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Le Luxembourg entend mieux gérer les énergies vertes


Le boom des énergies renouvelables oblige à changer de modèle de gestion énergétique... sinon, gare aux pannes! (photo archives LQ)

Le boom des énergies renouvelables nécessite une gestion plus flexible et décentralisée. Le concept de «cellules énergétiques» a été présenté mercredi. Le Luxembourg, avec ses voisins de la Grande Région, réfléchit à la mise en place de ces cellules qui visent à mieux coordonner la production et la consommation d’énergie au niveau local. Un concept ambitieux!

Le Luxembourg a du retard en matière d’énergies renouvelables (ENR), qui représentent à peine 5  % des énergies consommées. D’autant qu’il ambitionne d’atteindre les 11  % d’ici 2020… et que les voisins ne chôment pas! En 2015, les énergies vertes ont ainsi couvert près de 17  % de la consommation électrique française, et près d’un tiers de celle allemande.

Problème  : ces énergies sont peut-être vertes, mais aussi capricieuses, car dépendantes de facteurs extérieurs comme la météo, qui exigent de renforcer la sécurité d’approvisionnement et de restructurer le réseau… Sinon, gare au risque de black-out!

Bref, «il est évident dès aujourd’hui que le système d’approvisionnement en électricité doit être plus dynamique et plus flexible» pour accompagner ce boom des énergies renouvelables, estime Interreg (un programme européen visant à promouvoir la coopération entre les régions européennes).

Mercredi, lors d’une conférence de presse organisée à Luxembourg, des experts ont en effet présenté une solution à ce problème  : les «cellules énergétiques».

Par cellule énergétique, il faut comprendre une zone limitée dans l’espace (quartier, communes, région, etc.) qui inclut toutes les composantes de l’approvisionnement en électricité (production/génération, transport, stockage et consommation). L’idée est de «garantir un approvisionnement en électricité à partir d’énergies renouvelables régionales, et de réguler celles-ci, si possible déjà au niveau du réseau de distribution». Bref, les producteurs d’ENR doivent se serrer les coudes au sein de ces cellules, et réguler en temps réel leurs production et consommation d’énergie en fonction des besoins et des capacités.

Ces cellules doivent donc faire «l’objet d’une synchronisation flexible de manière à éviter une pénurie d’approvisionnement, et de sorte qu’une planification de l’intégration des ENR fluctuants soit rendue possible».

La création de ces cellules tendant vers un maillage type nids d’abeilles, le concept vise aussi à permettre le raccordement des cellules entre elles, et ainsi à échanger de l’énergie électrique à plus grande échelle.

Trèves vise les 100% d’ici 2030

Ce concept général prévoit déjà quatre cellules énergétiques dans la Grande Région  : Rhénanie-Palatinat, Luxembourg, Lorraine et Belgique orientale.

À Trèves par exemple, un scénario prévoit de renforcer les ENR dans le Land de Rhénanie-Palatinat d’ici 2030, de sorte que leur production couvre à 100  % la consommation d’électricité, avec l’aide des cellules énergétiques.

Ces quatre régions serviront en tout cas de laboratoire, avec l’ambition de promouvoir le développement des cellules énergétiques à une échelle bien plus vaste. Reste à passer de la théorie à la pratique!

Romain Van Dyck

Plus d’informations sur www.energiewaben-gr.eu

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