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Schengen accusée de diffamation : celui par qui le scandale serait arrivé


Le bourgmestre et les deux échevins de Schengen sont accusés de diffamation. Michel Gloden aurait voulu se séparer de Valentiny hvp à des fins politiques.

Last but not least en ce dernier jour de procès, l’ingénieur. Accusé gratuitement d’avoir fait régner sa loi dans la commune de Schengen, il mérite d’être acquitté, selon son avocat.

Valentiny hvp s’est tiré une balle dans le pied en attaquant la commune de Schengen et son ingénieur par le biais d’une citation directe, selon Me Rosario Grasso en ce cinquième et dernier jour d’audience.

Le bureau d’architectes aurait eu d’autres moyens plus discrets – comme une médiation – à disposition avant de ruer dans les brancards pour écarter un fonctionnaire «coupeur de cheveux en quatre». Il aurait pu, au passage, s’épargner le conseil communal du 4 mai 2023 qui a mis le feu aux poudres et, peut-être, la résiliation des contrats ainsi que tout ce qui a suivi jusqu’au procès de cette semaine face à la 9e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg.

Les deux parties se renvoient la faute de la mauvaise collaboration autour de la conception du futur campus scolaire. Au centre des accusations, un ingénieur du service technique qui assurait le suivi du projet et aurait fait capoter le travail des architectes.

Les citants directs dépeignent un personnage rigide, intransigeant et insoumis faisant cavalier seul dans son propre intérêt au service du bureau d’architecture et d’urbanisme BFF qu’il est accusé d’avoir imposé au détriment de Valentiny hvp. Pour Valentiny hvp qui «n’a rien à se reprocher», il est aussi l’homme à abattre, celui par qui le scandale est arrivé.

Vendredi matin, les différentes parties au procès ont à nouveau exposé leurs arguments dans cette affaire de diffamation, de calomnie et de prise illégale d’intérêts. La défense a notamment épinglé l’implication sibylline de François Valentiny en son nom propre et en tant que fondateur de hvp dans la procédure.

L’architecte, décrit comme le grand ordinateur du scandale par Me Penning la veille, en aurait fait une affaire d’orgueil, «un egotrip». Les passes d’armes sont rudes depuis lundi et les protagonistes de cette affaire doivent avoir les nerfs bien accrochés.

Un procès déshonorant

La défense évoque une machination de la part du bureau d’architectes qui «devait trouver un coupable» pour les difficultés de communication qui ont mis à mal la collaboration des deux parties. «L’accusation de prise illégale d’intérêts ne tient pas debout» et «il n’y a pas le début de l’ombre d’un commencement de preuve» en ce sens, a démontré Me Grasso évoquant une vengeance de la part du bureau d’architectes «parce que mon client les a énervés». L’ingénieur aurait juste fait son travail de manière consciencieuse dans l’intérêt de tous. «Il a travaillé avec le bureau BFF par le passé. Et alors?»

Et alors? Valentiny hvp s’est senti petit à petit écarté du projet et poussé vers la sortie. Les motifs invoqués par la commune pour mettre un terme à leur collaboration auraient nui à sa réputation au point de lui faire perdre des contrats, se plaignent ses représentants.

«Le secteur de la construction va mal depuis deux ans. Rien ne prouve que la situation du bureau Valentiny soit due aux répercussions du conseil communal sur sa réputation. Il s’est construit lui-même sa mauvaise publicité avec cette affaire», a lancé Me Grasso avant de demander au tribunal d’acquitter son client sur toute la ligne et de lui accorder l’euro symbolique en guise de préjudice moral.

«J’exerce mon métier depuis 25 ans avec conscience professionnelle et impartialité. Mon expérience professionnelle a grandi au fil des nombreux projets dont j’ai assuré le suivi», a expliqué l’ingénieur. «Ce procès est déshonorant. Je passe pour un fonctionnaire corrompu.»

Le secrétaire communal a proposé d’inclure le bureau BFF au projet pour son expertise en matière de construction de bâtiments scolaires, pas lui. «François Valentiny a lui-même reconnu que BFF avait une meilleure expérience récente en la matière», a rappelé Rosario Grasso.

Les faits sont ressassés encore et encore. Les reproches, les arguments et les accusations également. Chacun s’accroche à sa vérité et à ses moyens de procédure. Les répliques aux plaidoiries se suivent et chacun montre une dernière fois les crocs dans l’espoir de faire pencher le tribunal en sa faveur.

Le prononcé est fixé au 28 mars.

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