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Apple se lance en France sur le créneau des terminaux de paiement


Une nouvelle incursion dans les services financiers pour la marque à la pomme. (photo AFP)

Apple lance en France mardi un service qui transforme un iPhone en terminal de paiement, permettant à un commerçant d’accepter des transactions sans contact par carte bancaire ou smartphone, un nouveau créneau pour le géant américain.

Avec ce service « tap to pay », Apple rejoint les nouveaux concurrents des terminaux de paiement classiques, allant des boitiers bon marché des groupes britannique SumUp, suédois Zettle ou américain Square, aux applications qui transforment déjà les smartphones Android en terminaux de paiement.

Le groupe américain a lancé ce service dans plusieurs pays depuis le début de l’année, dont les États-Unis, le Brésil, l’Australie, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. C’est une nouvelle incursion dans les services financiers, près de dix ans après le déploiement de sa solution de paiement Apple Pay, lancée en 2014.

« Comme avec Apple Pay, Apple n’a aucune information sur ce qui est acheté ou sur la personne qui a effectué l’achat », précise le groupe.

Ce service est compatible avec les cartes sans contact des principaux réseaux comme American Express, Discover, Mastercard et Visa, et Apple négocie pour la prise en charge, dans les semaines à venir, de CB (cartes bancaires), réseau le plus utilisé en France.

Parmi les tout premiers partenaires, le groupe BPCE, qui compte déployer cette solution auprès des commerçants clients de la Banque populaire et de la Caisse d’épargne, dont les deux tiers sont équipés d’iPhone.

Hélène Madar, directrice générale Banque de proximité et Assurance du groupe, dit viser d’abord les très petites entreprises qui s’installent et les commerçants de proximité ou saisonniers, comme « le boucher sur le marché, le viticulteur sur un salon, le chauffeur de taxi », ou les commerçants des marchés de Noël. « Les premiers retours [des] clients (…) sont positifs », assure-t-elle.

Une concurrence pour les banques

Pour le commerçant, l’abonnement coûte 4,90 euros par mois, et la banque prélève 1,25 % du montant de l’achat, plus 15 centimes par transaction. Ce qui est moins élevé que la location d’un terminal de paiement classique, selon le groupe.

« Cela répond à un vrai besoin pour lequel il n’y avait pas de solution pratique », assure Yves Tyrode, le directeur général « Digital & Payments » du Groupe BPCE, qui veut étendre son appli aux smartphones Android dans « quelques semaines ».

Les géants américains de la tech s’intéressent de près au marché des paiements, ce qui inquiète les banques. « La concurrence très claire des banques commerciales sont les +big techs+, les acteurs extra-européens », a souligné mi-octobre Alexandre Stervinou, directeur des études à la Banque de France.

Les « big techs » sont un concurrent « à risque » pour les banques, car « elles sont à la fois fournisseurs de services d’infrastructure (le cloud) et de l’interface client puisqu’elles ont des solutions de proximité avec le grand public très performantes », a renchéri début novembre Nathalie Aufauvre, secrétaire générale de l’ACPR, l’Autorité de contrôle de la banque et de l’assurance. « Elles veulent concurrencer des Visa, des Mastercard, des Amex, qui prennent des commissions extrêmement élevées. »

La société de paiement Square a d’ailleurs été fondée par Jack Dorsey, cofondateur de Twitter, et le géant américain du paiement en ligne PayPal a racheté Zettle en 2021. Cet été, Elon Musk a déclaré que X (ex-Twitter) devrait devenir une super-application capable de gérer un service de paiements.

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