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Cyberattaques contre des agences antidopage avant une décision sur la Russie


Ces cyberattaques ont visé au moins 16 organisations antidopage et sportives, nationales et internationales. (photo : dr)

Microsoft a fait état mardi d' »importantes cyberattaques », attribuées à une entité associée à Moscou, contre une quinzaine d’agences antidopage et sportives dans le monde, peu avant une décision de l’Agence mondiale antidopage (AMA) sur d’éventuelles sanctions contre la Russie.

Le géant informatique américain a « récemment détecté d’importantes cyberattaques », qui ont visé depuis la mi-septembre « au moins 16 organisations antidopage et sportives, nationales et internationales », a annoncé Tom Burt, vice-président de Microsoft en charge de la sécurité, sur un blog officiel. Ces attaques « émanent d’un groupe que nous appelons Strontium », également connu sous les appellations « Fancy Bear » ou « APT28 », a précisé Tom Burt. « Certaines ont réussi, mais la majorité ont échoué. »

Le groupe de pirates informatiques Fancy Bear a été par le passé associé aux services de renseignement russe et aux attaques massives visant les États-Unis avant les élections de 2016. Microsoft lui avait également imputé en février « beaucoup » des attaques visant « des institutions démocratiques en Europe » avant les élections européennes du printemps. Recourant à des logiciels malveillants et à des méthodes comme le « harponnage », les récentes attaques contre des agences antidopage et sportives ont débuté parallèlement à l’ouverture par l’Agence mondiale antidopage (AMA) d’une procédure visant la Russie.

Les Russes privés des prochains JO ?

L’AMA a annoncé, lundi, qu’elle espérait se prononcer d’ici la fin de l’année sur d’éventuelles sanctions contre le pays, soupçonné d’avoir falsifié les données électroniques de l’ancien laboratoire de Moscou, au cœur d’un scandale de dopage. En janvier 2019, la Russie avait transmis des données électroniques des contrôles à l’AMA, une condition que cette dernière avait posée pour lever la suspension de ce pays en septembre 2018. Le scandale avait été provoqué trois ans plus tôt par les révélations sur un système de dopage institutionnel en Russie entre 2011 et 2015. Mais l’AMA a ouvert en septembre une nouvelle procédure sur des « incohérences » constatées dans ces données transmises et pourrait priver la Russie des prochaines Olympiades.

En octobre 2018, les États-Unis avaient annoncé l’inculpation de sept agents présumés du renseignement militaire russe (GRU) à la suite d’une campagne mondiale de cyberattaques visant, entre autres, des instances sportives internationales comme l’AMA. Selon la justice américaine, des dossiers médicaux ou documents sensibles sur les procédures antidopage avaient alors été communiqués à « Fancy Bear », considéré comme étant contrôlé par les services de renseignement russes, avant d’être rendus publics dans le cadre d’une campagne de désinformation.

LQ / AFP