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L’Allemagne va punir plus durement l’antisémitisme


Un texte de loi permettant d'aggraver les peines lorsqu'un délit ou un crime comporte un mobile antisémite va voir le jour. (illustration AFP)

L’antisémitisme va bientôt être considéré en Allemagne comme une circonstance aggravante et sera sanctionné plus sévèrement, a annoncé jeudi le gouvernement, quelques semaines après une attaque contre une synagogue à Halle.

« J’ai honte du fait que les juifs d’Allemagne ne se sentent plus en sécurité, au point que nombre d’entre eux pensent à quitter le pays », a déploré devant la chambre des députés la ministre social-démocrate de la Justice, Christine Lambrecht. Elle a ainsi annoncé que le gouvernement d’Angela Merkel allait présenter un texte de loi permettant d’aggraver les peines lorsqu’un délit ou un crime comporte un mobile antisémite. « Nous devons envoyer un signal clair contre l’antisémitisme », a résumé la ministre.

Angela Merkel avait promis une « tolérance zéro » et s’était engagée à mieux « combattre la haine » après l’attaque contre la synagogue de Halle (Basse-Saxe), qui avait fait deux morts le jour de la célébration de la fête juive de Yom Kippour. Le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd si le tueur présumé, issu de la mouvance d’extrême droite, était parvenu à entrer dans le lieu de culte, où se trouvaient une cinquantaine de personnes.

Plus 20% d’actes antisémites

Le président du Conseil central des Juifs d’Allemagne, Josef Schuster, a salué dans cette annonce un « pas important vers une répression cohérente des crimes antisémites ». La recrudescence des actes antisémites dans le pays inquiète. L’an dernier, ils ont augmenté de près de 20% par rapport à 2017, selon les statistiques de la police. La mouvance néonazie est à l’origine d’une bonne partie d’entre eux.

Le texte de loi devrait comprendre d’autres dispositions annoncées après l’attaque de Halle, comme l’obligation pour les réseaux sociaux de signaler à la police les messages de mort ou une meilleure protection d’élus menacés. Cette dernière mesure a été décidée après l’assassinat en juin d’un élu local pro-migrants, Walter Lübcke, dont l’auteur présumé est issu de la mouvance néonazie.

LQ/AFP

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