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Soupçonnée de voler dans la caisse, elle accuse sa responsable


Emma se défend en se présentant face aux juges comme l’arbre qui cache la forêt.

Qui a volé dans la caisse de la boulangerie ? La prévenue clame son innocence et dit avoir été le bouc émissaire de sa responsable qui aurait voulu l’écarter par crainte d’être dénoncée.

Emma a prévenu les juges jeudi après-midi, elle ne se laissera pas faire. Ce petit bout de femme est accusé de vol par son ancien employeur, une chaîne de boulangerie implantée au Grand-Duché.

Elle a clamé son innocence à la barre de la 9ᵉ chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg et accusé son ancienne responsable des faits qui lui sont reprochés. Les 14 et 17 septembre derniers, Emma aurait piqué dans la caisse la somme de 890 euros.

Les soldes de caisse étaient placés dans des enveloppes après la fermeture des boutiques en vue d’être déposés à la banque après avoir été validés par la responsable, a expliqué un des supérieurs de la prévenue.

En contrôlant le contenu des enveloppes, la responsable s’est aperçue que des sommes manquaient dans la plupart des enveloppes centralisées au siège de l’entreprise. Ce qui, affirme le témoin, n’était jamais arrivé jusqu’alors.

Pour découvrir le pot aux roses, il visionne les images de vidéosurveillance et découvre Emma piochant dans les enveloppes avant de s’enfermer avec elles dans les WC et les remettre en place ensuite. La coupable des vols est toute désignée. Seulement, Emma conteste et crie à l’injustice. «Elle a dit à la police qu’elle suspectait des vols et avait voulu s’assurer que l’argent ne manquait pas», a rappelé la présidente de la chambre correctionnelle.

Une attention louable, mais pas justifiée. La prévenue travaillait à l’emballage des produits avant leur livraison dans les points de vente et n’aurait eu aucune raison de se trouver dans cette partie du bâtiment, selon les deux témoins.

Une caisse noire

«Je n’ai pris aucun centime», assure la jeune femme avant d’accuser sans ciller son ancienne responsable des vols. «Quand je travaillais en boutique, elle nous demandait parfois de ne pas enregistrer certaines ventes. Elle avait une caisse noire. Elle n’a plus voulu que je travaille en boutique parce que je commençais à poser trop de questions.»

Les accusations sont graves, mais Emma poursuit : «Nous devions déposer les enveloppes à la banque nous-mêmes le soir, jusqu’à ce que la responsable décide de s’en charger elle-même. Je suis certaine que c’est elle qui a volé l’argent.»

La présidente la freine et lui demande pourquoi elle a choisi de vérifier le contenu des enveloppes à l’abri des regards. «Je ne voulais pas que quelqu’un me surprenne et qu’on me traite ensuite de voleuse», répond la jeune femme avec aplomb. «Si j’avais volé de l’argent, je ne me serais pas contentée de prendre un peu d’argent à gauche à droite.» Elle aurait agi pour le bien de son employeur, dit-elle. «En moins d’un an, je l’ai vu fermer neuf boutiques qui fonctionnaient bien depuis 20 ans.»

Pour Emma, «son ancienne responsable avait besoin d’un bouc émissaire pour masquer ses propres agissements. D’autres filles ont perdu leur emploi pour vol».

L’avocat de la partie civile s’inscrit en faux. Les vols ont été un évènement unique, cantonné à ces deux dates. «Nous avons dû licencier des collaborateurs, mais par pour vol. Elle a été la seule affaire de ce type dans l’entreprise», a-t-il assuré avant de réclamer le remboursement des 890 euros ainsi que 500 euros de préjudice moral.

«Rien au dossier ne permet de corroborer les déclaration de la prévenue quant à ses suspicions de vol», a estimé la représentante du parquet avant de renvoyer aux déclarations des témoins et aux images de vidéosurveillance. «Les images ne montrent personne d’autre qu’elle.»

Pour la magistrate, Emma «a abusé de la confiance de son ancien employeur pour commettre un vol domestique». Elle a requis une peine de 6 mois de prison ainsi qu’une amende appropriée à son encontre et ne s’est pas opposée à un sursis étant donné l’absence d’antécédents judiciaires de la jeune femme.

Emma, qui s’est défendue sans avocat, sera fixée le 16 mai.

Un commentaire

  1. Alors mieux rien faire que d’aller aux toilettes avec les enveloppes c’est un peu louche cette affaire , en plus il y a la vidéosurveillance

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