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Thionville : sans nouvelle du cygne qui lui a été retiré, il dépose plainte


Un gîte et un couvert éphémères le temps que l’oiseau âgé et blessé se requinque : voilà ce qu’offrait Gilbert Fischer. Mais la loi est la loi, lui a martelé la direction départementale de la protection des populations. (Photo : Pierre Heckler)

Toute une communauté est sensibilisée à l’histoire d’un retraité de Thionville, ami des animaux, qui s’est vu retirer « la garde » d’un cygne âgé et blessé, à qui il prodiguait des soins, chez lui. Son avocat parisien vient de porter plainte contre X pour mauvais traitement.

L’histoire de ce Thionvillois, un retraité résidant avec son épouse à Garche, défenseur des animaux, a ému bon nombre de voisins, connaissances, amis et internautes.

Un nid douillet et un bassin d’eau

Dans nos colonnes le 11 février dernier, Gilbert Fischer nous expliquait qu’il avait pu faire naître en 2011 et entretenir depuis ce temps-là un lien particulier avec un couple de cygnes sauvages évoluant dans l’étang voisin. Couple dont le mâle âgé, blessé, avait trouvé refuge momentanément chez lui, où le Mosellan lui avait préparé un nid douillet, un bassin d’eau aménagé.

Un gîte et un couvert éphémères, le temps que l’oiseau se requinque avant de retrouver l’étang. L’homme filme tout. Dans ses vidéos, on le voit manipuler les œufs des volatiles à leurs côtés.

Dure réalité du code de l’environnement

Sauf que la réalité du code de l’environnement lui est revenue un jour comme un boomerang. Pas question de détenir à domicile un tel type d’animal, lui ont signifié plusieurs agents de la direction départementale de la protection des populations lors d’une audition qui s’est tenue à Metz le 22 février dernier.

Conscient que la loi reste la loi, et gardant en tête les moments passés avec le cygne baptisé Baba et sa femelle , Gilbert demande la restitution de l’animal envoyé aux bons soins d’un centre de faune sauvage, tout en mettant en œuvre des mesures de régularisation administrative. Son objectif : « Offrir une fin de vie digne de ce nom à Baba, qui, dans son élément naturel, ne survivrait pas au contact de ses congénères et des prédateurs ». En vain.

C’est alors qu’en mars dernier, un avocat parisien, lui aussi sensibilisé à la cause du Lorrain, entre en action. Il apprend dans des échanges avec le ministère public de Thionville que Baba a été rendu à la nature, sans que son client ne soit au courant, et sans savoir où l’animal a été déposé. « Un crève-cœur » pour Gilbert qui se voit alors suggérer, par la voix de son conseil, de porter plainte contre X, pour des faits de mauvais traitement ou pour des faits d’actes de cruauté afin qu’une enquête soit réalisée.

« Je considère que cette affaire est un véritable gâchis, teinté d’un véritable fiasco, expose Me Patrice Grillon au parquet qui a classé l’affaire. Mon client, un brave retraité de 73 ans, sans casier judiciaire, aurait préféré l’indignité d’être prévenu devant un tribunal correctionnel pour répondre de ses actes d’humanité et faire trancher le sort de ce cygne par la juridiction répressive, plutôt que d’être confronté à la vision d’un Baba mort. »

Qu’est devenu « Baba »  ?

A ce jour, Gilbert ne sait pas ce qu’est devenu l’animal. Son avocat a récemment saisi la Chambre de l’Instruction de la Cour d’appel de Metz, autorité compétente en la matière, afin de solliciter l’annulation de la décision prise par le Parquet de Thionville, qui avait conduit à la non-restitution du cygne.

Un commentaire

  1. on est vraiment dans un monde d’abrutis.
    J’espère que le cygne est sain et sauf.

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