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Bientôt des radars qui détectent les téléphones au volant ?


Le dispositif a été développé par la police néerlandaise en collaboration avec l'université d'Utrecht (Photo : AFP)

Alors que plusieurs villes allemandes ont lancé un projet pilote de radars mobiles capables de détecter l’utilisation du portable au volant, les ministères de la Mobilité et de la Sécurité intérieure envisagent également l’introduction d’un tel système au Luxembourg.

Selon plusieurs études européennes, l’inattention liée à la manipulation d’un smartphone au volant est considérée comme une des premières causes d’accidents graves, voire mortels. Une statistique intégrée par les villes allemandes de Trèves et de Mayence, où les services de police de Rhénanie-Palatinat testent la « monocam » depuis le début du mois de juin.

Cette nouvelle technologie mobile, développée par la police néerlandaise en collaboration avec l’Université d’Utrecht, vise à détecter la position de la main d’un conducteur à l’aide d’une caméra et d’un ordinateur portable connectés à une voiture de police sous couverture. Des policiers spécialement formés sont ensuite chargés d’évaluer l’infraction sur place.

Des résultats déjà concluants

Si le dispositif est seulement en cours d’expérimentation en Allemagne, les résultats sont déjà concluants et le Luxembourg suit de près cette nouvelle avancée : « Si un modèle s’avère fiable, l’introduction d’un tel système au Luxembourg pourra en effet être envisagée », ont déclaré François Bausch, Ministre de la Mobilité et des Travaux publics et Henri Kox, Ministre de la Sécurité intérieure.

Le téléphone au volant est devenu l’épouvantail du gouvernement, qui lutte ardemment pour endiguer ce mauvais réflexe passible de 145 euros d’amende et d’un retrait de deux points. Par ailleurs, un projet de loi, dont l’application pourrait arriver dès 2023, prévoit d’augmenter le nombre de points soustraits dans le cadre d’une utilisation d’un portable durant la conduite.

Un cadre législatif à adapter 

À ce jour, la législation sur les radars permet uniquement de sanctionner un ensemble d’infractions routières usuelles, à l’instar des excès de vitesse, du franchissement de feux tricolores ou de l’usage illégal de voies et chaussées réservées à certaines catégories de véhicules. La mise en place des monocams sur le territoire luxembourgeois nécessiterait donc un ajustement du cadre législatif, comme le rappellent les ministères de la Mobilité et de la Sécurité intérieure :

« L’exploitation des données collectées par les radars concernant l’utilisation de portables au volant et le fait de lancer des poursuites en découlant ne sont actuellement pas autorisés. L’introduction d’un tel système au Luxembourg nécessiterait donc l’adaptation de la législation ainsi que la vérification de la conformité avec la loi sur la protection des données. »

L’outil informatique de la chaîne de contrôle sanction automatisée (CSA) du Centre national de traitement devra aussi être adapté afin de permettre l’automatisation des sanctions. Rappelons qu’en Allemagne et aux Pays-Bas, si l’image ne montre pas assez précisément qu’il s’agit d’une violation, elle sera à nouveau supprimée.

Le Luxembourg déjà au point sur la radarologie

En matière de sécurité routière, le Grand-Duché se montre intraitable avec ses 24 radars fixes en service. Ils sont chargés de mesurer la vitesse dans les deux sens de circulation et sont capables de photographier l’avant et l’arrière d’un véhicule sur trois voies en même temps. À ces radars fixes s’ajoutent six radars mobiles et un radar remorque.

Concernant la marge de tolérance, le Luxembourg adopte un seuil différent de ses voisins : lorsque la vitesse mesurée par le radar se situe entre 25 et 100 km/h la marge de tolérance est de 3 km/h. Cependant, lorsque la vitesse mesurée dépasse 100 km/h, la marge de tolérance est de 3%.

Quid des monocams dans les autres pays ?

Si cette technologie est seulement en phase de test en Allemagne, la Rhénanie envisage déjà de l’étendre à tout le Länder, grâce à une dizaine de monocams. La police australienne a pour sa part un système similaire depuis plus de trois ans, en s’adjoignant les services d’une intelligence artificielle capable de reconnaître quand le chauffeur d’un véhicule est en train d’utiliser son téléphone.

La Suisse s’est déjà posée la question, mais à ce jour, aucune police ne semble envisager l’acquisition d’un tel système. La France ne s’est également pas positionnée, même si la législation sur le sujet s’est renforcée : depuis le 22 mars dernier, l’utilisation du téléphone en conduisant peut mener au retrait du permis de conduire. Il suffit, pour cela, de commettre en même temps une autre infraction.

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