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Nora Back : «Le plus important reste le maintien des emplois»


Les syndicats sont mobilisés pour que la crise économique et sociale qui va découler de la crise du Covid-19 soit le moins brutale possible (Photo : Archives LQ)

Gouvernement, syndicats et patronat étaient réunis mardi après-midi en vidéoconférence pour faire le point sur les mesures que l’État compte prendre pour amortir au mieux le choc économique et social que produira la crise sanitaire liée au Covid-19.

OGBL et LCGB évoquent une «réunion constructive» initiée par le ministre du Travail, Dan Kersch. «Il est important qu’un dialogue ait lieu et que les gens sentent qu’ils sont écoutés», note la présidente de l’OGBL, Nora Back, jointe par téléphone. Pour le syndicat eschois, il est clair «que la crise sanitaire exceptionnelle sera suivie d’une crise économique et sociale». Le syndicat chrétien partage ce constat, en ajoutant par voie de communiqué que «la crise sanitaire actuelle mènera sûrement à une crise économique d’une envergure non vue depuis la Seconde Guerre mondiale». Le syndicat de la fonction publique CGFP estime – également dans un communiqué – que les «répercussions économiques de la pandémie seront bien plus importantes que celles provoquées par la crise économique et financière de 2008/2009».

Le constat est donc dressé et partagé. Il est désormais urgent de passer aux actes concrets. «Le plus important reste le maintien des emplois», martèle Nora Back. «Il ne peut pas y avoir de licenciements pendant la crise. La priorité doit être que les gens ne se retrouvent pas sans revenus.» Encore une fois, le LCGB est sur la même ligne et milite pour «la sauvegarde des existences, des emplois et du pouvoir d’achat de tous les salariés du secteur privé». Le maintien des emplois est aussi la «priorité absolue» de la CGFP, qui précise que la fonction publique est disposée à participer à «l’effort solidaire».

Chômage partiel : «L’État doit prendre en charge 100 % du salaire»

Pas présente à la table des négociations, l’ALEBA (association syndicale des employés de banque et d’assurance) appelle à la «responsabilité sociale» des entreprises. «Les contrats de travail en cours doivent être continués, toute idée de licenciement économique doit être exclue», soulignent le président Roberto Mendolia et le secrétaire général Laurent Mertz dans une lettre ouverte.

Si le ministre du Travail a pu assurer au camp syndical que le recours au chômage partiel est lié à la condition de ne pas procéder à des licenciements, l’OGBL et le LCGB continuent à revendiquer que l’État prenne, dans le cadre du chômage partiel, en charge 100 % des salaires et non pas les 80 % actuellement en vigueur. «Il revient au patron de décider s’il verse les 20 % manquants. On a lancé un appel au gouvernement et au patronat afin qu’ils réfléchissent au moins à un échelonnement pour assurer 90 ou 100 % des salaires», avance Nora Back. Le syndicat eschois pense ainsi que jusqu’à un plafond de 3 000 euros bruts, les 100 % devraient être versés par l’État. Or «ni le patronat ni le ministre n’ont apporté de réponse immédiate à cette proposition», déplore la cheffe de file de l’OGBL. Les salariés touchant le salaire minimum risquent d’être lourdement touchés.

Un acquis de la réunion de mardi est que le délai maximal pour toucher les indemnités de chômage est gelé pendant la durée de la crise.

L’OGBL espère que d’autres réunions entre les partenaires sociaux vont suivre. Le LCGB fait un pas de plus en soulignant que «le financement et les conditions détaillées de toutes ces mesures urgentes doivent être discutés et réglés après la crise dans le cadre de la tripartite nationale».

David Marques

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