Le master en médecine de l’université de Luxembourg se fait toujours attendre. La patience est toujours requise, il est encore en train d’être étudié.
Le Luxembourg manque de personnel de santé qualifié. C’est connu depuis bien longtemps. En ce début d’année, la problématique continue toujours de questionner. Pour lutter contre cette pénurie, l’une des solutions est la formation de médecins dans le pays.
Depuis 2020, un bachelor en médecine existe : il forme dans trois disciplines médicales (médecine générale, neurologie et oncologie). Mais avec seulement 33 places garanties par le gouvernement pour la quatrième année d’études (en accord avec des pays voisins), le bachelor, à lui seul, peine à remédier à la pénurie.
Ce qui manque au Luxembourg, c’est un master de médecine. Si les discussions sont toujours en cours, la ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, Stéphanie Obertin, a indiqué devant sa commission qu’un groupe de travail évaluait actuellement l’introduction de deux nouvelles spécialisations au bachelor. L’une en pédiatrie et l’autre en psychiatrie, pour répondre aux besoins identifiés. Un deuxième groupe est, quant à lui, dédié à la préparation du possible développement d’un master en médecine à l’université du Luxembourg.
Pour établir ce master, différentes questions se posent : les hôpitaux luxembourgeois sont-ils prêts à accueillir et encadrer ces étudiants? Quelles seraient les implications de ce master sur les accords avec les pays limitrophes?
L’analyse se fait également en collaboration avec les hôpitaux pour s’assurer qu’ils puissent accueillir les étudiants dans de bonnes conditions. Les résultats de ce groupe de travail devraient être disponibles à l’automne 2025. Le master ne verra donc pas le jour tout de suite.
Les offres d’emploi dans la santé
En attendant qu’un master vienne étayer la formation des médecins, et réponde à la pénurie, d’autres sujets sont soulevés en parallèle. Dans une question parlementaire adressée aux deux ministres du Travail et de l’Éducation nationale, les députés LSAP Mars Di Bartolomeo et Francine Closener pointent du doigt l’offre et la demande d’emploi dans les domaines de la santé, des soins et du social, notamment auprès de l’Adem.
«Quelque 600 demandeurs d’emploi plus ou moins qualifiés sont inscrits. En même temps, l’Adem note environ 275 offres d’emploi. Alors que le nombre d’offres d’emploi pour les métiers d’infirmier et d’aide-soignant est le plus important et la demande la plus faible, le nombre de demandeurs à qualification moindre dépasse largement celui des offres d’emploi», note le député.
«Les chiffres relevés montrent clairement l’énorme écart de compétences entre les demandeurs d’emploi inscrits et les exigences pour les 24 métiers de santé réglementés au Luxembourg», répond le ministre du Travail, Georges Mischo.
Selon lui, le principal problème pour les personnels qualifiés est la reconnaissance de leur diplôme par l’État. Tandis que les personnes souhaitant se reconvertir dans des métiers de soins aux personnes âgées ou dépendantes ne disposent pas des qualifications professionnelles requises.
Mais des solutions, soutenues par l’Adem, existent, telles que l’acquisition de compétences linguistiques pour les demandeurs qualifiés. «Beaucoup pourraient rejoindre le secteur de la santé en tant que personnel peu qualifié, avec la possibilité de suivre ensuite des parcours de formation diplômants», illustre le ministre.
Fiche du demandeur d’emploi, spécial santé
- 80 % des demandeurs inscrits cherchant un emploi dans ce secteur sont des femmes.
- 60 % des demandeurs inscrits ont moins de 45 ans.
- 26 % des demandeurs inscrits disposent d’un diplôme de niveau BTS ou bachelor, et 17 % d’un diplôme de niveau master/doctorat.
- 18 % des demandeurs inscrits ont une nationalité hors UE-27, et le nombre de ceux disposant d’un diplôme hors UE-27 pourrait être encore plus élevé.
- Parmi les demandeurs d’emploi ayant une expérience professionnelle, un tiers (33 %) ont une expérience de 1 à 4 ans, tandis que 25 % disposent d’une expérience de 5 à 9 ans