[Basket] L’Amicale reprend la main

Au terme d’une nouvelle lutte longtemps indécise, l’Amicale a pris le dessus sur Etzella (83-77)pour mener 2-1 dans cette finale. Qu’elle aura l’occasion de conclure dans une semaine, au Deich.

Après une première manche dominée par l’Amicale et une deuxième où Etzella a rectifié le tir, les deux protagonistes de cette finale de la LBBL se retrouvaient pour la troisième fois en sept jours, samedi soir au Hall Alain-Marchetti.

Et cette fois, pas de round d’observation. On est tout de suite rentré dans le vif du sujet. Certes, l’adresse n’était encore une fois pas exceptionnelle, de part et d’autre, d’ailleurs. Mais les acteurs présents sur le parquet ont tout de suite mis les ingrédients nécessaires à une rencontre aussi importante. En effet, le vainqueur de ce match pivot aura une première balle de match huit jours plus tard, au Deich d’Ettelbruck.

Conscients de l’importance de cette rencontre, on assiste à une explication entre costauds. On ne se fait pas de cadeau d’un côté comme de l’autre et les points sont, dans un premier temps, longs à venir. Il faut dire que les défenses sont très resserrées et qu’il n’est pas évident de les percer. On assiste à une véritable bataille des deux côtés du parquet et on ne compte plus les changements de lead au fil des minutes.

Etzella, moins bien armé physiquement, veut jouer vite. Mais l’Amicale se met vite en place en défense. A l’intérieur, la lutte entre les « gros » est épique sans qu’aucun ne prenne véritablement le dessus sur l’autre. Tant et si bien que le début de match est très, très équilibré avec des équipes qui ne se lâchent pas d’une semelle.

Depuis le début de cette finale, Etzella, pourtant meilleure équipe de la ligue dans l’exercice, peine sur l’adresse longue distance. Et en ce samedi soir, les hommes de Gavin Love, qui avaient réussi à remporter le match 2 avec pourtant un horrible 18% de loin, sont encore très loin de leurs standards habituels, à l’image des deux frangins Gutenkauf, qui rejoignent les vestiaires avec chacun un vilain 0/3. C’est à peine mieux pour Steinsel. Qui sera pourtant la première à créer un vrai petit écart. Grâce à un Jarvis Williams très agressif et un Kim Aiken qui fait le boulot, Steinsel prend quatre points d’avance, avant que le capitaine Noah Medeot ne soit à la conclusion d’un beau mouvement pour donner pour la première fois 7 longueurs d’avance (40-33), obligeant Gavin Love à prendre un temps mort.  Dans un match aussi serré, c’est beaucoup.

Etzella le réalise. Et Etzella réagit. D’abord par l’intermédiaire d’un Jimmie Taylor tranchant, le seul à avoir réglé la mire de loin (3/3 à la pause) avant que Sticky Gutenkauf ne prenne ses responsabilités pour aller se faire justice sur la ligne. A la mi-temps, le score est logiquement très serré (40-38). Impossible de dire qui sortira vainqueur de ce véritable combat de chaque instant.

À la reprise, Steinsel semble reprendre un véritable ascendant. Jarvis Williams, encore lui, multiplie les passages sur la ligne des lancers alors que Yann Wolff doit quitter ses coéquipiers pour cause de quatrième faute. L’Amicale mène alors de neuf points (50-41). A-t-elle fait la différence pour de bon? Non! Jimmie Taylor, sans conteste le meilleur joueur côté nordiste, sonne la révolte.

Les esprits s’échauffent, tour à tour Sticky Gutenkauf puis Bobby Melcher se retrouvent à terre. Sur cette action, d’ailleurs, le jeu ne s’arrête pas et Scott Morton en profite pour marquer à trois points. Etzella semble revenir mais Aiken, très présent en fin de troisième quart, permet aux siens de conserver une petite avance à l’entame des dix dernières minutes (62-55).

Dernier quart favorable à Steinsel

Mais le dernier quart va assez vite tourner à l’avantage des locaux. Il faut dire que plusieurs Ettelbruckois sont sous la menace des fautes. Au moment de débuter ces dix dernières minutes, Yann Wolff et Brandon Johnson ont tous les deux quatre fautes. Si l’international luxembourgeois n’est pas sur le parquet à la reprise, ce n’est pas le cas de l’Américain. Qui écopera de sa cinquième faute suite à la malice d’un Bobby Melcher plus provocateur que jamais. L’intérieur nordiste, de rage, fera tomber une chaise en rejoignant le banc.

C’est donc avec un seul Américain qu’Etzella doit finir le match. Les Nordistes s’accrochent pourtant comme des beaux diables, à l’image d’un Sticky Gutenkauf qui, après avoir enchaîné les ratés de loin, avec notamment un airball, trouve enfin la mire. Jimie Taylor, qui termine la rencontre avec un bandeau autour de la tête, jettera ses dernières forces dans la bataille. Mais Bobby Melcher a décidé de prendre les choses en main. Il repousse les assauts ettelbruckois et alors que Sticky Gutenkauf vient de permettre aux siens de se rapprocher à nouveau à quatre points (74-70), c’est Noah Medeot, à l’extrême limite des 24″ qui crucifie Etzella à trois points (77-70).

Cette fois, Etzella ne reviendra plus. Jarvis Wiliams va péter un gros dunk en contre-attaque histoire de montrer qui est le patron. Et en ce samedi soir, c’est bien l’Amicale a eu le dernier mot. Dimanche prochain, les Fraisiers auront une première balle de match. Mais Etzella a encore montré que même sans briller une nouvelle fois à trois points (8/31, 25%) et privé de son deuxième pro pendant les sept dernières minutes, les Nordistes ne sont vraiment pas loin. Cette finale est encore certainement loin d’être finie.

Romain Haas