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[C’était mieux avant] Marc Thomé : «Petry s’entraînait avec… un bonnet de bain»


Actif en BGL Ligue entre 1985 et 1999, aux Red Boys, à la Jeunesse, à Grevenmacher et au F91, Marc Thomé a compulsé 331 matches de BGL Ligue. (Photo DR)

Marc Thomé, qui est le dernier coach de la Jeunesse… mais aussi de Rosport sera au Camping, dimanche, pour la reprise avancée de DN, à l’occasion d’un match en retard de tous les dangers. Avec ses souvenirs de ronflements, menuisiers et tous petits Grecs…

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Quel est le joueur le plus fort contre lequel vous ayez jamais joué ?

Marc Thomé : Bizarrement, c’est… après ma carrière! On a joué un match de gala pour l’association ELA contre une sélection française (NDLR : le 9 mai 2010). Zidane était là. Et ça a commencé bien avant le match : quelle aura ce type dégage! Quand tu es là, juste à côté de lui, tu sens un truc énorme. Il n’a même pas besoin de toucher le ballon.

Et le meilleur avec lequel vous ayez joué? Ou que vous ayez entraîné ?

Ohlalalala… Vous m’énervez avec cette question! En sélection, Guy Hellers et Roby Langers. En club, je dirais Marco Morgante et William Bianchini. J’en ai déjà trop, non? Pourtant, j’ai aussi eu sous mes ordres un Karapetian, qui nous a sauvé à Rosport à lui tout seul. Allez, je peux en mettre un par club, non? Il y a eu aussi Dan Huss, qui mettait encore plein de buts alors qu’il n’avait plus qu’un genou valide. Omar Er Rafik à Differdange, énorme! Comme Kevin Sommer à la Jeunesse ou Stefano Bensi à Rumelange. Vous pourriez m’interroger de nouveau dans 24 heures, je suis sûr que j’en ai oublié plein! D’ailleurs, n’oubliez pas de rajouter Manou Cardoni! Ce serait dommage.

Ses faits d’armes

Actif en BGL Ligue entre 1985 et 1999, aux Red Boys, à la Jeunesse, à Grevenmacher et au F91, Marc Thomé a compulsé 331 matches de BGL Ligue. Il est le 27e joueur de l’histoire, en termes de matches joués. Mais son palmarès est joué puisqu’il a multiplié les deuxièmes places en tant que joueur. Devenu coach depuis 25 ans désormais (CS Oberkorn, Rumelange, Grevenmacher, Differdange, Jeunesse, Rosport, Käerjeng), il a arraché une Coupe de Luxembourg en 2015 avec le FCD03. Marc Thomé compte également 10 sélections internationales et 11 matches de Coupes d’Europe.

Quel joueur perdu de vue aimeriez-vous revoir ?

Un coéquipier allemand du CSG, Elmar Klodt. C’était un gars de troisième mi-temps, un ancien pro de l’Eintracht Trèves, en 2e Bundesliga, capable de donner des coups même à ses coéquipiers si ça n’allait pas comme il voulait. Moi, j’étais capitaine donc je ne craignais rien. Il m’a bien aidé avec ma maison quand j’ai déménagé à Bergen parce qu’il était devenu menuisier après avoir quitté le monde pro. Mais les potes du club m’avaient aussi bien aidé pour le déménagement. Cela se faisait, entre coéquipiers, à l’époque…

Le joueur le plus fou avec lequel vous ayez joué ou que vous ayez entraîné ?

Stefano Fanelli (NDLR : aux Red Boys et au F91), qui n’aimait vraiment pas les arbitres. Un jour, il en a même suivi un en voiture en quittant le stade! Vous pouvez lui demander de confirmer, hein, mais la vérité, c’est qu’il l’a fait (il rit).

Votre plus grosse engueulade de vestiaire ?

Un joueur grec de 1,55 m qui était assez exceptionnel et qui s’est embrouillé avec Dariusz Brzyski, mon défenseur central du CSG, en plein match. Tout le monde criait et le type s’est mis debout sur le banc de touche pour être à la même taille que moi! J’ai fini par le sortir du terrain et le remplacer.

Y a-t-il un match dont vous vous souviendrez toute votre vie ?

Un match de PH avec le CS Oberkorn, contre Diekirch. On mène 3-0 après 20 minutes. Mais on a fini par le perdre 4-3 et cela m’est resté pour toute ma vie. Depuis, j’ai souvent eu des joueurs qui se foutaient de moi alors qu’on menait largement à quelques minutes de la fin et que je m’inquiétais encore qu’on puisse être rejoints, voire battus.

À Leverkusen, j’ai dû dormir sur la table du kiné : je ronflais trop pour Roby Langers

Votre plus beau but ?
Aucun en particulier. J’en ai inscrit 70. Pour un milieu défensif, c’est pas mal. Mais je me souviens d’un, à la Frontière, contre la Jeunesse que je venais de quitter. On est menés 1-0,on joue les dernières minutes. Et tous ceux qui me connaissent savent que je n’ai qu’un crochet dans mon attirail. Alors quand j’ai reçu le ballon à 20 mètres du but et que mon pote, Pierre Petry étant le dernier défenseur, a commencé à crier « crochet, crochet!«  au moment où je me suis emmené le ballon sur mon pied gauche… Je l’ai expédié en lucarne. Et le soir, quand on s’est retrouvé pour manger ensemble au Diva, je lui ai demandé ce qui se passait après « crochet, crochet…«  (il rit)

Et votre déplacement le plus fou ?

On joue en Allemagne à Leverkusen (NDLR : le 18 décembre 1991) contre le champion du monde et pour une fois, je ne suis pas en chambre avec un de mes coéquipiers de la Jeunesse, Denis Scuto ou Pierre Petry. Mais avec Roby Langers. Il faut savoir un truc, c’est que j’étais le plus gros ronfleur de la sélection nationale. Et en pleine nuit, Roby me réveille pour me dire « ça ne va pas, tu fais trop de bruit, je ne peux pas dormir!« . Je me rendors. Et moins de 30 minutes plus tard, c’est le staff qui vient me réveiller. Ils m’ont sorti de la chambre et m’ont installé tout en bas, sur la table du kiné, où j’ai fini ma nuit (il rit). Le coach a dû se dire qu’il valait mieux laisser Roby faire une bonne nuit plutôt qu’un mec qui n’allait pas entrer.

Pour finir, quel est votre plus grand fou rire ?

Il y en a deux. Quand il pleuvait, Pierre Petry s’entraînait toujours avec… un bonnet de bain. Il nous disait que ce n’était pas bon pour le cerveau. Dire qu’il était prof de maths… Une autre fois, le même collègue était avec nous pour un amical en Allemagne. À la fin du match, il arrive à la buvette et commande une Rosport. La dame lui dit qu’elle ne connaît pas. Logique, on est en Allemagne. Lui, il persiste : « Mais je veux une Rosport« . La dame lui dit que non, elle n’a pas ça. Alors lui, il lui sort : « Bon, donnez-moi une Bofferding alors !« .

Aujourd’hui

Après avoir quitté la Jeunesse à l’automne, le technicien est actuellement sans club. Retraité depuis un an après de très nombreuses années à travailler au Camping d’Esch, il cherche un nouveau challenge, à désormais 60 ans. Marc Thomé habite Bergen, est marié et a trois filles.

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