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Sanem : Kronospan doit se mettre rapidement en conformité


Les pompiers avaient lutté près de 48 heures, du 31 juillet au 2 août, pour venir à bout des flammes. (archives Editpress)

La Chiers avait été fortement polluée à la suite de l’incendie qui a touché, le 31 juillet, l’entreprise Kronospan de Sanem. Celle-ci devra construire un bassin de rétention et un de filtration, avant fin 2019.

Pour mémoire, les eaux utilisées dans le cadre de l’extinction de l’incendie survenu fin juillet dans l’entreprise Kronospan, sise dans la zone industrielle Gadderscheier à Sanem/Differdange, avaient provoqué «une pollution majeure» de la rivière Chiers, selon le gouvernement.

D’après un communiqué daté du 2 août dernier, «des échantillons prélevés par l’administration de la Gestion de l’eau ainsi que ceux de la station de surveillance automatisée à Pétange (avaient ainsi) montré une concentration élevée en ammonium, en matières en suspension et une diminution très sensible de l’oxygène dissous». Suivi de cette «affaire», avec Fränk Wersandt, chef de la division de la protection des Eaux au sein de l’administration de la Gestion de l’eau :

Quid de la situation deux mois après ?

De manière générale, le chef de division de la protection des eaux au sein de l’administration de la Gestion de l’eau rappelle qu’ «après l’incendie, une grande quantité d’eaux d’extinction a été déversée dans le bassin de rétention de la zone Gadderscheier et ensuite dans la Chiers. Dès la fin de l’incendie des mesures curatives au niveau du bassin de rétention Gadderscheier et sur la Chiers (fermeture de la vanne de sécurité du bassin de rétention, mise en place d’aérateurs, pompage d’eau de l’étang de Linger, etc.) ont été réalisées. De plus, l’administration de la Gestion de l’eau en collaboration avec le ministère de l’Économie a contacté le Siach (NDLR : Syndicat intercommunal pour l’assainissement du bassin de la Chiers) et une grande quantité d’eau a été pompée vers la station d’épuration de Pétange».

Dans ce cadre, Fränk Wersandt tient à souligner que «cela est une mesure concrète qui a directement été mise en place, sachant qu’on n’arrive pas à prendre toutes les eaux du bassin vu la grande quantité de résidus – des copeaux de bois par exemple – dans le bassin».

De quand date cette mesure concrète ?

Une réunion s’est tenue, début septembre, avec les parties concernées, dont les responsables de la station d’épuration en question, afin de voir s’il était possible d’amener cette charge supplémentaire. Cela étant, de manière générale, Fränk Wersandt, qui occupe également la fonction de «chargé d’études dirigeant», explique que «les études sont en route et on attend les résultats qui vont être présentés, de même que l’une ou l’autre alternative pour voir comment vider en premier lieu le bassin existant de la zone; notons que ces études étaient déjà lancées avant l’incendie. De manière générale, l’entreprise Kronospan est invitée à se mettre en conformité, par la construction d’un bassin de rétention, qui sera suivi d’un bassin de filtration pour retenir véritablement la totalité des résidus en amont».

Quel est l’état actuel de la pollution de la Chiers ?

Près de deux mois après l’incendie, l’état de la rivière Chiers est stabilisé et est revenu «à la normale». Du côté de l’administration de la Gestion de l’eau, on indique «effectuer des analyses régulières». Quant aux résultats des analyses en question, Fränk Wersandt fait savoir que «nous avons constaté que la situation actuelle est revenue au niveau de la situation d’avant l’incendie en prenant en compte les paramètres physicochimiques».

Comment expliquer ce retour «à la normale» ?

Au sein de l’administration de la Gestion de l’eau, on évoque le fait qu’«il s’agissait d’une pollution ponctuelle qui, par son déversement dans la Chiers, a été diluée ou a été dégradée au fur et à mesure. En résumé, on peut dire que le fameux pic, dû à l’incendie, n’est plus d’actualité».

Qu’en est-il de l’état de la faune et de la flore ?

Concernant un état des lieux relatifs aux dommages causés par la pollution sur la faune et la flore, Fränk Wersandt indique que «sur ce point également, il y a des analyses qui sont en cours, qui détermineront l’état de la faune et de la flore».

Quelle substance chimique a surtout pollué la Chiers ?

«Les substances qui ont été analysées dans les eaux de la Chiers étaient les paramètres physicochimiques standards, dont surtout l’ammonium et les composés azotés, vu leur toxicité envers la faune», souligne l’administration de la Gestion de l’eau.

Y a-t-il d’autres dommages collatéraux à signaler ?

«Il faut toujours garder en tête que la Chiers n’était, même avant l’incendie, pas dans un bon état physico-chimique et biologique. Cet état s’était aggravé de manière significative, mais maintenant, on est de retour aux concentrations d’avant l’incendie.»

Que dit Kronospan par rapport à la pollution ?

Si Kronospan n’a pas souhaité s’exprimer dans Le Quotidien, l’administration de la Gestion de l’eau souligne que l’entreprise lui «a précisé qu’elle voulait commencer la construction des bassins avant la fin de l’année».

Cet incident aura-t-il une influence sur les politiques ?

«À la suite de cet incendie, notre ministre (NDLR : Carole Dieschbourg, Environnement), veut faire examiner toutes les zones économiques, au niveau national, afin de vérifier que dans le cas d’un incendie, tous les dispositifs en place seront présents et fonctionnels. À cet effet, un groupe de travail regroupant des agents de l’administration de la Gestion de l’eau et du CGDIS sera mis en place», conclut Fränk Wersandt. Soit un mal pour un bien, finalement…

Claude Damiani

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