Cure de jouvence

«Il manque une génération de jeunes au CSV.» Elisabeth Margue, alors présidente de la CSJ, l’aile jeunes du Parti chrétien-social, dressait en mars 2018 ce constat dans nos colonnes. Avec un système électoral davantage caractérisé par la popularité des candidats que le contenu politique, il n’a pas été étonnant de voir des Michel Wolter (élu une première fois en 1984), Laurent Mosar (1994) ou Claude Wiseler (1999) être confirmés à la Chambre, au détriment de plus jeunes candidats. Une cure d’opposition plus tard, le CSV retrouve la majorité gouvernementale. Si le trio précité est toujours là, il faut constater que les chrétiens-sociaux ont enfin réussi à renouveler leurs rangs.

Parmi leurs 21 députés, on retrouve neuf néophytes, dont les jeunes Françoise Kemp (32 ans), Nathalie Morgenthaler (44 ans), Stéphanie Weydert (39 ans), Jeff Boonen (38 ans), Alex Donnersbach (31 ans), Christophe Hansen (41 ans) et Charel Weiler (36 ans). Elisabeth Margue intègre à 33 ans le gouvernement comme ministre de la Justice. Plus de la moitié de l’équipe de Luc Frieden (8 sur 15 ministres) compte d’ailleurs des politiciens sans aucune expérience ministérielle, dont les jeunes Serge Wilmes (41 ans) et Georges Mischo (49 ans) pour le CSV, ainsi qu’Eric Thill (29 ans) et Stéphanie Obertin (49 ans) pour le DP. La Chambre compte quant à elle près d’un tiers de néodéputés (19 sur 60).

Cette montée en puissance d’une plus jeune génération est à la fois encourageante et importante pour le microcosme politique du Grand-Duché. Un vent de renouveau va souffler sur le pays, peut-être davantage grâce aux nouveaux députés et ministres qu’à la politique propagée par le gouvernement du nouveau Luc. En même temps, il faut rester prudent. Le manque d’expérience peut aussi amener son lot de mauvaises surprises. Ne doivent également pas être oubliés les antécédents judiciaires d’Elisabeth Margue et Stéphanie Weydert dans l’affaire «CSV Frëndeskrees», provoqués par le parti à lui tout seul et qui, malgré un acquittement sur toute la ligne, est venu menacer le renouvellement du CSV.

Cet épisode tout comme la décennie passée sur les durs bancs de l’opposition semblent aujourd’hui oubliés. La chance qui se présente à lui doit être pleinement saisie par le CSV.