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Année noire pour Daimler, plombé par un « dieselgate » coûteux


La première année du nouveau patron Ola Källenius, qui a pris le volant du groupe fin mai après 13 ans de règne de Dieter Zetsche, a été émaillée de mauvaises nouvelles (Photo : AFP).

Nouveau signal d’alarme pour un secteur automobile allemand en crise : Daimler, fabricant des Mercedes-Benz, a prévenu mercredi que ses résultats 2019 décevraient les attentes, en raison de charges supplémentaires liées au scandale des moteurs diesel truqués.

Les résultats 2019 du groupe seront « en dessous des attentes », plombés par des charges de 1,1 à 1,5 milliard d’euros « liées aux procédures administratives et judiciaires concernant des voitures diesel de Mercedes-Benz », a-t-il mis en garde. D’autant qu’avant même d’intégrer ces nouveaux coûts, le bénéfice opérationnel (EBIT) préliminaire est déjà en baisse de près de 50% sur un an à 5,6 milliards d’euros, avertit Daimler. Les chiffres préliminaires sont « catastrophiques », résume Frank Schwope, analyste automobile chez la banque NORD/LB. Il s’agit du troisième avertissement sur résultats pour l’exercice 2019 du groupe de Stuttgart, qui avait déjà prévu un bénéfice opérationnel « significativement inférieur » à celui de l’an dernier (11,1 milliards), plombé par le diesel et d’autres rappels, mais aussi le ralentissement du marché mondial. Le chiffre d’affaires doit, lui, croître légèrement en 2019, a précédemment annoncé Daimler.

A la Bourse de Francfort, le titre baissait de 1,90% à 45,52 euros vers 11H20 GMT, fermant la marche d’un Dax à l’équilibre. La première année du nouveau patron Ola Källenius, qui a pris le volant du groupe fin mai après 13 ans de règne de Dieter Zetsche, a été émaillée de mauvaises nouvelles.

En juillet, le constructeur a publié sa première perte nette trimestrielle en 10 ans en raison de charges de 4,2 milliards d’euros liées au « dieselgate » et au rappel massif de véhicules dotés d’airbags du fournisseur Takata. L’agence allemande de l’automobile (KBA) a ordonné à Daimler le rappel de près d’un million de voitures, mais le constructeur conteste toujours l’illégalité des « fonctions de gestion du moteur » épinglées par les autorités.

Fin septembre, l’entreprise a accepté de payer une amende de 870 millions d’euros pour avoir vendu des véhicules non conformes – une dépense comptabilisée au deuxième trimestre. Comme pour les coûts précédents, la branche phare « Mercedes-Benz Cars » et la division utilitaires « Vans » seront « principalement » concernées par les 1,1 à 1,5 milliard de nouvelles charges, a précisé Daimler. Cette dernière affiche même dans ces charges une perte opérationnelle préliminaire de 2,4 milliards d’euros.

« Cars » s’en sort mieux, avec un EBIT de 3,7 milliards d’euros hors nouvelles charges. Le groupe reste par ailleurs visé par une requête groupée de plus de 200 investisseurs, qui réclament 896 millions d’euros de dommages et intérêts à Daimler, accusant le constructeur d’avoir mal informé les marchés dans le cadre du scandale. L’annonce de Daimler s’ajoute à une série de mauvaises nouvelles en provenance de la branche automobile, pilier de l’économie allemande, qui souffre particulièrement du ralentissement conjoncturel. Comme l’ensemble du secteur, Daimler est engagé dans une course pour réduire le niveau d’émissions de CO2 des voitures vendues, ce qui demande des investissements conséquents. Les entreprises du secteur, en quête d’économies pour redresser leurs marges, ont annoncé quelque 40.000 suppressions d’emplois ces derniers mois dans le pays, d’autant plus qu’un moteur électrique nécessite moins de main-d’oeuvre que son équivalent thermique. Daimler va supprimer au moins 10.000 emplois dans le monde d’ici 2022 et vise au minimum 1,65 milliard d’euros d’économies dans les prochaines années.

« Dans un contexte de crises récurrentes pour la branche et de faiblesses inhérentes à l’entreprise, le groupe va devoir dire adieu pendant les prochaines années à la marge visée de 8% pour la branche auto », estime M. Schwope. Hors coûts supplémentaires, cette donnée très observée des marchés devrait déjà tomber à 4,0% en 2019, contre 7,8% en 2018, a indiqué Daimler. « Le programme d’économies annoncé en novembre devrait bientôt être élargi » et « ne sera pas le seul dans les prochaines années », ajoute l’analyste.

AFP

Un commentaire

  1. Ils n’ont qu’à vite passer à la voiture fonctionnant au gaz naturel. C’est beaucoup plus simple.

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