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Une nouvelle vie en vue pour nos anciennes lunettes


Chez Lissac, à Clouange, les anciennes lunettes des clients sont expédiées au Havre, où elles sont remises en état et distribuées dans les pays pauvres. (Photo : Anthony Picoré / Le Républicain Lorrain)

Que deviennent nos vieilles paires de lunettes que nous portons chez l’opticien qui promet de les remettre dans un circuit humanitaire ou de recyclage ? Réponses diverses et variées.

Plus de la moitié des Français portent des lunettes. Chacun détient en moyenne deux paires de lunettes encore en bon état, non utilisées. Elles gisent au fond du tiroir depuis cinquante ans si ce sont celles des grands-parents, pas plus d’un an si elles appartiennent à une victime de la mode, à quelqu’un dont la vue a brusquement baissé ou à un enfant qui a bien grandi. Nous changeons de lunettes plus souvent, elles sont devenues un accessoire de mode et nos vues sont contrôlées plus régulièrement.

Chacun sa pratique
La reprise des anciennes paires de lunettes est une pratique récemment portée par la vague de l’économie circulaire. Certains opticiens, sollicités par des associations locales, ont trouvé depuis longtemps un débouché pour les anciennes paires de lunettes de leurs clients. Anne, professionnelle de l’optique dans une enseigne à Clouange, raconte que, jusqu’à il y a deux ans, elle lavait, triait, relevait et notait les corrections des anciennes paires rapportées par les clients. Elle les donnait à un ami médecin qui partait souvent au Burkina Faso.

Cette situation a évolué, il a fallu trouver un autre destin aux verres et aux montures inutilisées. Désormais, Anne et ses collègues expédient les lunettes déclassées à la fondation médicale du Lions club, au Havre.

Plusieurs filières
Le recyclage des lunettes s’est organisé.

Lunettes sans frontière. — Depuis 1974, l’association récupère les lunettes usagées (ou même des fins de série) auprès des particuliers, des écoles, des opticiens, etc. Après le travail de remise en état et de tri par correction de dioptrie, effectué chaque jour par une trentaine de bénévoles, les lunettes sont envoyées dans les pays en voie de développement, « où une paire de lunettes peut coûter des mois de salaire », note Denis Schicklin, le président de cette institution basée à Hirsingue, en Alsace. Les lunettes sont aussi redistribuées en France, via les services sociaux, à des personnes dans le besoin.

Opticiens lunetiers sans frontières. — Eux sont à Perpignan. Ce sont des opticiens professionnels retraités, qui collectent des paires de lunettes d’occasion ou des fins de série pour les mettre à disposition de centres d’optique qu’ils créent sur place, dans les pays démunis. Ils forment les opticiens parmi les populations locales.

Les fondations des chaînes. — Krys, Optic 2000, Atoll, etc. ont leurs propres fondations, ou travaillent avec les clubs services.

Les clubs services. — Le Lions club organise ses propres collectes de lunettes auprès des établissements publics (mairies, bibliothèques) ou privés. Le Rotary club mène de son côté des actions de collecte et de distribution.

Le recyclage des matières
Le verre est l’une des matières qui se recycle le mieux et est le plus facilement réutilisable. Les montures se recyclent également très bien, que ce soit des montures en titane, en plastique ou en acier. Les fabricants, notamment Essilor, s’engagent dans ces processus « durables », et les opticiens peuvent renvoyer les verres sans correction des lunettes de présentation.

Le Républicain Lorrain