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Série d’été (1) : Colonia, un peu de Chili au Luxembourg


Doris Thilmany, administratrice déléguée, se souvient de «l’incroyable effervescence» du tournage de Colonia. (Photo : Didier Sylvestre)

Dans le cadre de notre série sur les lieux de tournage célèbres du Grand-Duché, nous vous emmenons dans les coulisses de ce long métrage, tourné en partie au musée de l’Ardoise de Haut-Martelange.

Silence, ça tourne! Il y a presque dix ans, le musée de l’Ardoise situé à Haut-Martelange se transformait le temps de quelques mois en plateau de cinéma. Plantes exotiques, maisons typiques sud-américaines, l’établissement culturel a accueilli, en 2014, le tournage du film Colonia, un thriller réalisé par le metteur en scène allemand Florian Gallenberger.

L’intrigue se déroule dans les années 1970 au Chili, et plus précisément en 1973 au moment du coup d’État du général Pinochet. Lena est hôtesse de l’air pour la compagnie allemande Lufthansa. Avec son petit ami Daniel, elle se retrouve entraînée dans les soulèvements de septembre 1973 et est, malgré elle, impliquée dans ces derniers.

Un épisode crucial dans l’histoire chilienne qui n’a pourtant pas été tourné dans ce pays d’Amérique du Sud, mais en Allemagne, en Argentine et au Luxembourg.

Un décor sud-américain recréé

C’est en 2013 que le musée, encore sous statut associatif, reçoit un appel d’une société spécialisée dans la recherche de décors cinématographiques. «Nous étions déjà répertoriés comme étant une coulisse potentielle. Après plusieurs visites, cette agence a décidé de nous sélectionner comme lieu de tournage», se souvient, encore enthousiaste, Doris Thilmany, gestionnaire déléguée du musée de l’Ardoise.

Après plusieurs mois d’attente pour obtenir certaines autorisations, les premiers membres de l’équipe Colonia arrivent au courant de l’été 2014. Là, les artisans et menuisiers commencent à créer les premiers décors et bâtiments. «Ils ont construit une sorte maison qui servait à la fois de coulisse et de décor pour filmer certaines scènes», se remémore Doris Thilmany.

Des décors qu’ils aménagent directement à l’intérieur des bâtiments du site. «Ils avaient complètement changé l’univers. Ils avaient mis de la fausse pelouse et ajouté des plantes et fleurs exotiques pour donner un aspect plus sud-américain au lieu. La façade aussi avait été cachée. C’est un travail impressionnant qui a été réalisé parfois pour rien, car les scènes n’étaient pas toujours gardées au montage», explique la gestionnaire déléguée du musée.

Pendant le tournage, un bâtiment a été construit et servait à la fois de coulisse et de scène de décor. Photo : musée de l’ardoise

Un mois de tournage au Grand-Duché

Après plusieurs mois d’installation et de montage, le décor chilien a pris place au musée de l’Ardoise. Fin septembre, l’équipe de tournage arrive au Grand-Duché. Et avec elle, les régisseurs, producteurs, réalisateurs et acteurs. Parmi eux, une actrice est particulièrement connue du grand public et des passionnés de l’univers de Harry Potter. Il s’agit de l’actrice britannique Emma Watson. «Dans un set comme celui-là, on peut penser qu’il n’y a pas de différence entre les personnes, mais non. Les figurants nous ont raconté qu’ils n’aimaient pas la façon dont étaient gérées les différentes classes d’acteurs. Emma Watson était très gentille, mais ses gardes du corps la gardaient beaucoup à l’écart», assure la gestionnaire déléguée du musée.

Dans les allées remplies d’ardoises, nous découvrons d’autres lieux de tournage : un ancien bâtiment de l’usine d’ardoise transformée en hôpital, des ateliers de menuiserie où étaient fabriqués les décors ainsi qu’une forge. Là, une scène complète du film a été filmée. «Daniel, le petit ami de Lena, réalise un forage. La machine est aujourd’hui en cours de rénovation. C’est une scène qui dure quelques minutes dans le film mais qui a été tournée pendant des heures lors du tournage», remarque Doris Thilmany.

Quelques semaines de tournage plus tard, l’équipe de Colonia quitte le Grand-Duché, à la fin du mois de novembre. «Il a fallu quelques semaines ensuite pour la remise en état du site. Tous les bâtiments qui ont servi pour le film ont été démontés», se souvient la gestionnaire déléguée du musée de l’Ardoise.

En 2015, le film sort sur le grand écran. Doris Thilmany est, pour l’occasion, invitée pour la diffusion. «C’est un bon souvenir. C’est assez drôle de reconnaître certains lieux. Il faut avoir l’œil pour les voir. Sans doute que les personnes qui avaient déjà visité le site ont repéré quelques endroits. En tout cas, ce film a changé beaucoup de choses pour notre musée.»

Plusieurs décors et éléments ont été ajoutés pour créer une ambiance chilienne et sud-américaine. Photo : musée de l’ardoise

«Emma Watson nous a offert une glace»

Plusieurs centaines de figurants ont participé au tournage de ce film. Au musée de l’Ardoise, l’équipe a aménagé des lieux spécifiques pour les accueillir. Un ancien bâtiment a servi par exemple de cantine à l’équipe technique et aux figurants ou une ancienne aciérie comme vestiaire. Là, sont stockés les costumes d’époque des figurants. «Il y avait tout, une machine à laver, une couturière, c’était une vraie coulisse», raconte Doris Thilmany.

Maggy Thilmany a fait partie des figurants lors de ce tournage. Pendant deux jours, la jeune femme a joué le rôle d’une paysanne. «Nous jouions dans des champs de pommes et maïs de terre au Luxembourg. C’était une super expérience où j’ai pu rencontrer Emma Watson», confie-t-elle.

La Luxembourgeoise se souvient d’une journée de tournage très intense où la chaleur était écrasante. «Nous étions comme dans un four. C’était très dur. Comme il faisait très chaud, Emma Watson a offert une glace à tous les figurants», se rappelle-t-elle, encore enthousiaste.

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