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Budget voté, motions rejetées


Gilles Roth, le ministre des Finances, se défend de jouer une partie de poker et affirme que les chiffres du budget ont de solides bases.  (Photo : fabrizio pizzolante)

Les députés de la majorité ont voté le budget transitoire 2024, alors que ceux de l’opposition tentaient de défendre leurs motions autour des thèmes de la pauvreté et du logement.

Un peu vexé par la remarque de Sam Tanson, le ministre des Finances, Gilles Roth (CSV), rétorque à la députée écolo que ce budget ne correspond aucunement «à un jeu de poker».

La veille, la cheffe de file de déi gréng lui avait reproché de «bluffer» les contribuables, menacés de devoir payer, demain, l’optimisme débridé qu’affiche le gouvernement aujourd’hui.

Avant de miser sur une croissance de 2 %, le gouvernement a fait ses comptes. «Ce budget a une base précise, je ne joue pas», rectifie Gilles Roth. Les données qui lui servent à établir le budget proviennent du Statec, de l’administration des Contributions directes, de l’administration des Douanes et Accises, de l’administration de l’Enregistrement, bref des mêmes sources dont s’inspiraient les gouvernements précédents pour établir leurs prévisions budgétaires.

Il rappelle que baisser le taux d’imposition des entreprises de 1 %, c’est bon pour la croissance, pour l’économie du pays. «Nous le faisons au nom de la compétitivité des entreprises et à chaque fois qu’un gouvernement en a décidé ainsi, cela a porté ses fruits», observe Gilles Roth. Dans ce même esprit, le gouvernement va réduire la taxe d’abonnement pour concurrencer la place financière irlandaise.

Le ministre ne revient pas sur tous les détails de son budget, mais le défend là où il a été le plus attaqué par l’opposition. Le problème du contre-financement des politiques annoncées reste entier, et aux yeux de l’opposition, rien n’a été précisé de plus à ce sujet.

Le budget transitoire de 2024 a été voté avec les seules voix de la majorité, comme il est de coutume. Pour autant, les discussions n’étaient pas achevées, car il est de coutume, aussi, de passer en revue les motions déposées tout au long du débat par les différents groupes et fractions.

La première d’entre elle concerne le plafond des loyers, déposée au nom des socialistes après que le nouveau gouvernement eut renoncé à le réformer, contrairement à ce qui était prévu par l’ancien ministre Henri Kox.

Le soutien des verts est assuré et les yeux se tournent vers Gilles Baum, l’ancien partenaire des socialistes et des écolos qui soutenait, il y a quelques mois encore, la réforme du plafonnement des loyers.

«Le gouvernement a décidé de réviser complètement la méthode de calcul, mais demander qu’elle soit élaborée pour le mois de septembre me paraît irréaliste», déclare le député libéral.

Le gouvernement a aussi supprimé l’obligation pour le bailleur de stipuler dans le contrat de bail le montant précis du capital investi, les socialistes invitent le gouvernement à revoir sa position au nom de la transparence. La motion sera finalement rejetée.

Cent euros de plus

D’autres motions en relation avec la problématique du logement seront rejetées également. Comme celle déposée par les pirates et invitant le gouvernement à augmenter le capital de la SNHBM (Société nationale des habitations à bon marché) afin qu’elle puisse mettre plus de logements sur le marché locatif, au lieu de vendre pour rentrer dans son budget.

Pas davantage de succès pour la motion relative à la lutte contre la pauvreté et la précarité, une autre priorité de ce gouvernement avec le logement.

Cette fois, les socialistes invitent le gouvernement à augmenter le salaire social minimum de 100 euros net et à ne plus l’imposer fiscalement. Dans la foulée, ils demandent une réforme du Revis pour relever le niveau des aides allouées et alléger les procédures.

Puisqu’il faut réaliser des économies, les pirates déposent une motion relative aux dépenses des membres du gouvernement. Plus précisément, ils invitent le gouvernement à se doter de règles de conduite pour limiter ses frais, comme c’est le cas pour les membres de la Chambre des députés. Autre motion rejetée.

Un commentaire

  1. Patrick Hurst

    Par contre, et vous ne le dites pas … C’est la motion de l’ADR qui fait du secteur financier « une raison d’état » [dixit Fred Keup], imposant par la même l’unanimité au conseil européen des Ministres … À croire qu’ici, on a une coalition secrète à 3 (DP-CSV-ADR), qui, avec les applaudissements de Moscou et de Pékin, affaiblit l’Union Européenne!

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