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[L’oeil du Tour] Le danger Sagan


Notre journaliste cyclisme revient sur l'étape de mercredi (Photo : DR).

Aucun drame mercredi à Poitiers pour le final haletant de l’étape. Mais pas besoin de revoir dix mille fois les images de l’arrivée pour comprendre que Peter Sagan peut s’estimer heureux de rester ce jeudi matin dans la course, même si pour lui la perspective de revoir le maillot vert s’éloigne.

Tout est toujours sujet à discussion lorsqu’il s’agit de commenter les décisions arbitrales après un sprint houleux. D’ailleurs, le propre des sprinteurs est d’avoir un esprit kamikaze. Il faut de ces qualités pour savoir se faufiler à très haute vitesse entre ses adversaires, telle une ombre. Le problème arrive lorsque, comme dans un jeu de quilles, un coureur en fauche d’autres. Pas besoin de remonter beaucoup dans le temps pour se remémorer l’effroyable arrivée de la première étape du Tour de Pologne où, sciemment mais dans le feu de l’action, le Néerlandais de l’équipe Jumbo-Visma, Dylan Groenewegen, avait balancé son compatriote de Deceuninck-Quick Step, Fabio Jakobsen, aujourd’hui encore en convalescence. La décision des commissaires n’avait alors pas été difficile à prendre puisqu’il s’agissait d’un véritable carnage.

Lorsque personne ne tombe comme mercredi, puisque Wout Van Aert a parfaitement résisté au mouvement aussi dangereux qu’anormal de Peter Sagan, le contentieux (avant arbitrage) étant alors réglé d’un doigt d’honneur administré par le Belge envers le Slovaque, apparemment pas franchement amis, on déclasse simplement le coureur en cause. Il aurait été mis hors course tout court que personne n’aurait trouvé à y redire.

Il l’avait d’ailleurs été le 4 juillet 2017 sur ce Tour de France, après avoir donné un coup de coude à Mark Cavendish qui essayait de le dépasser le long des barrières, dans le sprint de Vittel. Sauf qu’alors, on pouvait également penser que le Britannique avait voulu forcer la porte qui paraissait verrouillée. Ce n’était pas le cas mercredi, mais le geste de Peter Sagan n’en était pas moins dangereux. Et par les temps qui courent…

Denis Bastien

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