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Luc Frieden, supercandidat CSV 


 Le CSV est allé chercher Luc Frieden qui ne s'est pas fait prier pour occuper la place de leader des chrétiens-sociaux pour les législatives d’octobre.  (Photo : archives lq/hervé montaigu)

Il opère son grand retour sur la scène politique après dix ans au service du privé. Le Parti chrétien-social a trouvé sa tête de liste face à Bettel et Lennert. L’ex-dauphin fait déjà des vagues.

En dix ans, le Parti chrétien-social n’a pas réussi à faire émerger de successeur au charismatique Jean-Claude Juncker pour conduire une liste et faire figure de potentiel Premier ministre. Alors que les socialistes célébraient dans l’euphorie la candidature de Paulette Lenert, le président du CSV, Claude Wiseler, annonçait sobrement à l’issue d’un comité national, qu’il ne serait pas tête de liste pour les prochaines élections législatives.

Il venait, en revanche, d’être mandaté, avec la coprésidente, Elisabeth Margue, pour sonder les candidats et faire une proposition au même comité. Le nom de Luc Frieden circulait avec toujours plus d’insistance et ce n’était pas une blague. L’ancien ministre des Finances et de la Justice, qui s’ennuyait ferme sur les bancs de la Chambre des députés après avoir basculé dans l’opposition, opère donc son grand retour, dix ans après sa démission.

L’information, livrée par RTL, a vite fait le tour de la place. Le parti a aussitôt essuyé des moqueries sur la toile, en référence à la vieille garde appelée à la rescousse pour incarner le renouveau et ses adversaires politiques étaient au premier rang pour tirer et rappeler quelques vieilles casseroles qu’il traîne derrière lui, mais qui ne l’ont jamais fait vaciller.

L’arrivée de Luc Frieden va mettre un peu de piment dans cette campagne et sa présence dans le débat risque d’en gêner plus d’un. Celui qui a longtemps porté le titre de dauphin sous l’ère Juncker est un brillant juriste, diplômé de Cambridge et de Harvard, qui n’a cessé, toutes ces dernières années, d’évoluer dans les plus hautes sphères économiques et financières qu’il a appris à si bien connaître au cours de sa carrière politique.

Son poste de président de la Chambre de commerce lui permet de prendre part aux missions économiques qu’il a lui-même longtemps dirigées quand il était au gouvernement et il aimerait bien y revenir. Il est le candidat unique pour la tête de liste des chrétiens-sociaux et à la veille de ses 60 ans, il y croit toujours.

Luc Frieden, c’est 30 000 voix dont 17 600 sur son nom propre aux législatives de 2013 face à un Xavier Bettel qui en alignait 2 000 de plus dans la même circonscription Centre. Autant dire que la nouvelle coalition tricolore a mis un frein net à son ascension. Il a tenu six mois à la Chambre des députés avant de démissionner et de rejoindre le secteur privé et un poste de vice-président de la Deutsche Bank à Londres. Au bout d’un an et demi, il revient au pays pour prendre la présidence de la BIL et celle du groupe Saint-Paul dans la foulée.

Une belle cote

En 2019, il prend la présidence de la Chambre de commerce et trois ans plus tard, il se retrouve à la tête d’Eurochambres, l’organisation qui chapeaute les Chambres européennes de commerce et d’industrie. C’est à ce titre qu’il se trouve actuellement à Berlin, au Global Economic Survey 2023, loin des vagues que l’annonce de sa candidature a provoquées dans le landerneau.

Le Parti chrétien-social se choisit un candidat rompu à l’exercice politique que les électeurs avaient plébiscité il y a dix ans, en dépit des scandales qui ont émaillé sa carrière. L’opposition avait réclamé sa tête en 2013 pour avoir mis le nez dans le dossier d’instruction de l’affaire du poseur de bombe. Il l’avait sauvée. Ce n’était pas la première fois. Grand artisan de l’entrée de Qatar Airways au capital de Cargolux, avant que le deal ne capote, il a été accusé d’avoir vendu des fleurons de la Place à l’Émirat comme la BIL et la KBL.

Malgré tout, Luc Frieden est resté très populaire vu les résultats engrangés. Reste à savoir si sa cote est restée intacte après toutes ses années et si les électeurs vont l’accueillir à bras ouverts après son exil volontaire.

En tout état de cause, le CSV ne va pas se passer d’une telle personnalité sur sa liste en octobre prochain. Le pari est risqué et tout le monde sait, aujourd’hui, que Luc Frieden part pour gagner, car il ne retournera pas une seconde fois siéger à la Chambre des députés. Sa candidature ne laisse aucun doute sur ses intentions.

Un commentaire

  1. Avec Frieden aux affaires, le Luxembourg a des chances de mieux se porter, à condition qu’il ne sombre pas dans la plus grande arnaque de tous les temps, à savoir la responsabilité du CO2 dans le petit réchauffement observé depuis 1800.

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