Youri Djorkaeff (NDLR : presque tous champions du monde en 1998)… On a joué ensemble en espoirs, et après, ils m’ont abandonné (il rit).

Et là, Ruddock me marche volontairement sur le visage

Votre plus beau but?

Une volée du droit contre Liverpool, là encore en Coupe d’Europe, à la Meinau (NDLR : victoire 3-0). Une folie dans la tête tellement c’était imprévisible. Pour la petite histoire, juste avant de marquer le 2-0 de la tête, j’en mets une autre sur la barre. Et pendant que je suis au sol, Ruddock, l’un de leurs défenseurs, un boucher, regarde l’arbitre puis me regarde moi et me marche volontairement sur le visage. Il le fait vraiment exprès. J’ai fini le match avec un bandeau sur le crâne. Ça ne m’a pas empêché de marquer de la tête!

Votre match le plus incroyable?

Eh bien le retour à Anfield Road. Si vous n’avez pas vécu ça dans votre carrière, vous n’avez rien vécu. À San Siro, il y a 20 000 personnes de plus, mais Anfield… Le couloir est tout petit, minuscule. Bon là, ça a été refait je crois mais à l’époque, tu es là, dans ce couloir et tu n’entends pas grand-chose. Et puis tu sors et là, tu en prends plein les oreilles d’un coup. Tu n’entendais rien avant et après, tu n’entends plus ton coéquipier qui est à un mètre de toi. Fantastique.

C’est votre déplacement le plus fou?

Non. Ça, c’était à Bastia avec Nancy, en quarts de finale de la Coupe de France. On fait 0-0, on perd aux penalties et d’ailleurs je rate le mien. Et pourtant, au coup de sifflet final, les supporters envahissent la pelouse pour tout casser. On est restés deux heures enfermés dans le vestiaire et notre bus a été caillassé. Et pourtant, on a perdu. Ils nous auraient sans doute tués si on avait gagné… Le pire, c’est qu’en demi-finales, c’est là, à Furiani, que la tribune s’est effondrée alors que Bastia jouait l’OM (NDLR : le 5 mai 1992, 18 morts).

Platini me dit : « Félicitations, mais tu rentres avec moi »

Quel joueur perdu de vue aimeriez-vous revoir?

Pascal Nouma! Un vrai fou, un passionné. Mais aujourd’hui, il vit à Istanbul où il est devenu une star après avoir joué au Besiktas. Il y anime des émissions, il a même fait de la téléréalité (NDLR : les équivalents turcs de Koh-Lanta et Danse avec les stars).

Un autre avec lequel, par contre, vous ne partiriez pas en vacances?

Peut-être les défenseurs de l’OM qu’étaient Éric Di Meco, Carlos Mozer, Basile Boli et Bernard Casoni. C’étaient des mecs sympas, hein, mais ils faisaient leur boulot. Des gardes du corps. Ou plutôt des tueurs à gage. Avec eux, non, je n’aurais pas passé des vacances parce que sincèrement, se retrouver avec un ballon dos au but avec eux derrière, on n’est pas serein…

Votre plus belle fête de foot? 

Bon, il y a la victoire en Coupe de la Ligue contre Bordeaux, en 1997. J’ai serré la main de Jacques Chirac et on avait fini dans une boîte de nuit à Strasbourg qui s’appelait la Péniche. C’était… sur une péniche. Mais en 1988, quand on gagne le championnat d’Europe avec la France (NDLR : 3-0, 0-0 face à la Grèce), à Besançon, je n’ai pas pu faire la fête avec mes coéquipiers. C’est que le week-end suivant, Nancy devait jouer pour remonter en Ligue 1. À l’époque, Michel Platini, l’idole de ma jeunesse, est vice-président là-bas. Et il est au match. À la fin, il me dit : « Félicitations, mais tu rentres avec moi« . Et on monte dans sa Lancia Thema avec moteur Ferrari, je crois. Et on fait le trajet du retour, tous les deux. J’avais 18 ans, je n’étais pas du tout à l’aise et je ne me rappelle pas du tout ce qu’il a bien pu me raconter. C’était mon idole…

Vous vous rappelez le jour où vous décidez d’arrêter?

Je venais de signer deux ans à Istres, mais mon genou ne me laissait plus tranquille. On a beau s’y préparer psychologiquement, c’est vraiment comme on dit : une petite mort. On déprime. On n’a plus goût à rien. Et puis après, on réagit, avec les enfants et les nouveaux projets.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.