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Un bilan à l’accent social pour le LSAP


Le président du groupe socialiste à la Chambre, Alex Bodry, a souligné hier, en présence de «ses» députés, que la fraction du LSAP n'était pas une «simple exécutante des décisions du gouvernement». (photo JC Ernst)

Les socialistes ont préféré jouer collectif pour leur bilan, lundi. Au lieu de se concentrer sur l’action de leurs ministres, ils ont choisi de mettre en avant la dimension sociale qui ressort de l’action gouvernementale.

Le LSAP a livré cette année un bilan allégé et a choisi de thématiser sur les questions de justice sociale et fiscale. Côté sociétal, c’est bien sûr les conventions signées avec les communautés religieuses qui ont marqué les socialistes qui attendent depuis des décennies une séparation des Églises et de l’État.

Les socialistes avaient habitué les représentants des médias à assister d’abord à une conférence de presse studieuse pour leur présenter un bilan plutôt complet de la session parlementaire écoulée, au siège de leur fraction. Ensuite, seulement, le président invitait au gueuleton. Mais lundi, un vent nouveau a soufflé sur cette tradition, sans doute pour mieux cadrer avec l’état d’esprit de cette fraction qui se dit «bien vivante», qui ne se contente pas d’être la «simple exécutante des décisions du gouvernement», mais qui «participe à ses travaux», comme le résume son président, Alex Bodry.

Le vent nouveau, donc, a soufflé sur l’abbaye de Neumünster où la fraction avait donné rendez-vous à la presse qui se contentera cette année d’un bilan allégé au bord de l’Alzette, face à Mélusine. Le même mode opératoire que toutes les autres fractions, en somme : un seul discours, celui du président. Mais chacun a sa manière de faire.
Le DP et déi gréng ont concentré leur bilan sur l’activité de leurs ministres ou des commissions qu’ils président. Les socialistes ont axé leur discours sur la dimension de justice sociale et fiscale qui domine, selon eux, dans le bilan de la coalition. Et s’il n’y avait pas eu le chapitre «travail et emploi», aucun ministre socialiste du gouvernement n’aurait été cité ici.

Alex Bodry s’est réjoui des dispositions contenues dans la réforme fiscale : «Nous avons veillé à ce que les petits revenus soient moins sollicités», déclare-t-il avec une pensée pour les classes moyennes dont ils ont aussi raboté la bosse. La subvention loyer est une autre mesure qui profite aux bas salaires et dont les socialistes sont fiers. Dans leur bilan, ils n’oublient pas d’évoquer les nouveaux critères sociaux qui déterminent l’aide financière pour les études financières et, dans la foulée, la future réforme du RMG, la gratuité des livres scolaires pour le secondaire, la gratuité de la prise en charge des tout-petits… Les libéraux ont donc bien travaillé dans leurs ministères.

«Laïque et tolérant»

Alex Bodry joue collectif, car la voix des socialistes se fait entendre dans tous les dossiers, surtout ceux où ils sont attendus au tournant par leur base.

Question politique sociétale, là encore, Alex Bodry peut enfin souffler : «Cela fait des décennies que nous essayons d’opérer une séparation des Églises et de l’État et c’est enfin une réalité.» Une séparation «douce» qui s’est faite «dans le respect de l’autonomie des communautés religieuses», dira Alex Bodry. Il se réjouit de n’avoir pas vu «des milliers de personnes dans la rue pour s’opposer à cette séparation», sans doute parce que le Luxembourg est un pays «laïque et tolérant», selon le président de la fraction socialiste.

Avec la flexibilisation du temps de travail, on touche un ministère socialiste. L’action de Nicolas Schmit est vantée dans deux dossiers particuliers. La flexibilisation du temps de travail d’abord, où les salariés ont obtenu des compensations qui ont fait bondir le patronat, et le chômage en nette diminution avec une administration de l’emploi modernisée et revigorée.

En introduction, Alex Bodry avait choisi de revenir sur «quatre faits marquants» de l’année écoulée. Il a commencé par la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE qui a eu «un impact sur les travaux parlementaires et ceux du gouvernement», puisque les énergies ont été concentrées sur la réussite de cet événement.

Ensuite, la crise des réfugiés a marqué les esprits, mais «le gouvernement a su réagir vite et organiser l’accueil de réfugiés». Les questions de sécurité enfin, consécutives à la menace terroriste, ont été bien gérées, estime le président du groupe socialiste. «Le gouvernement n’a pas surréagi, mais il a été ferme», juge encore Alex Bodry tout en estimant que le texte sur l’état d’urgence ne bafoue pas les libertés.

Dernier événement de la liste, le Brexit, qui sera un prétexte supplémentaire pour organiser avant la fin de l’année un débat à la Chambre des députés sur l’avenir de l’Union européenne. Personne ne souhaite que ce vent venu de Grande-Bretagne souffle sur le reste de l’Union.

Geneviève Montaigu

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