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Le quartier Gare attend des actes du futur gouvernement


Avant les élections, en septembre, plusieurs centaines d’habitants du quartier avaient manifesté pour que les partis en lice ne les oublient pas.   (Photo : archives lq)

Des représentants des habitants du quartier Gare de la capitale ont déjà placé le futur gouvernement devant ses responsabilités pour améliorer la sécurité de ce secteur de la capitale.

La sécurité a été l’un des grands thèmes de la campagne des législatives. Aujourd’hui, des habitants demandent des actes au futur gouvernement. Ce sont ceux qui habitent le quartier Gare de la capitale et qui se sont mobilisés à la rentrée pour que les différents partis en lice ne les oublient pas. Le problème de ce secteur de Luxembourg n’est pas nouveau, mais au fil des ans, la situation n’a fait que se dégrader, il faut bien l’admettre. Et cela, malgré le recrutement de policiers, malgré la mise en place de structures pour accompagner les toxicomanes, les sans-logis ou les prostituées.

Le quartier a lentement dérivé. Il s’est aussi retrouvé au cœur d’une polémique, parfois très politicienne, entre l’administration communale (CSV-DP) et le ministère de la Sécurité intérieur piloté par l’écologiste Henri Kox. La commune a notamment mis en place des rondes de vigiles dans le quartier pour rassurer les habitants. Des initiatives qui ont cristallisé le débat autour de l’insécurité réelle ou ressentie mais qui n’ont pas forcément permis de faire avancer le débat et surtout n’ont pas débouché sur des réponses pérennes tant souhaitées par les habitants.

Un quartier «joyeux et vivant» il n’y a pas si longtemps

C’est pour cela que les fondateurs du «groupe Gare sécurité et propreté» ont interpellé les futurs membres du gouvernement jeudi soir à travers une lettre ouverte. La mise en place d’une coalition CSV-DP sera-t-elle plus compatible avec l’hôtel de ville ? Nous verrons bien. En tout cas, les riverains du quartier Gare ne lâcheront pas l’affaire. Selon eux, «il n’y a pas si longtemps, le quartier de la Gare était un quartier joyeux et vivant : son histoire, sa multiculturalité, ses écoles, ses nombreux commerces, et ses espaces verts ont fait que de nombreux habitants avaient choisi d’y vivre».

Mais aujourd’hui, expliquent-ils, «l’insécurité et l’insalubrité empêchent les habitants de s’y déplacer et d’y vivre librement, et, ainsi poussent de nombreuses personnes à quitter le quartier». Ceux qui y travaillent sont effrayés, les commerces ferment les uns après les autres car personne ne veut se déplacer dans ce quartier devenu «un lieu de vente de drogue à ciel ouvert» où les dealers agissent, selon eux, impunément.  Ils ajoutent que l’image offerte de la capitale aux touristes et aux hommes d’affaires qui passent par la gare est «affligeante». L’association tire aussi la sonnette d’alarme : la criminalité serait en train de se propager aux autres quartiers adjacents.

Un triste décor pour les enfants du quartier

Au futur Premier ministre et aux futurs ministres, les habitants réunis dans ce groupe demandent comment se fait-il que la vente de drogue semble légale dans leur quartier? Ils demandent s’il est normal que les enfants croisent des prostituées ou des toxicomanes qui ont des seringues dans les veines en allant à l’école? Les membres du «groupe quartier Gare sécurité et propreté» soulignent aussi que de nombreux enseignants des écoles du quartier demandent à être mutés dans d’autres établissements «dès que possible», ce qui empêche le bon fonctionnement des écoles et génère des inégalités scolaires. Ils se demandent ce qu’attend l’État pour agir au niveau sécuritaire mais aussi au niveau social pour aider les sans-logis, les toxicomanes et les prostituées.

La tension n’est donc pas retombée chez les habitants qui ont créé un groupe Instagram il y a quelques mois pour montrer ce à quoi ils sont confrontés tous les jours. Les images qui défilent sur le réseau social, il faut bien le dire, sont choquantes, et aucun habitant du pays ne tolèrerait ce type de comportement ou de situation dans sa rue. Au quartier Gare, on patiente pour que l’État bouge enfin et que tous les habitants du pays soient logés à la même enseigne concernant la qualité de vie et la sécurité…

«Vivre dans un environnement sûr et propre»

Eux semblent avoir été oubliés depuis bien trop longtemps. Une manifestation avait été organisée peu de temps avant le scrutin, fin septembre, et avait rassemblé des centaines d’habitants à bout. Il risque bien d’y en avoir d’autres si la situation ne change pas. «Les habitants de la Gare sollicitent un droit : celui de vivre dans un environnement sûr et propre», écrivent les membres du groupe.

Le futur gouvernement devra en tout cas, même s’il n’y a pas de recette miracle, prendre en main ce dossier rapidement car il a empoisonné la précédente législature. Il faudra trouver des solutions pour faire du quartier Gare un quartier comme un autre dans la capitale. Pour que ses habitants ne soient pas considérés comme des citoyens de seconde zone.

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