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Brexit : May obtient des concessions avant un vote crucial


"C'est cet accord ou le Brexit pourrait ne pas se produire du tout", a immédiatement mis en garde le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, lundi soir. (photo AFP)

La Première ministre britannique, Theresa May, a déclaré lundi soir avoir obtenu des garanties légalement contraignantes à l’accord sur le Brexit, après des discussions de dernière minute à la veille d’un vote crucial à Londres.

« C’est cet accord ou le Brexit pourrait ne pas se produire du tout », a immédiatement mis en garde le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Mardi, les parlementaires britanniques vont voter pour la deuxième fois sur le traité de retrait, après l’avoir massivement rejeté mi-janvier. « Il n’y aura pas de troisième chance », a averti Jean-Claude Juncker.

Mais quelques minutes plus tard déjà, depuis Londres, le chef de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn appelait à voter contre l’accord.

Les deux dirigeants, qui se sont retrouvés à Strasbourg lundi soir, à quelques heures seulement du scrutin à Londres, ont opté pour un ton très solennel lors d’une conférence de presse après une rencontre de plus de deux heures.

« Un instrument conjoint avec un poids juridique comparable à l’accord de retrait (NDLR : sur le Brexit) va garantir que l’Union européenne ne peut pas agir avec l’intention de mettre en œuvre le filet de sécurité indéfiniment » en ce qui concerne le statut de l’Irlande du Nord, a déclaré Theresa May depuis la ville alsacienne où le Parlement européen tient session plénière cette semaine.

«Pas piéger le Royaume-Uni dans le filet de sécurité indéfiniment»

Deux nouveaux documents viennent donc s’ajouter au « paquet » sur lequel les députés britanniques devront s’exprimer : outre « l’instrument conjoint » évoqué par Theresa May, une « déclaration conjointe » en complément de la déclaration politique sur la future relation « énonce un certain nombre d’engagements visant à améliorer et à accélérer le processus de négociation et d’entrée en vigueur » de cette future relation.

Le premier document « confirme que l’UE ne pourra pas piéger le Royaume-Uni dans le filet de sécurité indéfiniment », a précisé de son côté le vice-Premier ministre britannique, David Lidington, devant le Parlement britannique. Il « reflète l’engagement du Royaume-Uni et de l’UE à travailler au remplacement du filet de sécurité avec des arrangements alternatifs d’ici décembre 2020 », a-t-il dit.

Le principal objectif de Theresa May était d’obtenir des garanties sur le « filet de sécurité », ou « backstop », un dispositif de dernier recours visant à éviter le retour d’une frontière physique en Irlande du Nord, afin de préserver les accords de paix de 1998 et l’intégrité du marché unique européen, mais dont les « Brexiters » ne veulent pas.

Selon Jean-Claude Juncker, le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, « serait préparé à soutenir » l’approche déterminée lundi soir « dans l’intérêt d’un accord global ».

Le chef des députés du DUP, la formation unioniste nord-irlandaise dont le soutien est essentiel pour que l’accord passe à la Chambre des Communes, a accueilli les annonces prudemment.

« Nous allons certainement analyser cela avec beaucoup, beaucoup de soin », a déclaré Nigel Dodds.

Alors que les dirigeants européens ont refusé de rouvrir les négociations sur le texte même de l’accord de retrait, Michel Barnier, le négociateur en chef européen, avait répété être prêt à « donner une force juridique » contraignante à l’engagement maintes fois répété de tout faire pour que le « backstop » ne s’éternise pas.

Faute de garanties satisfaisantes pour les députés britanniques, Theresa May s’exposerait à une nouvelle défaite humiliante lors du vote mardi. L’accord est « dans le pétrin, vraiment dans le pétrin », estimait lundi la BBC.

AFP

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