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A400M : «On attend toujours avec impatience le prochain vol»


La ministre Yuriko Backes entourée par le chef d’état-major, Steve Thull (à sa d.), et Daniel Olsem (à sa g.), pilote et commandant de l’escadron belgo-luxembourgeois.  (Photo : le quotidien)

À l’occasion de la cérémonie d’accueil du huitième et dernier avion de transport militaire de la flotte belgo-luxembourgeoise, le pilote Daniel Olsem est venu expliquer les tenants et aboutissants d’un métier hors du commun.

Le 7 octobre 2020, le tout premier avion de transport militaire de l’armée luxembourgeoise, de type A400M, a atterri au Findel. Comme le veut la tradition, l’aéronef a été arrosé, et ainsi baptisé, par les pompiers de l’aéroport.

Un peu plus de trois ans plus tard, le même rituel a eu lieu, cette fois sur la base aérienne militaire de Melsbroek, près de Bruxelles. Mardi, le huitième et dernier A400M, commandé à la fois par la Belgique et le Luxembourg, a été officiellement accueilli par les ministres de la Défense des deux alliés et voisins, Ludivine Dedonder et Yuriko Backes, qui a succédé début novembre à François Bausch.

À l’occasion de cette cérémonie, Daniel Olsem, l’un des cinq pilotes luxembourgeois faisant partie de l’effectif du 15e Wing Air Transport – l’escadron binational, devant servir d’«exemple» pour l’Europe de la Défense – a pu expliquer à un parterre composé de très nombreux invités d’honneur, politiciens et militaires confondus, à quoi ressemble le quotidien de l’effectif basé dans un hangar flambant neuf et impressionnant, construit à vue de l’aéroport de Bruxelles-Zaventem.

«Bien que la Belgique et le Luxembourg aient été dans les derniers pays à s’être vu livrer leurs A400M, le travail efficient fourni par l’ensemble de l’escadron a permis une évolution très rapide de nos capacités opérationnelles», introduit Daniel Olsem, qui assume aussi la fonction de commandant du 15e Wing Air Transport.

Une pleine capacité opérationnelle pour 2025

«On est arrivé au bout de la transition, passant des C-130 aux A400M. Avant, on ne pouvait pas encore opérer à plein régime. Maintenant que nous avons les huit avions, nous pouvons déployer l’ensemble de nos capacités. Même s’il faudra encore attendre jusqu’en 2025 pour atteindre la Full Operational Capacity (NDLR : pleine capacité opérationnelle), nous disposons désormais de la dernière clé pour atteindre ce but», complète plus tard le pilote des Forces armées du Luxembourg, également interrogé par Le Quotidien.

Lui-même a été l’un des derniers – «par choix personnel» – à passer de l’ancien modèle américain de transport militaire aux modernes A400M, qui sont de production européenne. «L’un des principaux avantages de l’A400M est sa capacité à transporter des charges plus lourdes et plus volumineuses sur de plus longues distances», indique Daniel Olsem. «Cependant, les pilotes seuls ne servent à rien», souligne-t-il, pour attirer l’attention sur l’importance du travail d’équipe.

Mais, en fin de compte, ce sont bien les pilotes qui prennent place dans le cockpit pour mener à bien un large éventail de missions. «En tant que Belges et Luxembourgeois, nous travaillons ensemble sur les mêmes missions, en équipages mixtes. Qu’il s’agisse de livrer des fournitures particulières aux zones sinistrées, d’évacuer des civils ou de fournir des programmes militaires rapides. La flexibilité de l’A440M a permis à l’escadron d’exceller pour répondre aux exigences dynamiques des opérations militaires et humanitaires modernes», développe Daniel Olsem au nom de ses collègues, dont aussi deux «loadmasters» (arrimeurs) luxembourgeois.

Nous pouvons désormais déployer l’ensemble de nos capacités

Pour l’instant, les missions amènent les équipages principalement sur le continent africain, où l’armée belge a encore des engagements étroits dans la région du Sahel, dont la RD Congo. «On effectue des tournées qui durent au maximum une semaine. On se rend dans plusieurs destinations afin d’optimiser l’emploi de l’A400M déployé», explique le commandant dans le bref entretien accordé au Quotidien.

Les A400M de l’unité binationale se rendent aussi régulièrement sur le flanc Est de l’Otan, non loin de la frontière avec l’Ukraine et, donc, du front de guerre. Comment les équipages gèrent-ils ce genre de missions, au vu des tensions géopolitiques? «Il y a bien des mesures de précaution à prendre, surtout par rapport à de possibles cyberattaques. Un problème plus récurrent dans la région réside dans le brouillage du GPS, un problème qui concerne aussi l’aviation civile. Mais pour le reste, nous ne sommes confrontés à rien de particulier.» Soit dit au passage que les A400M sont équipés d’un bouclier de défense.

Une fois de retour à la base près de Bruxelles, «nous, pilotes, attendons toujours avec impatience la prochaine opportunité de voler. Être sur un vol d’entraînement, une émission logistique, voler dans le désert ou au-dessus des jungles africaines. Une fois que vous êtes tombé amoureux de l’aviation, vous ne voulez plus rien d’autre que de continuer à explorer le monde».

Néanmoins, tous les pilotes, et plus particulièrement ceux engagés dans les forces aériennes, se disent conscients des risques de leur métier et des sacrifices à consentir pour décoller à bord d’un A400M. «Être membre d’équipage de cet avion n’est pas une comédie musicale. Cela demande beaucoup de travail et de dévouement, ainsi que beaucoup de sacrifices de notre part, mais aussi de la part de nos familles. Mais s’envoler dans les airs est plus qu’un simple métier. Il s’agit d’une aventure et de l’occasion d’une vie», conclut Daniel Olsem.

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