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[C’était mieux avant] Tom Schumacher : «Voir 5 000 spectateurs juste pour nous, c’était quelque chose !»


Tom Schumacher s’occupe actuellement notamment des scolaires du T71 et avait assuré un intérim très réussi avec l’équipe première. (Photo archives Luis Mangorrinha / Le Quotidien)

Multiple vainqueur de la Coupe, le guard revient sur les moments marquants de sa carrière.

Découvrez tous nos autres épisodes dans la rubrique dédiée «C’était mieux avant»

Les équipes les plus impressionnantes contre qui vous ayez joué ? 

Tom Schumacher : Il y en a eu pas mal. Je me rappelle notamment d’une rencontre face à la Finlande de Petteri Koponen. Lui, on le connaissait mais pas ses coéquipiers. Et on avait perdu de 65 pts, je crois. Il y a eu aussi la Géorgie, dans une salle de 8 000 spectateurs, encore une défaite de 60 pts. Mais ce n’était pas la pire. Je me rappelle qu’avec l’école, le lycée de Dudelange, on était partis disputer un tournoi au Brésil. Et on s’est retrouvés face à une équipe espagnole avec Sergio Rodriguez (ancien joueur NBA, champion du monde, d’Europe et multiple médaillé aux JO avec l’Espagne). Ils nous avaient battus de quelque chose comme 85 pts. C’était une vraie débâcle!

Les joueurs les plus forts qui vous ont marqué ?

Forcément Sergio Rodriguez. On a joué contre lui quand on avait 16 ans. Et quelques années plus tard, on le choisissait en jouant à la Playstation, c’était génial. Et je me rappelle aussi d’une action contre Dennis Schröder (joueur NBA, vainqueur et MVP de la Coupe du monde avec l’Allemagne l’été dernier) à Trèves. Sur la première action du match, comme je suis plus grand que lui, je joue au poste et je marque un fadeaway jumpshot pour mener 0-2. L’instant d’après, il vient me voir et me dit qu’il va me « tuer ». Je n’ai pas trop compris pourquoi, il n’y avait que deux points d’avance. Il n’était vraiment pas content!

Après que j’ai marqué un fadeaway contre lui, Dennis Schröder a dit qu’il allait me « tuer »!

Les matches qui vous ont laissé le meilleur souvenir ?

Forcément, la victoire contre l’Angleterre en 2016. C’était une des premières fois où on voyait la Coque pleine. Je me souviens uniquement de Bobby (Melcher) qui prend le rebond et balance la balle tout en haut et c’était fini. Je me souviens aussi des JPEE à domicile (en 2013). C’est la toute première fois que je voyais 5 000 spectateurs être tous là pour nous. Il y a eu aussi un match tôt le matin à Chypre contre l’Islande. On avait vraiment bien joué.

Votre plus belle performance individuelle ?

J’avais marqué plus de 40 pts contre Soleuvre en mettant 11 paniers à trois points (NDLR : 45, en novembre 2005). J’avais bien commencé en mettant quelques tirs de loin. Et ensuite, Soleuvre est passé en zone. Je suis allé voir François Manti, leur coach, qui avait entraîné les dames chez nous, pour lui demander pourquoi il faisait ça. Dans ce match, on a tout marqué. Il a essayé toutes les défenses et rien n’a fonctionné. Et je crois qu’après ce match, Soleuvre a changé de coach.

Votre plus belle émotion ?

Là encore, il y en a beaucoup. Je dirais d’abord quand j’étais coach de l’équipe première et qu’on avait atteint la finale, perdue contre Steinsel, il y a deux ans. J’ai toujours été quelqu’un de très émotif. J’ai beaucoup pleuré, dans les victoires comme dans les défaites. Là, je leur ai annoncé que je n’allais pas continuer.

Votre plus beau panier ?

Une fois, j’ai marqué un buzzer beater à Walferdange pour gagner le match. On menait de deux points, la Résidence a marqué. Il restait six ou sept secondes, j’ai pris la balle, j’ai avancé et j’ai tiré. Je vois encore Nelly (Stephens) courir comme un fou pour faire le tour du terrain!

