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Emplois menacés dans le secteur de l’aviation du pays ? Réponse le 17 septembre


Le ministre de la Mobilité, François Bausch, convoquera une nouvelle tripartite en septembre. (photo Fabrizio Pizzolante)

Le gouvernement, les syndicats (OGBL, LCGB et NGL/SNEP) et les patrons de Luxair, lux-Airport et Cargolux se sont réunis mardi pour faire face à la crise sanitaire. Des réponses sont attendues pour septembre.

Le raccourci est facile, mais il peut tout de même aisément être mentionné : alors que le ministre des Finances, Pierre Gramegna, présent à la tripartite aviation de mardi, prévoyait, lundi, que l’impact financier de la pandémie serait à comparer à celui des attentats du 11-Septembre, les plus hautes instances du pays se sont montrées plus qu’unies et solidaires en vue de «sauver» le secteur national de l’aviation.

Tour d’horizon des déclarations de cette tripartite aviation, en fonction du point de vue de chaque partie présente autour de la table des négociations, au cours d’une réunion que tout le monde a qualifiée de «très constructive».

Gouvernement : «Pas de remède miracle»

Pour le ministre de la Mobilité, François Bausch, la chose est claire : «Notre but est de garantir le maintien dans l’emploi de tous les employés des trois entreprises du secteur de l’aviation. De là, notre objectif est d’éviter absolument le chômage en utilisant, si nécessaire, certains instruments tels que celui de la préretraite. Outre l’Horeca qui a particulièrement souffert, le secteur de l’aviation est un secteur très volatile (c’est le cas de le dire…) et très dépendant de la conjoncture internationale. Il n’existe pas de remède miracle, mais nous ferons le nécessaire, tout en garantissant deux facteurs primordiaux qui ne sont point négociables : la qualité et la sécurité. Il a ainsi été décidé de former des groupes de travail, un par entreprise, lesquels devront développer une stratégie et la présenter pour le 17 septembre. Il faut un plan spécifique pour chacune des trois entreprises. L’État prendra ses responsabilités en tant qu’actionnaire, mais les trois entreprises doivent nous présenter un plan, tout en sachant que la législation européenne m’imposera, ensuite, de présenter un plan global à Bruxelles à la fin du mois d’octobre. Il y va de la renommée de notre pays, car le secteur de l’aviation est essentiel pour notre économie en termes de connectivité notamment.»

Patrons : «La situation est critique»

Du côté du patronat, forcément l’on ne se réjouit pas. Le PDG de Luxair, Gilles Feith, a souligné qu’«il faut faire un effort collectif pour la sécurité aussi bien du personnel que des passagers. Nous accusons des pertes de 67 % au niveau des passagers par rapport à 2019 et de 73 % pour LuxairTours. Du côté de LuxairCargo, la situation est également particulièrement critique avec une baisse de 2 % en termes de tonnage par rapport à l’année précédente».

Le PDG de lux-Airport, René Steinhaus, pour sa part, a noté une baisse de 64 % de passagers dans son enceinte et a appelé à «redéfinir la notion de voyage».

Pour sa part, le patron de Cargolux, Richard Forson, a préféré axer son intervention sur le futur proche qui devra forcément être empreint de résilience : «Le réel défi est d’élaborer un plan pour le futur», a-t-il déclaré.

Syndicats : «Merci au ministre François Bausch»

Finalement, le camp syndical est resté plutôt tempéré. Il a salué l’initiative du ministre Bausch de convoquer cette tripartite aviation. À l’image de Michelle Cloos, de l’OGBL (lire ci-contre), ou du président du LCGB, Patrick Dury, qui ont tous deux évoqué «une réunion très constructive» et souligné qu’ils «saluent le ministre François Bausch» pour ce geste.

Par contre, si l’OGBL a mis en garde contre une réaction ultralibérale de la Commission européenne, le syndicat chrétien du LCGB a indiqué, par la voix de Patrick Dury, qu’«il faudra potentiellement utiliser des instruments similaires à ceux préconisés lors d’une tripartite acier» de l’époque, pas si lointaine finalement et certainement encore adaptable à la situation actuelle, selon lui.

Claude Damiani

L’OGBL ne laissera rien passer

La secrétaire syndicale centrale de l’OGBL qui planche sur le dossier, Michelle Cloos, n’est pas du genre à se laisser faire.

Elle l’a d’ailleurs encore répété mardi : «Nous avons acté une méthodologie qui est celle de former des groupes de travail pour chacune des trois entreprises (Luxair, lux-Airport, Cargolux). Je retiens de cette réunion tripartite que toutes les parties souhaitent coopérer et trouver des solutions. Cela étant, ce qui nous tient à cœur et ce qui est la priorité de l’OGBL, c’est le maintien dans l’emploi. Nous verrons quelle sera la situation en septembre, mais je tiens d’ores et déjà à souligner qu’étant donné que le ministre François Bausch devra faire accepter un plan à Bruxelles, l’OGBL n’est pas un partisan de la libéralisation à la « sauce Union européenne ! »». Voilà qui est dit !

C. D.

– Pour en savoir plus, lire aussi : « Le LCGB se fait entendre sur le «tarmac de l’Europe» »

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