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Mort de l’écrivaine Nawal al-Saadawi, figure féministe égyptienne


Nawal al-Saadawi a longtemps lutté pour les droits des femmes et contre le patriarcat dans le monde arabe. (photo AFP)

L’écrivaine Nawal al-Saadawi, 90 ans, figure égyptienne de l’émancipation des femmes dans le monde arabe, est décédée dimanche, a annoncé le journal d’État Al-Ahram.

Née le 27 octobre 1931, Nawal al-Saadawi, auteure notamment de deux livres féministes de référence, Au début, il y avait la femme et La femme et le sexe, a longtemps lutté pour les droits des femmes et contre le patriarcat dans le monde arabe. Médecin, elle a écrit plus d’une cinquantaine d’ouvrages dans lesquels elle se prononçait contre la polygamie, le port du voile, l’inégalité des droits de succession entre hommes et femmes en islam et surtout l’excision, qui concerne plus de 90% des Égyptiennes.

Dans les années 1990, l’apparition de son nom sur une liste de personnalités à abattre, dressée par des milieux extrémistes islamistes, l’avait poussée à s’installer aux États-Unis de 1993 à 1996, où elle enseigna alors à l’université de Dukes.

De retour en Égypte en 2005, elle s’est lancée dans une campagne présidentielle avant d’abandonner la course, assurant que les forces de sécurité l’empêchaient de conduire ses meetings électoraux. En 2007, l’institution théologique Al-Azhar, l’une des plus prestigieuses de l’islam sunnite, portait plainte contre elle pour atteinte à l’islam.

Elle a été critiquée en 2013 pour avoir soutenu la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par le général devenu président, Abdel Fattah al-Sissi.

Engagement politique

« La jeunesse, en Égypte et à l’étranger, m’a toujours couverte d’amour et de reconnaissance », avait souligné Nawal al-Saadawi, dont le tempérament d’acier tranchait avec sa frêle silhouette, son élégante chevelure blanche et son sourire chaleureux.

Elle a été au centre d’une procédure judiciaire visant à la séparer de son époux. En 2001, un avocat attiré par les procès à sensation avait estimé que leur mariage devait être annulé, l’islam interdisant à un homme d’épouser une femme non croyante. Car elle Saadawi s’est longtemps battue contre « les fondamentalistes religieux ».

« Les Frères musulmans ont tiré profit de la révolution de 2011 », avait-elle déclaré en qualifiant « d’année horrible » la courte mandature d’un an de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi, issu des rangs de la confrérie et élu démocratiquement avant d’être destitué par l’armée en 2013.

« J’ai dédié toute ma vie à l’écriture. Malgré tous les obstacles, j’ai toujours continué à écrire », avait dit cette mère de deux enfants, une fille et un garçon, qui a « divorcé de ses trois maris ».

LQ/AFP

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