Avec Frank (Muller), on dit toujours que Carsten (Steiner), c’était le mentor!

Votre plus gros regret ?

Les USA. Je suis parti un an à Cuesta College et j’ai eu une bourse pour aller à CBU, où entraînait Tim Collins, qui est d’ailleurs ensuite devenu l’entraîneur de Dudelange. Aujourd’hui, c’est très facile d’avoir des contacts partout dans le monde, mais à l’époque, ce n’était pas le cas. C’est moi tout seul qui avait pris contact avec Cuesta College (NDLR : où a joué Martin Rajniak et où il est parti avec Frank Muller). Et quelques mois après avoir débuté à CBU, ça n’allait pas trop bien alors, j’ai décidé de rentrer au pays auprès de ma famille. Avec le recul, je me dis que j’aurais peut-être dû m’accrocher. Histoire de voir ce que ça aurait donné. De me laisser une seconde chance.

Votre plus grande déception ?

C’est simple : tous les titres qu’on n’a pas gagnés!

Le coach qui vous a le plus marqué ?

J’ai eu la chance de tomber à chaque fois sur de très bons entraîneurs. Qui avaient des idées. Maintenant, si je ne devais en choisir qu’un, ce serait Carsten (Steiner). Parce que c’est lui qui a créé la base de la « dynastie » du T71. Même si on n’a pas gagné de titre avec lui, c’est grâce à lui qu’on a gagné les suivants. Jan Enjebo ou encore Ken Diederich ont également été très importants. Mais à chaque fois, avec Frank, on dit que le mentor, c’était Carsten! Il habite au Luxembourg et une fois par an, il vient rendre visite à mon père, on se fait un barbecue.

Ses faits d’armes

Tom Schumacher est tout simplement l’un des meilleurs scoreurs de son époque. Capable de cartons à plus de 30 pts régulièrement, il est l’une des gâchettes les plus létales de l’histoire du pays. Vainqueur de 5 coupes et de 6 championnats, il a également remporté trois médailles aux JPEE. Malheureusement, jamais l’or. Après sa carrière, il est devenu coach. Il s’occupe actuellement notamment des scolaires du T71 et avait assuré un intérim très réussi avec l’équipe première, qu’il a menée jusqu’en finale, perdue contre Steinsel.

Le plus gros coup de gueule ?

C’était souvent très chaud avec Etzella. Je me souviens d’une année où il y avait eu un vrai fight entre Justice Sueing et Chris Martin. Les deux avaient pris une disqualifiante, la police avait même dû intervenir. Et à la fin du match, on était dans les vestiaires, la porte s’entrouvre et on voit la tête de Justice qui dit à Chris : « On se voit dehors. » Ils sont sortis, Chris a dit à Justice : « Tu veux te battre? ». Et finalement, l’autre a répondu non. Mais c’était très chaud!

Votre plus grosse blessure ?

Au pied. En demi-finale du championnat contre Esch, je me blesse au pied. J’ai quand même joué en finale contre Etzella. Mais ce n’était pas stable. On perd le titre à la maison. J’ai joué avec beaucoup de médicaments. J’ai passé un scanner qui m’a décelé une fracture. J’ai dû me faire opérer en juin et je n’ai recommencé qu’en novembre. Mais j’ai eu la chance de ne pas avoir de trop grosse blessure dans ma carrière.

Une anecdote ?

Samedi, la Coupe des Dames et la Coupe de Luxembourg, c’est bien joli. Mais il y a la finale en Bascol. Avec les Black Lions, on défend notre titre contre la Spuerkeess de Pitt Koster, Pit Hoffmann et Thierry Abdiu. Quand j’étais joueur, Marcel (NDLR : Wagener, le président du T71) ne voulait pas que je joue avec eux, car c’était prendre trop de risques. Mais quand j’ai arrêté ma carrière, j’ai commencé avec eux. On n’a pas d’entraînement, on se retrouve toutes les trois semaines le lundi soir et ça finit au restau!

Aujourd’hui

Âgé de 37 ans et maître nageur de formation, Tom Schumacher est, depuis le mois de janvier, responsable des piscines de Dudelange. Il donne également des cours aux futurs maîtres nageurs, en formation.

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