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[Tennis] Gilles Muller : «Je ne suis pas trop de l’avis de Nadal»


(Photo Marcel Nickls)

Après un US Open et, plus largement, une tournée américaine où il a semblé ne pas avoir récupéré de son incroyable Wimbledon, «Mulles» revient à la compétition avec un tournoi où il se sent un peu comme à la maison.

Après avoir failli s’envoler pour l’Asie fin 2016, le Moselle Open, le tournoi ATP le plus proche du Luxembourg, reprend ses droits lundi du côté des Arènes de Metz. Avec un Gilles Muller qui peut avoir des ambitions.

Vous étiez fatigué, mentalement comme physiquement, après votre élimination au 2e tour de l’US Open. Ces quelques jours au calme chez vous vous ont-ils suffi pour vous ressourcer?
Gilles Muller : Oui, je l’espère. C’est vrai que jouer tout l’été après une saison sur gazon qui avait déjà été assez intense, cela a fait un peu beaucoup. En analysant les choses calmement aujourd’hui, je me dis que j’ai recommencé à jouer trop tôt au mois de juillet. J’aurais carrément dû zapper les deux premiers tournois, Atlanta et Washington, pour ne reprendre que lors du Masters 1000 de Montréal début août.

Évidemment, c’est toujours facile de dire ce genre de choses après coup. Car j’étais quand même content de partir. Comme je vous l’avais déjà dit à l’époque, j’avais besoin d’oublier un peu ce que je venais de réussir sur herbe (NDLR : vainqueur à ‘s-Hertogenbosch, demi-finaliste au Queen’s et, surtout, quart de finaliste à Wimbledon après avoir sorti Rafael Nadal). Or, au Luxembourg, tout le monde ne me parlait que de ça. Sur le coup, j’ai donc pensé que c’était la bonne option. Et j’ai bien commencé d’ailleurs, avec une demi-finale à Atlanta. Puis j’ai eu un gros coup de barre dont je ne me suis jamais vraiment remis. Résultat, j’ai débuté l’US Open dans un état qui n’était pas, mentalement et physiquement, celui qu’il faut pour disputer un Majeur.

J’avais besoin d’oublier un peu ce que je venais de réussir sur herbe. Or, au Luxembourg, tout le monde ne me parlait que de ça…

Vous avez sous-estimé l’impact de votre incroyable Wimbledon?
C’est toujours difficile à dire, mais je pense que oui. Mais pas seulement Wimbledon. Plutôt toute la tournée sur gazon. J’ai quand même joué pratiquement un match par jour pendant quatre semaines en cinq semaines de temps. Et beaucoup de choses se sont passées sur cette période. Ce qui me fait dire que l’idée de partir à l’étranger était donc le bon choix, histoire de pouvoir mettre un peu tout cela de côté. Mais je n’aurais pas dû reprendre la compétition aussi vite en repartant pratiquement immédiatement avec la tête dans le guidon.

Certains disent que la saison sur le circuit est trop longue, qu’il y a trop de sollicitations, à l’image de cette tournée asiatique créée voici peu et qui débutera dans quelques jours. Quel est votre avis sur la question?
C’est difficile de répondre. Pour certains, elle est trop longue. Pour d’autres, trop courte. Cela dépend de votre situation et, personnellement, je comprends les deux approches. À l’heure actuelle, je serais plus dans le camp de ceux qui la trouvent trop longue. Mais les joueurs qui sont sortis toutes les semaines au 1er tour des tournois ont tendance à en vouloir toujours plus. Et ça, même s’il est déjà pratiquement possible de jouer en compétition chaque semaine à l’heure actuelle. Il faut réussir à trouver un juste milieu et j’aurais tendance à penser que l’ATP le fait plutôt bien.

Rafael Nadal a déjà dit qu’il était, lui, pour un classement mondial calculé sur deux saisons, plutôt qu’une à l’heure actuelle. De manière à ce que la pression que les joueurs connaissent pour défendre les points remportés l’année précédente soit moindre…
Je ne suis pas trop de son avis. Personnellement, cette pression-là, je ne la ressens pas vraiment. Du moins, ce n’est pas comme ça que j’aborde mes matches. Je ne défends pas de points, je suis là pour gagner des rencontres, des tournois. Mon optique, c’est de recommencer chaque saison à zéro. Comprenez-moi bien, le classement ATP est évidemment important puisque c’est celui sur lequel tout le monde se base. Mais si j’en regarde un, c’est plutôt la Race (NDLR : le classement qui est établi sur la saison en cours entre le 1er janvier et le 31 décembre, qui sert à déterminer les participants au Masters). C’est là que tu vois où tu te situes réellement dans l’exercice en cours. Les points glanés l’année précédente, j’ai une année pour les défendre.

Le prize money est peut-être deux ou trois fois plus important en Russie, mais c’est plus agréable d’être ici.

Vous avez déjà souvent expliqué qu’au Moselle Open, vous vous sentiez un peu chez vous. Cela vous a-t-il fait quelque chose lorsqu’il a été annoncé fin 2016 que le tournoi déménageait à Taïwan, avant que machine arrière soit faite?
Oui. J’étais forcément déçu. C’est le seul tournoi qui ne se dispute pas trop loin de chez moi. La famille et les copains qui ne veulent pas ou ne peuvent pas voyager peuvent venir me voir. Après, là aussi, il y a les deux revers de la médaille. On arrive à Metz après une longue tournée américaine qui s’est jouée sur dur en plein air pour évoluer une semaine en indoor, avant de repartir en Asie pour évoluer un mois en outdoor. Ce n’est jamais simple de s’adapter. Le programme pourrait quand même être construit différemment… Mais globalement, je suis content.

On sait qu’un tournoi encore bien plus rémunérateur se dispute aussi à Saint-Pétersbourg. Mais à partir du moment où le tournoi de Metz était maintenu dans le calendrier, vous ne vous voyiez pas jouer ailleurs cette semaine?
Oui. Le prize money est deux ou trois fois plus important en Russie, mais c’est plus agréable d’être ici. C’est un tournoi super sympa avec lequel j’ai une bonne relation.

Vous avez joué un quart de finale ici ces deux dernières saisons, une demi-finale en 2011, mais vous n’avez jamais réussi à faire mieux…
Évidemment que j’aimerais aller encore un peu plus loin et l’emporter à Metz. J’ai toujours l’envie d’aller au bout. Cependant, je n’ai jamais vraiment perdu contre des « quiches ». La demi-finale, je la perds sur deux tie-breaks face à Ljubicic, les quarts face à Gilles Simon et Dominic Thiem, qui étaient tous deux top 10 à cette époque-là. J’ai déjà gagné deux tournois cette année. Ajouter Metz me plairait énormément. Mais il y a 27 autres joueurs dans la même situation que moi sur la ligne de départ.

Julien Carette

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