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Le Luxembourg manque cruellement de familles d’accueil


Au Luxembourg, 66% des enfants sont placés en institution faute de disposer d’autres choix. (photo AFP)

Assurer un rôle éducatif et affectif à l’égard d’un enfant sans remplacer ses parents biologiques, c’est la mission des familles d’accueil. Elles sont encore trop rares au Luxembourg. Le gouvernement lance une vaste campagne pour en recruter.

Le Luxembourg manque cruellement de familles d’accueil pour les enfants séparés momentanément ou plus longuement de leurs parents biologiques en raisons de difficultés de toutes sortes. Ces placements en famille d’accueil sont très majoritairement (76%) décidés par un juge. Mais seuls 34% des enfants sont placés en famille d’accueil, contre 66% en institution.

Le gouvernement aimerait inverser la tendance. En comparaison, 80% des enfants placés au Royaume Unis le sont en famille d’accueil, 72% en Suède et 53% en France. Pour y parvenir, l’Office national de l’enfance (ONE), lance une campagne de recrutement sur de multiples supports visant à encourager les familles (même monoparentales) à prendre en charge un enfant âgé de 0 à 18 ans, à temps partiel (accueil de jour) ou à temps complet et d’exercer l’autorité parentale sans que les liens entre l’enfant et ses parents biologiques ne soient rompus.

Il ne s’agit pas d’une adoption, le but du placement est aussi de donner aux parents biologiques « la possibilités de travailler sur leurs compétences parentales en vue d’un éventuel retour de l’enfant dans sa famille d’origine », explique Claude Meisch, ministre de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse. Il a lancé la campagne officiellement ce lundi avec à ses côtés, le directeur de l’ONE, Jeff Weitzel, venu livrer des détails sur le rôle de ces familles d’accueil.

Actuellement au Luxembourg, 1 300 enfants et adolescents sont placés hors de leur famille d’origine, dont 501 sont accueillis au sein de 378 familles, contre 799 placés en institution au Luxembourg ou à l’étranger. Ces familles disposent d’un agrément, obtenu sous certaines conditions. Elles doivent s’exprimer dans l’une des trois langues officielles du pays, accomplir une procédure de sélection, de préparation et de formation de 30 heures pour obtenir le certificat de sélection. Puis seulement arrive la formation de base de 100 heures pour les futures familles d’accueil. S’ajoute à ce parcours une vingtaine d’heures par an de formation continue.

Activité rémunérée

Le directeur de l’ONE explique qu’il s’agit d’un véritable engagement, alors que les familles ne savent pas au départ pour combien de temps ils vont garder l’enfant. « Nous ne disposons pas de statistiques précises sur la durée de séjour des enfants, mais beaucoup restent jusqu’à leur majorité (…) et nous avons également beaucoup de success stories », témoigne Jeff Weitzel.

Il insiste sur la responsabilité qui repose sur ces familles d’accueil qui doivent partager la parentalité tout en permettant à l’enfant de se reconstruire. « Ces enfants ont souvent derrière eux des parcours chaotiques », rappelle le directeur de l’ONE. De ce fait, les familles d’accueil  ne sont pas seules et travaillent en partenariat avec des professionnels des services d’accompagnement.

La famille d’accueil perçoit une rémunération au titre d’une d’activité d’accueil socio-éducatif financée par l’ONE. Ainsi pour l’accueil d’un enfant de 8 ans pendant un mois, la famille touchera 1 753,74 euros, allocations familiales et boni pour enfant compris.

Une nouvelle loi est en préparation pour adapter l’ancien texte qui date de 2008. Le ministre a assuré que l’avant-projet de loi actuellement en discussion avec les acteurs du secteur sera déposé avant la fin de l’année. La nouvelle loi définira les différentes formes et conditions de l’accueil en famille, les statuts des encadrants et les indemnisations ainsi que le rôle des instances et intervenants. Il s’agit entre autre d’ouvrir l’accueil en famille aux nouvelles formes de vie du 21e siècle.

Geneviève Montaigu

Numéro gratuit : 8002 4848. Site internet.

Un commentaire

  1. Je suis étudiant ivoirien je cherche du baby sitting au Luxembourg je parle l’allemand le français et l’anglais

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