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Femmes en prison : les conditions de détention restent à améliorer


Une trentaine de femmes sont incarcérées à Schrassig. (illustration Isabelle Finizi)

C’est une première. En sa qualité de contrôleur externe des lieux privatifs de liberté, la médiateure Claudia Monti a dévoilé jeudi un rapport sur la situation particulière des femmes en prison qui, «de par leur nombre réduit et leurs besoins propres, implique une attention et des conditions de détention spécifiques».

Au moment de l’enquête, 34 femmes et 626 hommes étaient détenues au centre pénitentiaire de Schrassig (CPL) et 6 femmes et 81 hommes au centre pénitentiaire de Givenich (CPG).

«Cette infériorité numéraire des femmes entraîne de facto divers désavantages tout au long de leur séjour carcéral, notamment en matière d’hébergement, de possibilité de travail, de suivi thérapeutique, de participation à certaines activités ou d’accès aux infrastructures de sport, estime Claudia Monti. Au niveau de l’hébergement au CPL et toujours du fait de leur nombre réduit, les femmes sont réunies dans un unique bloc. Cette situation réduit dès lors les possibilités d’organisation et de séparation requises pour des raisons de sécurité ou des exigences procédurales. Pareille situation devient particulièrement sensible en cas de longues peines.»

Repassage, couture…

Concernant les possibilités de travail offertes aux femmes, la médiateure constate «un net manque de diversité, ces dernières étant principalement limitées au repassage, à la couture, à l’assemblage, à la distribution de nourriture ou encore au nettoyage des locaux». À titre d’exception, une femme s’est vu accorder la possibilité de travailler dans un atelier réservé aux hommes, ce que la médiateure salue et encourage.

Claudia Monti déplore encore «l’absence de certaines activités thérapeutiques pour les femmes détenue au CPL. Structurellement, les locaux réservés aux services et activités thérapeutiques, situés dans un bloc réservé aux hommes, sont inaccessibles aux femmes bien qu’une visite thérapeutique soit régulièrement mise en place dans le bloc des femmes. Les responsables du CPL sont invités à remédier à cette situation alors qu’un réel besoin existe en ce sens.» Le même constat existe en matière d’accès à certaines activités et infrastructures de sport.

La médiateure précise que ses remarques s’imposent d’autant plus pour la détention d’une fille mineure et renvoie sur ce point à sa lettre ouverte du 20 février relative au placement de mineurs au CPL. La médiateure insiste sur le fait que, sauf cas très exceptionnels prévus à l’article 32 de l’actuelle loi du 10 août 1982 relative à la protection de la jeunesse, aucun mineur ne devrait être placé au CPL.

Situation particulière de la grossesse

Dans le présent rapport, Claudia Monti évoque encore la situation particulière de la grossesse pendant la détention et les problématiques liées à son suivi, à l’accouchement et à l’accueil du nourrisson ou de l’enfant en bas âge en prison. En cette matière, la médiateure insiste pour que certaines pratiques ne soient pas réitérées et que des règles précises soient rapidement mises en place. Claudia Monti rappelle également la nécessité de maintenir le lien des enfants avec leurs parents, que ce soit avec la mère ou le père. Elle encourage la continuation des efforts, plus particulièrement au niveau des horaires de visites, pour faciliter et promouvoir les relations des enfants avec leurs parents qui ne peuvent qu’avoir des effets bénéfiques pour la réinsertion des femmes et des hommes détenus.

Dans ce sens, la médiateure encourage la possibilité ouverte dans le projet de loi 7042 d’élaborer avec des experts la mise en place de visites dites familiales qui permettraient des rencontres plus adaptées des personnes détenues avec leurs enfants et leurs proches.

Claudia Monti espère enfin une amélioration notable de la situation des femmes en prison avec la mise en service prochaine du Centre pénitentiaire d’Uerschterhaff (CPU), actuellement en construction non loin de Sanem.

Le Quotidien

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