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Biodiversum : une fenêtre ouverte sur la Moselle


Bâti sur une presqu'île artificielle, le Biodiversum ouvre de larges fenêtres sur les étangs qui accueillent à chaque migration des milliers d'oiseaux. (Photo François Aussems)

Certes, on l’a un peu attendu. Mais si l’inauguration a été retardée plusieurs fois cette année, l’attente en valait la peine. Le Biodiversum est aussi beau qu’intéressant à parcourir. Une visite s’impose !

Il y a parfois des suites d’évènements étonnantes. Alors que dans les années 1950, la firme Hein entamait l’exploitation du sable et des graviers de la Moselle à Remerschen, qui aurait pu prévoir à l’époque que 48 ans après, les stigmates de cette industrie se transformeraient en une des réserves naturelles du Grand-Duché les plus riches sur le plan écologique ? Pas grand monde, certainement, surtout qu’entre ces deux marques chronologiques, ce site magnifique a bien failli devenir… une centrale nucléaire !

Il est donc inutile de décrire le sourire de la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, et de son homologue au Développement durable et aux Infrastructures, François Bausch, tous deux écologistes, lorsqu’ils ont rappelé l’épopée de la Biergerinitiativ Museldall, dont l’enthousiasme et la motivation ont fait fléchir le gouvernement d’alors.

Vendredi, sous un ciel reconnaissant qui a daigné épargner la pluie aux invités venus en très grand nombre, le Biodiversum a été officiellement ouvert.

Son architecture évoque une maison néolithique

Conçu par l’architecte François Valentiny, qui connaît le coin comme sa poche, le bâtiment est indiscutablement une réussite. Bâti sur une presqu’île artificielle, il ouvre de larges fenêtres sur les étangs qui accueillent à chaque migration des milliers d’oiseaux faisant une halte sur le chemin qui les mène de l’Europe du Nord jusqu’à l’Afrique.

La structure, un assemblage savant de poutres en bois certifié, est une prouesse. Elle évoque la forme d’une coque de bateau renversée, mais elle rappelle surtout la forme de ces grandes maisons néolithiques faites de bois et de torchis dont les traces ont été retrouvées tout près.

En effet, le site de Schengerwiss, fouillé par le Centre national de recherche archéologique, est actuellement occupé par les stations-services qui font face à la sortie de l’autoroute de Schengen, au pied du Markusberg.

À l’intérieur, le Biodiversum offre plusieurs espaces, dont le premier illustre justement ce passé préhistorique que l’on commence à bien connaître grâce aux fouilles régulières réalisées dans le secteur. Passé cette introduction qui montre que les migrations de populations ne datent pas d’aujourd’hui, comme l’a rappelé le secrétaire d’État à la Culture, Guy Arendt, on entre dans les aires réservées à la riche nature présente ici. On y découvre les plantes et les animaux caractérisant les biotopes qui font le ravissant paysage que l’on observe depuis les fenêtres et les terrasses équipées de longues vues. Les présentations modernes et bien illustrées permettent de comprendre les bienfaits d’une biodiversité en pleine santé.

Outre les 1 300 m² de l’exposition permanente, une salle de classe et une salle multifonctionnelle sont incluses dans le bâtiment. Le concept énergétique a également été travaillé : le bâtiment est chauffé par une pompe à chaleur qui tire son énergie de l’eau de l’étang au fond duquel courent des tuyaux.

Au regard de son caractère spectaculaire, le Biodiversum présente un coût très raisonnable : 5,7 millions d’euros.

Erwan Nonet

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