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Téléphone au volant : plus de 3 000 infractions chaque année


Le système a été développé par la police néerlandaise en collaboration avec l'Université d'Utrecht

D’environ 3000 infractions liées au téléphone au volant en 2016 à plus de 3400 en 2019, de moins de 10 accidents à près de 20 pour la même période : voilà ce que montrent les chiffres fournis par le gouvernement à la question d’un député.

C’est à Max Hahn que l’on doit les chiffres donnés par le ministre de la Mobilité, François Bausch, et celui de la Sécurité intérieure, Henri Kox. Le député, constatant que l’usage du téléphone au volant est de plus en plus la cause principale des accidents, avait une série de questions embrassant le sujet en s’intéressant aux statistiques en la matière et aux moyens de répression.

D’après les ministres, il est difficile d’établir le nombre d’accidents dus à l’utilisation du téléphone au volant étant donné que les autorités ne peuvent souvent déterminer avec la plus grande certitude, faute de preuves en ce sens, qu’une telle utilisation est la cause principale d’un accident.

Il existe cependant des chiffres. Au cours de la période 2015-2019, sur un total de 4814 accidents, dans 55 cas, il a été prouvé que l’utilisation d’un téléphone avait causé la distraction du conducteur fautif. Cela a été vrai dans 9 accidents en 2015, 3 en 2016, 13 en 2017, 12 en 2018 et 18 en 2019.

Les données pour 2020 ne sont pas encore complètes. Les chiffres indiquent toutefois pour l’année dernière 8 accidents mettant en cause l’utilisation du téléphone au volant.

Le GPS, c’est pire encore

Cependant, au cours de la même période 2015-2019, l’utilisation de l’autoradio ou du GPS a causé bien plus d’accidents que celle du téléphone au volant, puisque ces appareils fixes ont été incriminés dans 81 cas. Où l’on voit qu’au-delà du téléphone, ce sont bien toutes les occasions de distraction au volant qu’il faut bannir.

Pour le volet infractions sanctionnées par la police, les chiffres fournis par les ministres pour la période comprises entre 2016 et 2020 permettent de noter une forte hausse. On est ainsi passé de 3105 infractions constatées en relation avec l’usage du téléphone au volant à 3519 en 2018. Et si on constate ensuite une stagnation (3476 en 2019), voire une baisse (2955 en 2020), cette dernière est à mettre en relation avec les restrictions anti-Covid.

La réponse ministérielle souligne que l’usage du téléphone au volant multiplie par trois le risque d’accident. Plus grave, lire un message en conduisant multiplie le risque par 23 : il oblige le conducteur à détourner les yeux de la route pendant en moyenne 5 secondes. Sur ce plan, les études qui attestent cet accroissement du risque d’accident n’hésitent d’ailleurs pas à comparer l’usage du téléphone au volant avec une conduite sous l’emprise de l’alcool ou de drogues.

Pas de drones prévus

Le gouvernement entend donc continuer à mener des campagnes répressives et préventives en matière d’usage du téléphone au volant. Mais, et c’était l’objet d’interrogations du député Max Hahn, il n’est pas encore envisagé d’utiliser les radars installés pour sanctionner cette infraction : il manque la base légale pour cela et ils n’ont pas été prévus à cet effet.

Il n’est pas non plus dans les projets du gouvernement d’emboîter le pas à l’Espagne, qui déploie depuis 2019 des drones pour vérifier, entre autres, le respect de l’interdiction du téléphone au volant.

LQ

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