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La Chambre des fonctionnaires se sent insultée


« Nous aimerions être pris un peu plus au sérieux », assène Romain Wolff à l'intention du gouvernement. (photo Fabrizio Pizzolante)

La Chambre des fonctionnaires et employés publics (CHFEP) fustige l’attitude de certains ministres à son égard.

La CHFEP n’invite pas d’habitude la presse pour détailler ses avis sur les projets de loi. Surprise, lundi, le président Romain Wolff, également secrétaire général de la Confédération générale de la fonction publique (CGFP), a dérogé à la règle et on sentait bien qu’il avait envie de pousser un coup de gueule.

On sait le peu de sympathie que les fonctionnaires éprouvent pour le projet de réforme des allocations familiales, estimant que le gouvernement procède à un «démantèlement social». D’ailleurs, la chambre des fonctionnaires ne voit pas bien de ligne directrice dans cette politique et va jusqu’à se moquer du nouvel intitulé «allocations pour l’avenir des enfants», qui est « farfelu et n’apporte rien de plus! », selon Romain Wolff.

Les partenaires sociaux sont fâchés de n’avoir pas été consultés au préalable et, mis devant le fait accompli, constatent «les dégâts» : « La perte annuelle en prestations familiales pour une famille avec trois enfants nés après l’entrée en vigueur de la réforme sera de 2 860 euros, sans tenir compte de la perte due à la diminution de l’allocation de rentrée scolaire pour les familles ayant deux enfants et plus à charge », scande Romain Wolff.

La Chambre se sent insultée

La chambre condamne sans surprise ce qu’elle appelle un «démontage des acquis sociaux». Sans surprise, car sa position est connue. Lundi, Romain Wolff, qui, au demeurant n’a rien de particulier à dire sur la réforme du congé parental, a surtout donné l’impression qu’il avait un message plus important à faire passer à la presse.

La CHFEP, saisie pour donner des avis sur les projets de lois et règlements grand-ducaux, n’est plus d’accord avec la manière dont certains ministres la traitent. Romain Wolff note non seulement que ces avis ne sont pas toujours lus, mais encore que les ministres envoient à la Chambre des textes qu’ils sont censés aviser en deux jours… « Cela ne peut plus durer. Nous avons envoyé un courrier il y a six mois aux ministres concernés par ces manières, mais nous n’avons toujours pas de réponse. Nous avons décidé de dénoncer cette attitude publiquement », précise-t-il.

Il cite quelques exemples où l’on apprend que le jour où la chambre commence l’analyse d’un règlement grand-ducal, le souverain le signe simultanément… « Nous aimerions être pris un peu plus au sérieux », prévient celui qui rappelle que ce sont les 45 000 ressortissants de la chambre qui se sentent insultés.

Geneviève Montaigu

Un commentaire

  1. Les fonctionnaires s’émeuvent de ce qu’ils vont perdre un tout petit peu de leurs nombreux (et coûteux) privilèges. On pleure avec eux…

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