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Le LCGB se fait entendre sur le «tarmac de l’Europe»


Le syndicat LCGB a montré les dents mardi matin sur la place de l'Europe au Kirchberg. (Photo : Anne Lommel)

Majoritaire au sein de Luxair et Cargolux, le syndicat chrétien a réuni mardi matin de 200 à 300 salariés devant le ministère de la Mobilité, afin de marquer le coup.

Certes, aucun licenciement n’est (encore) annoncé, mais le LCGB, accompagné du NGL/SNEP qui dispose d’une représentante dans le secteur, a préféré jouer la carte de l’anticipation avec un «piquet pour l’avenir». Dès 8 h, mardi matin, les manifestants ont afflué sur le parvis de la place de l’Europe, face au ministère, pour signifier leur refus de toute vague de licenciements.

Le LCGB prône solidarité et unité

Le pilote de ligne du LCGB pour le secteur de l’aviation, Paul De Araujo, s’est adressé aux salariés du secteur pour leur faire part de son inquiétude par rapport à la situation internationale dans le secteur de l’aviation, où les annonces de licenciements s’enchaînent. Il a appelé tous les employés à faire preuve de solidarité et d’unité face aux menaces de pertes d’emploi.

Quelques minutes plus tard, le ministre de la Mobilité, François Bausch, faisait son apparition et, comme a son habitude, s’est montré compatissant. «Je suis optimiste. Je pense que cette tripartite que j’ai moi-même convoquée aboutira à des solutions positives», a-t-il déclaré aux manifestants, quelque peu rassurés par ces paroles.

Le syndicat n° 1 au Luxembourg, l’OGBL, débarquait alors à son tour avec une délégation menée par deux femmes de caractère : sa présidente Nora Back et la secrétaire centrale du syndicat Aviation civile, Michelle Cloos. Le temps pour elles de franchir les portes du centre de conférence situé au rez-de-chaussée du ministère qu’apparaissait soudainement le ministre du Travail et de l’Emploi, Dan Kersch, le regard optimiste. Il ne fallut ensuite patienter que quelques minutes supplémentaires pour que le ministre des Finances, Pierre Gramegna, arrive à son tour, pile à l’heure, avec un sourire que l’on pouvait deviner à travers son masque aux couleurs du drapeau au Roude Léiw. Bref, le camp gouvernemental ne s’est pas fait prier pour saluer les manifestants et pour donner une franche apparence d’optimisme, un bon signe en soi avant même que la réunion tripartite débute. Et la confirmation de cette volonté de mener à bien les négociations a rapidement été confirmée par l’arrivée du nouveau PDG de Luxair, Gilles Feith, qui a montré énormément d’empathie envers les «gars» du LCGB. De bon augure, car les manifestants ont semblé tétanisés à l’idée de parler de leurs inquiétudes aux médias (par peur de représailles?), exception faite de la déléguée Maria Macedo.

Manifestants craintifs, la déléguée (r)assure

(Photo : Claude Damiani)

(Photo : Claude Damiani)

Mais fort heureusement pour ces derniers, voilà encore une dame au caractère bien trempé, prête à défendre leurs intérêts et acquis, Maria Macedo. La déléguée sécurité/santé à Luxair depuis 12 ans (et hôtesse de l’air à l’origine, qui a volé pendant 15 ans) ose dire bien haut les choses que ses collègues ne peuvent que penser tout bas. «Ce piquet est un piquet pour notre avenir, pour l’avenir de tout le monde. Nous sommes dans une situation critique, vu tout ce qui se passe dans le monde et dans les autres compagnies aériennes internationales. On veut que nos patrons et que nos ministres sauvent notre avenir, même si pour l’instant rien n’a été clarifié ni acté. Les craintes sont bel et bien présentes, tout le monde se pose des questions et on attend avec impatience ce qui ressortira de cette tripartite. On veut anticiper et on va se battre pour le maintien dans l’emploi, coûte que coûte !», insiste Maria Macedo qui s’est faite porte-parole pour ses collègues manifestants dans une position délicate, rappelons-le encore une fois, car beaucoup sont encore actuellement en situation de chômage partiel.

Pour l’anecdote, une voiture de police a fait le tour de la place à plusieurs reprises, mais étant donné que le regroupement de manifestants a été pacifique et a bien respecté les consignes sanitaires, Covid-19 oblige, le rapport de police mentionnera certainement un RAS, pour «rien à signaler».

C. D.

– Pour en savoir plus, lire aussi : « Emplois menacés dans le secteur de l’aviation du pays ? Réponse le 17 septembre »

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