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Rout Lëns à Esch-sur-Alzette : les premiers logements en vente


La résidence Liicht se dressera face au magasin TT réhabilité en restaurant et microbrasserie. 

La construction du futur écoquartier Rout Lëns démarre, ainsi que la commercialisation des appartements de la première résidence, baptisée Liicht, dont la livraison est prévue en 2026.

Six ans après l’acquisition du plus ancien site industriel de la Métropole du fer par le promoteur IKO, voilà les travaux d’infrastructures qui débutent pour de bon. Symboliquement, la première pierre a été posée hier, lors d’une cérémonie en grande pompe en présence – campagne électorale oblige – de nombreuses personnalités politiques.

Une nouvelle étape pour la lentille des Terres rouges, qu’il faut désormais appeler Rout Lëns, où l’activité sidérurgique a connu son âge d’or de 1870 à 1977. La friche de 10,5 hectares, coincée entre le centre-ville, la ligne de chemin de fer et la frontière française, accueillera à terme 1 400 logements, une résidence pour personnes âgées, une autre dédiée aux étudiants, des cafés, restaurants, mais aussi des petits commerces, des services de proximité, et un groupe scolaire à l’entrée du quartier, avec maison relais et crèche.

Plusieurs bâtiments témoins du passé industriel ont été conservés et seront reconvertis en lieux de vie pour les habitants : le hall des soufflantes fera sa mue en salle d’escalade, le portique de la Mollerei accueillera des espaces de coworking et le hall des turbines un pôle culturel.

Dès 2019, pelleteuses et bulldozers ont investi le site pour démolir les anciennes structures et assainir l’endroit sous la houlette de l’ancien exploitant ArcelorMittal, en vue des travaux pharaoniques qui s’annoncent. Rien que les études de projet et d’exécution ont nécessité deux années de travail, notamment pour dimensionner les différents réseaux du PAP et garantir, en collaboration avec la commune, les capacités du réseau public existant.

Face à un projet jugé disproportionné, la Biergerinitiativ Esch-Hiehl avait déposé en 2021 une série de recours, comme le prévoit la procédure de vote d’un PAP : les craintes du voisinage portaient alors sur la densité de construction, le manque d’emplacements pour stationner, et la hauteur des deux tours de 20 étages.

La commune a bien fait quelques maigres concessions, notamment sur le volet parking : le quartier Rout Lëns a été exclu de la zone résidentielle locale, pour éviter que les habitants de cet écoquartier conçu «sans voiture» ne garent leurs véhicules dans les rues toutes proches. Mais pour le reste, le PAP a été voté tel quel, et les voix qui s’étaient élevées ont fini par s’éteindre. Seuls certains habitants ont vendu, préférant fuir les nuisances de plusieurs années de travaux.

Une quarantaine de biens déjà en vente

Désormais, le chantier Rout Lëns entre dans sa première phase sur les trois planifiées jusqu’en 2033, avec la pose des infrastructures d’eau potable, des canalisations d’eaux usées, de l’électricité, des télécommunications et du circuit énergétique enfoui en profondeur qui assurera le chauffage des habitations.

Et en parallèle, IKO lance la commercialisation des appartements du premier immeuble à voir le jour sur la partie Est, à côté du magasin TT. Les travaux de Liicht, une résidence d’environ 5 000 m2 débuteront au premier semestre 2024. «Liicht proposera des appartements lumineux avec vue imprenable sur les bâtiments patrimoniaux et les étangs», dit le prospectus. Les prix affichés varient de 274 000 euros pour un studio de 33 m2 à plus de 1,1 million d’euros pour un duplex de 120 m2 avec terrasse. Sur une quarantaine de biens tout juste mis sur le marché, plusieurs ont déjà trouvé preneur.

La livraison des premiers logements est attendue pour 2026, et il faudra patienter une dizaine d’années supplémentaires pour que le quartier, qui quadruplera la population dans cette partie de la ville, soit entièrement finalisé.

Sur la lentille, seuls les vestiges historiques se dressent pour l’instant sur l’immense terrain vague. Photo : alain rischard

Un chantier engagé

Les bétons concassés issus de la suppression des fondations historiques vont être réemployés : près de 100 000 m3 de gravats seront réutilisés en sous-couche de voirie et en remblais lors des futurs travaux. 65 % des terres issues des excavations seront aussi valorisées sur le site, soit 225 000 m3 qui n’auront pas besoin d’être extraits en carrière et entre 15 000 et 22 000 trajets en camions évités. Tri et recyclage des matériaux vont se poursuivre tout au long du chantier.

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