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Olivier Thill : «J’ai proposé au Vorskla de ne plus me payer, ils ont dit non»


Aucun Thill n'était sur le terrain face aux Iles Féroé. Une rareté. (photo archives Editpress)

Pendant que les Roud Léiwen finissent dix jours de folie, Olivier Thill, blessé, regarde de loin et soulève de la fonte chez sa grand-mère.

C’est plus douloureux d’être blessé quand survient un Luxembourg – Turquie bouillant comme celui de samedi ?

Olivier Thill : Ce n’est jamais très beau d’être blessé, mais quand en plus il y a un match comme ça, avec cette ambiance… . Pourtant, je n’ai pas hésité à venir, à venir supporter mes coéquipiers. Et j’ai profité des supporters turcs, que je commence à connaître. Je les aime ces fans.

Et le moral? Il est comment?

Ça va quand même. Je profite de la famille, de mes amis, je rattrape le temps perdu. Cela faisait longtemps que je n’étais plus au Luxembourg. Et je fais ma rééducation.

Il paraît d’ailleurs que vous avez un petit endroit secret ?

Oui, je vais chez ma grand-mère. On a une salle de fitness là-bas.

Je ne reste pas manger, sinon je vais grossir

Votre grand-mère a une salle de fitness ?

Oui, à la cave. Enfin, c’est mon matériel, mais je n’avais pas la place à la maison et elle avait une cave, donc… Comme je ne suis pas encore à 100 % pour aller en salle de gym, je travaille le haut du corps. Et après ma séance, ma femme vient me chercher. Je ne reste pas manger. Si je reste là-bas ne serait-ce qu’une semaine, je vais trop manger et grossir.

Quand pensez-vous reprendre ?

Je vais tous les jours à Bascharage et, donc, chez ma grand-mère trois à quatre fois par semaine. Mais alors quand est-ce que je vais recourir, ça… Là, j’ai six semaines sans trop marcher pour ne pas plier le genou. Sinon le ménisque va avoir des problèmes.

Est-ce que ça plombe votre carrière dans l’immédiat ?

Mon contrat avec Eyüpspor est fini. Il me reste six mois en Ukraine. Après une saison assez correcte, c’est plutôt chiant de se blesser. Je pensais pouvoir enfin trouver un bon club européen près de la maison. Maintenant, ça va être compliqué. Mais ce n’est pas le plus important à l’heure actuelle et je reste positif. J’aurai toujours l’option de rester en Ukraine ou en Turquie…

Le Vorskla vous a-t-il d’ailleurs convoqué, comme votre frère, ne serait-ce que pour voir votre blessure ?

À moi aussi, ils ont dit que je devais revenir, mais je leur ai dit non, que ça ne servait à rien. Je préfère rester au Luxembourg et me soigner qu’aller en Pologne, où on doit se retrouver. Même si ça m’embête de ne pas pouvoir revoir mes copains ukrainiens… Et ils ont compris. Ils sont très corrects.

Mais ils vont chercher à rapatrier votre frère, Vincent…

Pour tous les étrangers, c’est compliqué. À quoi doit-on s’attendre ? Je n’aime pas cette idée de voir repartir mon petit frère, mais il est sous contrat et je ne sais pas s’il a le choix.

Mais vous ? Vous apprêtez-vous à passer six mois sans salaire ?

J’en ai parlé avec les dirigeants du Vorskla. Je leur ai proposé de casser mon contrat et de ne pas me verser ces salaires. Mais ils ont refusé et m’ont dit que vu tout ce que j’avais fait pour eux, je ne devais pas m’inquiéter, qu’ils me payeraient. C’est classe. Le président peut se le permettre, c’est lui qui paie les salaires.

Revenons à la sélection. Qu’avez-vous pensé de ce mois de juin qui s’achève ce soir avec ce match retour contre les Féroé ?

Qu’on peut faire beaucoup mieux. Le plus important, c’est d’avoir gagné les deux premiers matches, mais on doit jouer mieux. Mais on a vu contre la Turquie que quand ils sont à fond, ils peuvent nous faire du mal.

Alors que, dans une forme d’obsession nationale, on attendait peut-être enfin de voir les trois frères Thill ensemble sur un terrain au même moment, on a finalement eu tout le contraire : aux Féroé, mardi dernier, pour la première fois depuis 41 matches, il n’y en avait aucun sur le terrain au coup d’envoi…

Ça m’a fait bizarre à moi aussi. Déjà le fait de ne pas être avec le groupe, mais aucun de mes frères qui commence en plus… J’espère vraiment qu’un jour on y sera tous les trois ensemble, sur ce terrain. Ce n’est pas le plus important, d’accord, mais c’est important pour la famille!

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