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Le Cirque du Soleil raconte l’histoire d’Esch


Violeta Frank et Sean McKeown sont aux commandes d’un spectacle mélangeant artistes internationaux et locaux dont les numéros racontent en filigrane l’histoire de la ville. (Photo: tania feller)

Pour lancer l’ultime Nuit de la culture 2022, l’ASBL Escher Kulturnuecht met les petits plats dans les grands avec Reesch, un spectacle de cirque retraçant l’histoire et l’évolution d’Esch-sur-Alzette.

L’ancien site ArcelorMittal de Schifflange est pour le moment bien silencieux. Mais d’ici quelques heures, les vieilles installations seront le théâtre d’un spectacle unique créé à l’occasion des Nuits de la culture. Pour donner le coup d’envoi de cette cinquième et dernière nuit, qui débutera ce soir, l’ASBL Escher Kulturnuecht a choisi de mettre en valeur la Métropole du fer à travers les arts du cirque.

«L’idée part de deux axes», rappelle le directeur général de la Nuit de la culture, Loïc Clairet. «D’abord, j’aime beaucoup les cirques modernes comme le Cirque du Soleil. Dans le même temps, j’ai rencontré Violeta Frank qui dirige une société de production artistique. C’est elle qui m’a dit que l’on pourrait imaginer un spectacle avec Sean.» Sean, c’est Sean McKeown, écrivain et réalisateur australien, directeur artistique depuis 20 ans du Cirque du Soleil. Très vite, il a été séduit par l’idée de Violeta. «J’ai réalisé que j’étais connecté à cette histoire. Je viens moi-même d’une ville industrielle en Australie et mon père a immigré avec sa famille pour y travailler», raconte-t-il.

«Nous voulions représenter l’histoire de la région»

Quelques mois plus tard, la collaboration entre la Nuit de la culture et VF Art Projects donne naissance à Reesch. «C’est la contraction de rees qui signifie voyage en luxembourgeois et d’Esch», traduit Loïc Clairet. «C’est donc littéralement un voyage dans Esch.» Organisé dans le cadre d’Esch 2022, il mettre l’accent sur la ville à tous les niveaux. «Nous ne reprenons pas un spectacle de cette taille tel quel. Il a été créé pour Esch et avec Esch. C’est la force de ce type de cirque. On ne fait pas que reprendre les éléments. On utilise le savoir-faire des artistes pour le mettre au service du projet.»

Composé de divers numéros du cirque moderne (trampoline, funambules, skipping…), le spectacle raconte en filigrane l’histoire d’Esch-sur-Alzette, partant de son passé sidérurgique pour montrer son évolution vers une cité plus moderne. «Nous voulions représenter l’histoire de la région», indique Sean McKeown. «Et nous souhaitions parler d’immigration, car c’est aussi une part importante de cette histoire.»

Artistes professionnels et amateurs

Un projet qui, s’il met en scène 20 acrobates se produisant dans le monde entier, n’oublie pas les acteurs locaux. «Nous avons une vingtaine de danseurs originaires de la Grande Région», précise Loïc Clairet. «Ils participent d’ailleurs à l’un des numéros les plus importants.» Durant toute l’élaboration, ils ont été encadrés par Violeta Frank et Sean McKeown, régulièrement de passage à Esch.

Un an et demi de travail

Mais la collaboration avec les habitants va plus loin. Tout au long de l’année, des bénévoles ont participé à la préparation du spectacle coachés par des professionnels. «Nous avons des gens intéressés par la couture qui ont appris à coudre des costumes de scène, d’autres ont réalisé des maquillages professionnels et enfin certaines personnes ont pu découvrir comment on gère des artistes au quotidien.»

Parallèlement, les accessoires du show ont été réalisés par les étudiants de l’École d’art de Luxembourg, sous la direction du directeur artistique de Reesch, Horacio French, tandis que les coiffures sont l’œuvre des élèves du lycée technique. En tout, ce sont plus d’une soixantaine de personnes qui ont travaillé un an et demi durant sur Reesch.

Cette association entre professionnels et amateurs doit donner un spectacle unique, d’une cinquantaine de minutes, mélangeant le savoir-faire des artistes du Cirque du Soleil et la proximité des habitants de la région. Dix mille personnes sont attendues durant les deux jours de spectacle qui marquent le début de cette dernière semaine de la Nuit de la Culture durant laquelle de nombreux évènements attendent encore les Eschois. «Tout est lié au statut d’Esch capitale européenne de la culture. Grâce à ça, nous avons pu avoir des envies et des moyens décuplés.»

Reesch, ce soir et demain à 21 h 30, au domaine du Schlassgoard – site ArcelorMittal Schifflange – Esch-sur-Alzette. Ouverture des portes à 20 h. Tout public. Gratuit.

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