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Usina24 se réinvente


Après avoir accueilli Peter Fox l’année dernière, Usina24 invite une autre star allemande qui promet d’enflammer le site : Cro, apôtre du «raop».

Après avoir invité Kings of Leon ou Interpol à se produire sur la scène en plein air de Dudelange, la troisième édition d’Usina affiche son envie d’être un «festival de découvertes».

L’évènement avait été mis sur pied à l’occasion d’Esch 2022, capitale européenne de la culture, organisé conjointement par Opderschmelz, l’Atelier et De Gudde Wëllen : si le festival Usina, dernier arrivé (mais de taille!) au sein du riche agenda culturel dudelangeois, avait vocation à être, à l’origine, un «one shot», ce n’était que sur le papier.

Dans les faits, le festival de deux jours, qui avait accueilli plus de 10 000 spectateurs pour sa première édition, était pratiquement assuré de revenir l’année suivante. Et en voyant toujours plus grand : Usina23, c’était une tête d’affiche par soir (Peter Fox et Interpol), contre une (Kings of Leon) pour sa première édition.

La perspective d’un Usina24 ne pouvait alors que laisser songeur, quand l’union des trois forces motrices en coulisses donnait lieu à un programme transversal où les stars internationales côtoyaient une belle sélection de sensations alternatives (Crack Cloud, MNNQNS…) ainsi que les plus belles promesses musicales luxembourgeoises.

Hier matin, au tant attendu grand déballage du programme, surprise : la nouvelle ligne éditoriale met, certes, un point d’honneur à être «grand public», en épousant tous les styles et les évolutions des musiques actuelles, mais elle se détourne des grandes figures fédératrices du rock et de la pop anglo-saxons pour regarder ce qui se fait plus près du Grand-Duché, notamment dans les pays voisins.

En haut de l’affiche, donc, Cro, apôtre du «raop», mélange survitaminé de rap et de pop qui a redéfini le rap allemand avec un masque de panda, mais aussi l’auteur-compositeur-interprète pop Joris et – l’exception qui confirme la règle – la K-pop du collectif de Séoul Balming Tiger.

Plus alternative, l’indie pop multidirectionnelle des Belges de Kids With Buns ou le post-punk d’English Teacher, quatuor venu de Leeds dont le premier album est attendu ces prochains jours. Et un «all-star game» luxembourgeois, qui présente des valeurs sûres de la scène nationale (Say Yes Dog, Bartleby Delicate), la relève (Chaild, C’est Karma) et les jeunes pousses (Tali, dont les organisateurs espèrent fort qu’elle «gagnera l’Eurovision» avant de monter sur scène à Dudelange).

«On est avant toute chose des fans de musique», pose simplement John Rech, co-organisateur via Opderschmelz, dont il est le directeur. «En tant que tels, ce qui nous intéresse, c’est de trouver la perle rare.» Un pari pas toujours évident à relever, avoue celui qui a pourtant bien connu l’époque, pas si lointaine, où «on n’avait pas les moyens de faire venir de super groupes anglais ou américains».

Si le «line-up» d’Usina24 donne l’impression d’une version moins fanfaronnante que ses prédécesseurs, cela ne devrait rester qu’une impression. John Rech rappelle le «chamboulement général post-Covid» subi par la filière musicale avec, en tête, «l’explosion des prix en termes de logistique, de matériel, de transport, mais aussi d’artistes». «Tout cela nous a poussés à trouver des solutions pour maintenir le festival en vie», poursuit le programmateur, pour une simple raison : «La musique, et plus généralement la culture, c’est le cœur de Dudelange!»

Dans cette conjoncture toujours en cours, Usina renoue avec une vieille envie, celle d’être un «festival de découvertes» – format qui «connaît aujourd’hui une extinction de masse» au profit d’une «culture de l’évènement», regrette John Rech.

Heureux hasard, «notre scène luxembourgeoise est aujourd’hui à son plus haut niveau». La découverte, d’ici ou d’ailleurs, est donc assurée, y compris grâce aux nombreux ateliers et activités annexes, notamment accessibles aux familles lors de la journée du dimanche, à l’entrée gratuite.

Quoi qu’on en dise, peut-être que cette année, les priorités étaient ailleurs pour le festival, qui s’enracine sûrement dans le nouveau quartier Neischmelz, alors qu’un millier de logements vont être construits.

Pour l’édition 2023, le lieu avait déjà été repensé et «c’est sur cette base que l’on évolue aujourd’hui», avec encore quelques petites modifications, telles que l’ajustement des scènes. Ce qui fait dire à John Rech qu’en 2024, le lieu comme la programmation d’Usina commencent véritablement «à ressembler à ce que l’on concevait de ce festival sur le long terme».

L’affiche

Samedi 1ᵉʳ juin

Cro

Joris

English Teacher

Kids With Buns

Chaild

C’est Karma

Bartleby Delicate

Ryvage

Culture the Kid

Dimanche 2 juin

Balming Tiger

Say Yes Dog

Tali

Naft

Nikki Ninja & Afrobeathoven

Mambo Schinki

Tal Arditi

Bazzokas

Differdange School of Blues and Neil Black

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