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Poignardée au parking Bouillon : 12 ans pour l’auteur des coups


La victime avait été attaquée dans un ascenseur. Son agresseur voulait son sac à main. (illustration Fabienne Armborst)

Fin mars 2016, une femme avait été poignardée au P&R Bouillon. L’auteur des coups a pris 12 ans, dont 6 avec sursis. Son acolyte, 7 ans de prison ferme. La chambre criminelle a retenu jeudi après-midi la tentative de meurtre.

Vingt mois, c’est le temps qu’il a fallu pour connaître le nom de l’auteur des coups de couteau. La première piste sur laquelle la police enquêtait n’a rien donné. Les traces ADN sur le couteau ensanglanté retrouvé dans l’ascenseur du P&R Bouillon le 21 mars 2016 n’ont pas permis de confondre le premier suspect.

Il aura fallu attendre l’appel… de l’auteur en personne. C’est le 6 novembre 2017 au matin que la police reçut ce coup de fil. À l’autre bout, un homme relativement alcoolisé qui dit être accablé par quelque chose. En pleurant, il finit par lâcher qu’il pense avoir tué quelqu’un. Les détails qu’il avait livrés avaient permis aux policiers de retrouver les faits dans le journal des incidents.

« Je n’étais plus maître de la situation »

«Ce n’était pas mon intention de faire autant de mal à Madame. Ce n’était nullement planifié de la poignarder. Cela devait être un vol anodin», avait clamé Christophe A. à la barre de la 13e chambre criminelle. À l’époque, lui et son ami auraient été sous l’emprise de l’alcool et de la cocaïne. Leur but : trouver de l’argent pour financer leur marchandise. Voilà pourquoi ils avaient repéré cette femme avec son sac à main. La victime s’apprêtait après son travail à rejoindre vers 20h sa voiture garée au 6e étage du parking P&R Bouillon, quand Christophe A. s’était joint à elle dans l’ascenseur.

«J’ai pris le couteau pour lui faire peur, avait expliqué le jeune homme. Mais dans l’ascenseur, c’était tellement étroit. Je voulais lui dire qu’elle me passe son sac à main. Elle a commencé à crier. J’ai paniqué, je ne pouvais plus me sauver… je n’étais plus maître de la situation, j’ai planté le couteau.»

La femme de 31 ans, pour laquelle il n’était pas question de lâcher son sac à main, avait reçu un premier coup de couteau dans le thorax. Un deuxième avait suivi dans l’épaule. Le troisième avait terminé dans la nuque.

La lanière du sac à main avait fini par céder. Avec son butin, le jeune homme avait dévalé les escaliers pour rejoindre son copain qui l’attendait en bas dans la voiture. «Pour le vol, j’étais au courant. Je ne pensais pas qu’il allait poignarder quelqu’un», s’était défendu Steve V.

« Il voulait qu’elle arrête de crier »

Depuis début novembre 2017, les deux jeunes hommes âgés de 25 et 26 ans se trouvent en détention préventive à Schrassig. Jeudi après-midi, la chambre criminelle a condamné Christophe A., l’auteur des coups de couteau, à 12 ans de prison, dont six avec sursis. Steve V., quant à lui, écope de sept ans de prison ferme. À la différence de son acolyte, plus aucun aménagement de peine n’est possible.

Avec ces peines, la chambre criminelle n’a pas suivi les réquisitions du parquet qui réclamait huit ans de réclusion à l’encontre des deux jeunes hommes. Dans son réquisitoire, le parquetier avait en effet estimé qu’il n’y avait pas eu d’intention de tuer : «Il voulait piquer le sac à main. Il a brandi le couteau, car il voulait qu’elle arrête de crier. Le premier coup de couteau était susceptible de causer la mort. Mais les autres, dans l’intention de s’approprier le sac à main.»

Quelques heures avant d’attaquer la femme au P&R Bouillon, les deux jeunes hommes avaient déjà volé deux portables à des étudiants. «Ils ne peuvent pas considérer tout le monde comme des distributeurs de billets seulement parce qu’ils ont absolument besoin de drogue», avait martelé le parquet.

Les deux jeunes hommes ont également été condamnés à indemniser la victime qui s’est constituée partie civile. Par l’intermédiaire de son avocat Me Frédéric Mioli, elle réclamait 131 000 euros de dommages et intérêts. Sa demande a été déclarée fondée pour le montant de 18 400 euros. La victime se voit également allouer une indemnité de procédure de 1 000 euros.

Toutes les parties ont 40 jours pour interjeter appel.

Fabienne Armborst

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