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[C’était mieux avant] Jean Wagner : «Ils ont fait des trous pour que ça saigne»


Jean Wagner a gagné le droit de prendre le soleil.

L’ancien défenseur central de la Jeunesse et du FCD03 partage ses souvenirs entre Diva gâché, Télécran hautain, Van Basten maudit et consignes simplifiées.

Découvrez tous nos autres épisodes dans la rubrique dédiée «C’était mieux avant»

Quel est le meilleur joueur avec lequel vous ayez joué?

Jean Wagner : Manou Cardoni! Il avait tout de plus que les autres. La technique notamment. Et c’était un meneur. Un bon copain aussi. Et être un bon mec, selon moi, c’est important pour être un bon joueur. Le seul que j’aie vu s’approcher de ses qualités techniques, c’est Timothé Rupil, que j’ai eu chez les jeunes à Clemency. Quelle technique il a quand même, celui-là! Je pouvais m’arrêter une heure juste pour le regarder jouer.

Et la meilleure équipe avec laquelle vous ayez joué?

Je devrais dire l’équipe nationale, mais je ne suis pas sûr. Disons la Jeunesse qui a fait championne cinq années consécutives (NDLR : de 1995 à 1999)? Quand le Télécran venait pour présenter la saison, on nous annonçait toujours que ce n’était pas nous les favoris. Ça ne nous embêtait pas, mais ça nous motivait parce qu’on savait tous, nous, la bande de copains, qu’on serait champions! Un jour, Denis Scuto va voir le comité pour négocier les primes et il commence à leur dire : « Si on n’est pas champions…«  Ça les avait tous fait rire!

Markus Krahen avait un peu peur de moi

Quel est le joueur avec lequel vous ne seriez jamais parti en vacances?

Il y en a un avec lequel j’ai toujours été à la bagarre car on avait un peu le même genre, rapide et costaud : Markus Krahen (NDLR : 10e meilleur buteur de l’histoire de la DN avec 148 réalisations, trois fois meilleur buteur de la saison, en 1989, 90 et 92). Mais moi, je l’aimais bien parce qu’il avait un peu peur de moi. C’est avec lui que j’avais le moins de souci. Son style m’arrangeait.

Quel est le joueur perdu de vue que vous aimeriez revoir?

Patrick Meyers, malheureusement décédé en 1998. Il était un peu plus jeune que moi. On sortait d’un match amical et moi, je suis parti directement aux sports d’hiver pendant que le reste de l’équipe allait manger. Lui travaillait au garage Mercedes de Diekirch, alors il est parti tôt. Et sa voiture a heurté un arbre. Je pense de temps en temps à lui.

Quelle aura été votre plus grave blessure?

Un problème de cartilage à un genou qui m’a empêché de jouer presque un an. C’est dur de régénérer un cartilage parce qu’il n’y a pas de sang. Quand ils m’ont opéré, ils ont justement fait des trous pour que ça saigne. C’est le même problème qu’avait eu Van Basten mais lui, ce devait être plus grave puisque ça a mis un terme à sa carrière.

Cela ne vous aura pas privé du plus beau match de votre vie qui était…

Allez, disons la finale de la Coupe que je gagne avec Differdange. J’étais capitaine et c’était mon tout dernier match. Et mes enfants étaient là.

Il aurait pu me mettre dans les buts, j’aurais été meilleur que Pourchaux

Tiens, justement, quand avez-vous décidé d’arrêter?

Quand je me suis dit que j’avais 40 ans et que je jouais avec des gamins de 20 ans. Je ne voulais pas attendre le jour où on me dirait : « C‘est bien mais maintenant, arrête« .

Quelle aura été votre plus grosse embrouille footballistique?

Une fois, j’ai été injustement sorti. On jouait contre l’Union et dans les buts, Claude Pourchaux était nul, nul, nul. À un moment, je lui fais une passe en retrait et lui la met en corner avant de m’engueuler alors que ce n’était pas ma faute. Et sur le corner on prend un but, juste avant la pause.

À la mi-temps, Jhemp Barboni me sort… le jour de mon anniversaire. J’avais 26 ans et tout planifié pour aller fêter ça au Diva. J’étais tellement énervé que je ne me suis même pas douché et j’ai filé à ma voiture pour me barrer sauf qu’elle était bloquée par d’autres. Alors moi qui m’interdisais de boire une bière pendant le match quand je ne jouais pas, j’en ai descendu trois durant la deuxième mi-temps.

On a fait 3-3 et après, Barboni est venu me dire qu’il devait en sortir un de nous deux, mais que comme ce jour-là il n’avait qu’un gardien sous la main, c’était tombé sur moi. Mais je lui ai dit qu’il aurait pu me mettre moi dans les buts, que j’aurais été meilleur!

Il y a une consigne de coach que vous n’avez jamais comprise?

Les coachs me connaissaient! Ils ne m’ont jamais donné des consignes trop compliquées parce qu’ils savaient que je n’arriverais pas à les appliquer! Alors forcément, je les ai toujours comprises. Mais c’est justement parce qu’elles n’étaient pas compliquées!

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