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Une caissière accusée d’avoir empoché plus de 30 000 euros


L'employeur en est convaincu : lorsqu'un client payait en espèces, la caissière en profitait pour ne pas scanner tous les articles. (illustration AFP)

L’employeur reproche à la caissière, qu’il a licenciée mi-avril 2017, d’avoir empoché plus de 30 000 euros. Lundi, il la citait devant le tribunal correctionnel.

Un client vient acheter l’hebdomadaire Spiegel et un livre de poche, mais dans la caisse elle ne scanne qu’un simple café de 2 euros. Un autre client achète deux éclairs et deux grandes boîtes de pâtisseries. Mais elle n’enregistre que la vente d’une seule viennoiserie. Une autre fois, c’est un simple café qui avait été scanné alors que le magazine Mein Landgarten et deux paquets de cigarettes avaient été vendus… La liste des transactions douteuses égrenée lundi matin est conséquente.

L’employeur reproche à sa caissière, qu’il a en fin de compte licenciée mi-avril 2017, de ne pas avoir correctement scanné les produits vendus afin de mettre la différence dans sa poche…

La supérieure hiérarchique de la boutique proposant snacks, boissons, tabac et services Post dans une petite commune du centre du pays avait depuis un certain temps constaté la diminution du chiffre d’affaires. Mais c’est plus particulièrement la disparition d’une cartouche de cigarillos, mi-février 2017, qui a éveillé les soupçons envers son employée. À l’époque, ils venaient d’installer un nouveau système de caisse devant leur permettre une meilleure gestion des stocks : «Les cigarillos que venait acheter un client particulier avaient disparu. Mais ils n’étaient pas sortis du stock.»

Bref, à la suite de ce problème, la patronne avait procédé à quelques vérifications. En comparant les ventes enregistrées et les images des caméras de surveillance du magasin, elle avait pu mettre la main sur la transaction douteuse : la caissière n’avait pas scanné correctement le paquet, mais avait pourtant bien vendu les cigarillos.

Un mode opératoire que la patronne avait pu observer sur bien d’autres transactions : «C’était affolant. Quand le client payait en cash, il y avait systématiquement un problème. Tout ce qui n’était pas payé par carte bancaire n’apparaissait pas dans le chiffre d’affaires.»

Elle sortait la calculette et prenait des notes

En visionnant les images de vidéosurveillance, elle avait aussi pu voir comment la caissière sortait régulièrement une calculette et inscrivait des notes sur un morceau de papier qu’elle cachait ensuite sous une petite boîte grise. Des calculs qui n’étaient toutefois pas nécessaires si l’on suit ses explications. «Il n’y avait rien à calculer. La caisse à écran tactile faisait tout.»

La patronne n’a jamais vu comment l’employée a pris l’argent de la caisse, mais elle est convaincue qu’elle l’a volé. La preuve, selon elle, est la non-concordance entre les tickets de caisse et les images des caméras. L’employeur a évalué son préjudice causé sur environ 12mois à plus de 30 000 euros. Il réclame aussi une indemnité de procédure de 1 500 euros.

Parmi les faits qui ont fait l’objet du licenciement et qui font l’objet de la citation directe, exposée lundi matin par Me Rosario Grasso, il y a également la manipulation d’un calendrier de l’avent de la Loterie nationale, fin 2016. «La caissière a encaissé le montant du gain avant de le remettre en vente», estime l’avocat. L’acheteur avait ensuite porté plainte auprès de la Loterie nationale, quand on lui a dit que le billet avait déjà été validé. Cette dernière avait fini par contacter le point de vente dudit calendrier.

Une audience n’aura pas suffi pour venir à bout des débats. On n’aura donc pas entendu la caissière. Mais sa position a d’ores et déjà filtré via son avocat : elle conteste les vols. Elle aura l’occasion de s’exprimer plus en détail lors de la continuation des débats, le 7 juin (la prochaine audience libre). À cette date seront entendus les quatre derniers témoins cités. La 12e chambre correctionnelle a également décidé de visualiser une partie des enregistrements vidéo à l’audience. Ces images sur lesquelles l’employeur appuie ses reproches.

Fabienne Armborst

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