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Cologne : l’ISS, comme s’ils y étaient


Les finalistes ont découvert les répliques à taille réelle des modules de l’ISS. (Photos : Tatiana Salvan)

Les finalistes du concours «Astronaut for a day» se sont rendus vendredi à Cologne pour visiter le centre européen des astronautes. Un avant-goût de leur futur lieu de travail, espèrent-ils.

Encore un souvenir exceptionnel qui restera gravé dans la mémoire des jeunes «apprentis astronautes» du Luxembourg ! Après avoir eu le privilège d’effectuer fin octobre un vol parabolique, les finalistes du concours «Astronaut for a day» (ou Astronaute d’un jour), organisé par la Luxembourg Space Agency (LSA), ont littéralement marché dans les pas de leurs idoles : vendredi, ils ont visité le centre européen des astronautes (EAC) de l’Agence spatiale européenne (ESA), à Cologne, en Allemagne.

Créé en 1990, l’EAC assure, en plus de travaux d’ingénierie et de recherches en médecine spatiale, la sélection et la formation des astronautes de l’ESA ainsi que des équipes au sol. C’est ici que Thomas Pesquet, notamment, s’entraîne tant sur le plan physique qu’à faire fonctionner le matériel de la Station spatiale internationale (ISS) et à préparer ses expériences à bord. «Est-ce qu’on va voir Thomas Pesquet?», s’est enquis d’entrée de jeu l’une des finalistes.

Rencontre avec Raphaël Liégeois

Ce ne sera pas pour ce jour-là, mais les élèves auront tout de même la chance de croiser et échanger spontanément avec Donald Pettit, un Américain qui a effectué pas moins de trois missions spatiales à ce jour, ainsi qu’avec Raphaël Liégeois, le belgo-luxembourgeois qui fait partie des cinq astronautes de carrière retenus en 2022 et qui volera prochainement sous drapeau belge.

Raphaël Liégeois revient des Pays-Bas où il a effectué un entraînement en centrifugeuse. «Ce n’est pas le pire! Pour moi, le plus difficile, c’est d’apprendre le russe. Mais il suffit de s’accrocher un peu!», confie-t-il aux jeunes, admiratifs. «Le premier d’entre nous [les cinq astronautes sélectionnés] à partir en mission à bord de l’ISS sera affecté en 2024 pour un vol à partir en 2026. Puis chaque année, ce sera au tour d’un nouveau. Chaque mission dure six mois», annonce-t-il.

Préparation aux sorties extravéhiculaires

C’est avec des étoiles plein les yeux que les 34 étudiants participant à cette visite ont par ailleurs pu toucher du doigt leur rêve en pénétrant dans des répliques grandeur nature de différents modules de l’ISS : le module ATV (véhicule automatique de transfert européen), un vaisseau cargo spatial destiné à ravitailler la Station, et le laboratoire Colombus, où sont menées des expériences, par exemple l’exposition d’échantillons à l’environnement spatial. Des ordinateurs pas tout récents tels qu’utilisés dans l’ISS y jurent avec les bijoux de technologie et d’avancées scientifiques que représentent les engins spatiaux. «Tout doit être testé avant de partir dans l’espace. On ne peut pas se permettre qu’un appareil ne fonctionne plus une fois en orbite ou s’abîme lors du décollage. On ne peut donc jamais être à jour», explique Gudrun Paysan-Korekt, opératrice sur le simulateur Colombus.

L’occasion aussi de découvrir, accolée à Colombus, la chambre exiguë d’un astronaute, une sorte de cabine de douche dans laquelle on dort debout, ainsi qu’un des équipements sportifs que doivent vigoureusement utiliser les astronautes à bord de l’ISS. «Ils doivent s’entraîner deux heures et demie par jour, six jours sur sept», rappelle Gudrun Paysan-Korekt. Le sport est en effet indispensable pour contrer les effets de la gravité : perte musculaire, atrophie des os, risque accru de diabète et de calculs rénaux, problèmes oculaires, etc… «C’est à cause de la gravité que le visage des astronautes est souvent bouffi et que leurs jambes sont fines : les liquides remontent vers la tête.» Sans oublier les radiations auxquelles ils sont par ailleurs confrontés. «Astronaute, ce n’est pas juste du fun», résume l’opératrice.

Être astronaute, ce n’est pas juste du fun

Pas de quoi décourager Élodie pour autant, qui se destine à devenir astronaute et reste plus déterminée que jamais à se lancer dans cette carrière : «Je suis déjà consciente de ces risques, et de ceux qu’il y a à effectuer des sorties dans l’espace. Mais je continue de vouloir faire ce métier.»

Clou de la visite : la fameuse piscine qui prépare les astronautes aux sorties extravéhiculaires. Ce «laboratoire de flottabilité nulle», de 10 mètres de profondeur, offre aux astronautes la possibilité de se former en simulant les conditions de travail en apesanteur.

«Je ne m’attendais pas à ce que le centre d’entraînement soit aussi immense!», s’émerveille Élodie, avant de reprendre le bus, direction Luxembourg. Taha, qui est malvoyant, a lui aussi grandement apprécié la visite : «Je possède encore un tout petit peu de vision et je peux toucher les choses, j’ai donc pu me faire une idée des équipements qui nous ont été présentés. Personnellement, je veux devenir astronome et le fait d’être venu à l’EAC, ça m’a encore plus motivé !»

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