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[Basket] Pas de géant… ou de souris


Clancy Rugg et le Basket Esch ont fait un tout petit pas vers la finale contre Brandon Johnson et Etzella… (photo Jeff Lahr)

APRÈS LE MATCH ALLER DES DEMI-FINALES Si l’Amicale et Esch ont fait un pas vers la finale, elles n’ont pas vraiment fait le même pas.

Depuis ce week-end, on a attaqué les choses très sérieuses en LBBL. Et ce matin, elles sont deux équipes à avoir fait un pas vers les demi-finales. Mais pas le même pas suivant qu’on est l’Amicale ou le Basket Esch. En effet, à l’instar de ce qui s’était passé il y a une semaine à l’occasion des belles, on a eu droit une nouvelle fois à deux salles, deux ambiances. Avec une démonstration de force d’un côté et une explication au suspense à couper au couteau de l’autre.

Samedi, au hall Alain-Marchetti, l’Amicale était bien décidée à ne pas se faire avoir une seconde fois en quelques jours. Surpris par de valeureux Bertrangeois, qui les avaient poussés à une inattendue belle, les joueurs de Daniel Brandao voulaient mettre les points sur les i d’entrée, face à une Résidence qui s’en était sortie de justesse contre l’Arantia, grâce à une victoire à l’arraché en double prolongation après avoir frôlé la correctionnelle contre Larochette.

Avec une puissance de feu inégalée au Grand-Duché, l’armada offensive a rapidement pris l’ascendant sur une défense walferdangeoise aux abois. Et comme la Résidence est l’une des formations de l’élite qui dispose du plus petit banc ou, tout du moins, de la rotation la plus limitée parmi les ténors du championnat, dès qu’il y a des problèmes de fautes, cela se ressent immédiatement. Si bien qu’avec un Vos Mc Cauley et un Xavier François déjà punis à deux reprises lors du premier quart, Dragan Stipanovic a dû demander à ses piliers d’y aller de manière plus soft. Une aubaine pour les attaquants racés des Fraisiers qui n’ont pas laissé passer l’opportunité.

En tête de 14 points à la pause et en pleine confiance, les Steinselois ont enfoncé le clou au retour des vestiaires et terminé en roue libre, avec 20 pts d’avance au final, après avoir compté une avance qui est allée jusqu’à 26 unités. Seul point noir d’une soirée «parfaite», dixit Alex Laurent, auteur d’un match de mammouth (25 pts, 4 rebonds, 2 passes, 1 contre), la petite inquiétude autour de Bobby Melcher. Le génial meneur a en effet été touché au tympan durant la rencontre. Mais il est revenu par la suite sur le parquet. Ce qui est plutôt un bon signe pour l’Amicale en vue du match retour.

Au vu de ce qui s’est passé samedi et des forces en présence avec une attaque de feu (60 pts pour le duo Jarvis Williams/Alex Laurent) et une défense au rendez-vous (Leon Ayers, meilleur attaquant du pays, limité à 13 petits points notamment), on peut raisonnablement penser que Steinsel a un pied et quatre orteils en finale. Avec un dernier orteil à passer mercredi soir, à quelques kilomètres de la maison.

Thriller au Deich

Un orteil, c’est peut-être la taille du pas qu’a fait le Basket Esch vers cette même finale. En effet, la victoire en terre ettelbruckoise, obtenue de haute lutte à l’issue d’un match où le champion a été devant 95 % du temps, mais jamais vraiment à l’abri, ne présage absolument pas d’une victoire en deux petites manches contre Etzella : «Je vais d’ailleurs le rappeler à mes gars. L’année dernière, on perd le premier match à domicile et après, on bat deux fois le T71. Ils peuvent faire la même chose», indiquait Franck Mériguet quelques secondes à l’issue de ce véritable thriller au Deich.

Un match qui aurait pu basculer d’un côté comme de l’autre. Mais c’est la meilleure défense du pays, qui a tout de même concédé 85 pts, dont 48 après la pause, qui est sortie vainqueure de ce duel entre ténors du championnat. Esch, dont on peut dire qu’il menait aux points et qui a compté jusqu’à 10 pts d’avance, a toutefois vu son adversaire fondre sur lui. On pense à plusieurs séquences, notamment celle où Clancy Rugg, excellent dimanche et d’une précision chirurgicale (27 pts à 83 %, 6 rebonds), voit sa seule tentative à trois points de la rencontre entrer puis ressortir avant que, dans la foulée, Jimmie Taylor ne fasse mouche, également à longue distance.

En l’espace de quelques secondes, on passait d’un potentiel +12 à +6 seulement en faveur d’Esch. Il y a, en toute fin de match, Esch qui prend deux ou trois rebonds offensifs de suite, sans parvenir à concrétiser cet avantage. Et c’est, au contraire, Etzella qui récupère finalement la balle. Et qui repasse devant grâce à un 2/2 de la ligne des lancers de Jimmie Taylor, certainement le joueur le plus percutant côté Etzella (26 pts, 10 rebonds), qui redonne l’avantage à Etzella (85-84) pour la première fois depuis 8-6 en tout début de rencontre. Il reste alors 36“ à jouer.

Mais Jordan Hicks, malgré une contracture au mollet, prend ses responsabilités en fin de match. Il est d’abord à la conclusion d’un mouvement chirurgical pour remettre Esch devant. Puis dans la foulée, il gêne considérablement Jimmie Taylor qui voit sa tentative de repasser devant échouer. Et c’est lui qui ne tremble pas pour mettre les deux lancers décisifs qui scellent définitivement le sort du match.

…alors qu’Alex Laurent et l’Amicale semblent avoir de la marge contre la Résidence. Photo : luis mangorrinha

Etzella a passé la rencontre à courir après le score. Fritz Gutenkauf, excellent (18 pts à 5/8 à trois points) et ses coéquipiers ont sorti des paniers incroyables pour rester au contact. Et ont enchaîné les missiles longue distance pour ne pas laisser Esch s’envoler. Esch aurait pu craquer. Mais chaque fois qu’Etzella revenait, il se trouvait toujours un Lallangeois pour mettre le point qu’il fallait, prendre le bon rebond au bon moment, comme Corentin Cornu, notamment sur une action ou mettre le bon contre, comme Thomas Grün, auteur d’un superbe travail en défense sur un Sticky Gutenkauf frustré et qui a joué avec 4 fautes pendant toute la seconde période.

Mais il fallait au moins cela pour battre une formation nordiste qui, finalement, ne s’incline que de trois petits points. Et outre des coups de sifflet pas vraiment en leur faveur, ce qu’a souligné et regretté Gavin Love, le coach ettelbruckois, ses joueurs ont failli sur la ligne des lancers. En effet, alors qu’Esch était presque parfait dans l’exercice (18/23, mais 14/16 en première période), Etzella péchait dans ce domaine avec un vilain 13/20 : «On rate sept lancers. C’est là aussi qu’on perd le match», constatait, un brin dépité, le technicien nordiste.

Esch a certes remporté une bataille. Mais la guerre est clairement loin d’être finie. Et on peut imaginer qu’Etzella va venir à Lallange avec la ferme intention de prendre sa revanche. Et clairement, Sticky Gutenkauf et compagnie ont l’arsenal à leur disposition pour faire mal à la meilleure défense du pays.

En tout cas, on attend avec impatience cette nouvelle explication. Qu’on imagine à nouveau royale et indécise jusqu’au bout !

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