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La faillite européenne

Il n’a même pas fallu voir Matteo Salvini revenir aux commandes du ministère de l’Intérieur pour assister au nouveau déni flagrant d’humanité d’un gouvernement italien. La nouvelle présidente du Conseil, Giorgia Meloni, avait annoncé très tôt vouloir à nouveau transformer son pays en forteresse contre les migrants. En fin de semaine dernière, Meloni, appuyée par Salvini et consorts, a pu signer une première «victoire».

Le navire humanitaire Ocean Viking, après avoir erré pendant trois semaines en mer, faute d’autorisation d’accoster en Italie, a enfin pu toucher terre en ralliant la France et le port de Toulon. Le gouvernement français s’est empressé de souligner que ce tout premier débarquement d’un bateau ambulance opérant au large de la côte libyenne était à considérer comme une exception, par «devoir d’humanité». Traduisez : il n’est pas vraiment question d’ouvrir les ports français à d’autres navires de migrants, en dépit du fait que onze pays européens, dont le Luxembourg, se sont montrés prêts à accueillir les deux tiers des 230 rescapés. 

Ce triste épisode vient illustrer une nouvelle fois la faillite de l’UE dans le domaine migratoire. Le ministre luxembourgeois Jean Asselborn plaide pour une solidarité obligatoire entre les 27 pour gérer les flux migratoires. L’option de fermer sa porte aux migrants contre un chèque est en fin de compte un moyen facile de fuir ses responsabilités en tant qu’État membre de l’UE.

Jean Asselborn a en outre mis en garde contre une différenciation qui serait faite entre les réfugiés ukrainiens et les autres migrants cherchant à trouver refuge en Europe. Dans les faits, cette différenciation est déjà une triste réalité. Comment expliquer sinon l’accueil sans heurts de quelque six millions de réfugiés ukrainiens, alors que quelques centaines de réfugiés «non ukrainiens» créent une telle zizanie ?

Plus de sept ans après la crise migratoire aiguë de 2015, l’UE est toujours incapable de se montrer solidaire, en premier lieu avec l’Italie ou la Grèce, plus exposées en raison de leur situation géographique. Le fait que seuls 117 des 90 000 migrants arrivés cette année en Italie aient été relocalisés constitue un échec cuisant. Ce fait ne doit cependant pas être une raison pour traiter des migrants comme une patate chaude.

Un commentaire

  1. je pense que c’est l’europe qui as voulu ça tout le monde as fait la sourde oreille pendant des années en Italie l’arrivée de migrants était énorme pendant des années et tous les pays en comencant par la France n’ont rien fait et ne parlons pas des pays du nord
    Maintenant qu’est-ce qui arrive une fasciste qui fait ce que beaucoup de gens veulent et c’est triste

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