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Obligation vaccinale : le doute s’installe


Le ministre de la Sécurité sociale, Claude Haagen (2e de g.), est venu remplacer, hier, à la Chambre, la ministre de la Santé, Paulette Lenert, en déplacement à l’étranger.

L’avis des experts chargés de se prononcer sur la nécessité d’introduire une obligation vaccinale au Luxembourg sera rendu la semaine prochaine. La Chambre doute déjà du besoin de la mesure.

C’est le variant BA.5, sous-variant d’Omicron, qui pourrait faire basculer les choses. «Il faut avouer qu’avec ce variant, la vaccination protège moins contre une infection. Il en va de même pour les personnes guéries du covid», annonce Mars Di Bartolomeo (LSAP), le président de la commission parlementaire de la Santé. Partant de ce constat, quel est encore l’intérêt d’introduire une obligation vaccinale, sectorielle ou généralisée?

Le très attendu avis du groupe d’experts chargés de se prononcer sur la nécessité d’une obligation vaccinale est attendu, selon le ministre Claude Haagen, «pour le début de la semaine prochaine». Il se confirme de plus en plus que les membres de ce groupe, mis en place par le gouvernement, ont du mal à s’accorder. Il s’agit du Dr Vic Arendt, médecin infectiologue, du Prof Dr Claude Muller, professeur, expert en virologie, du Dr Gérard Schockmel, médecin spécialiste en maladies infectieuses, du Dr Thérèse Staub, médecin-chef du Service national des maladies infectieuses et du Prof Dr Paul Wilmes, chercheur au Luxembourg Centre for Systems Biomedicine.

«Le gouvernement attend cet avis et va se positionner en fonction des conclusions», répète le ministre de la Sécurité sociale en remplacement de la ministre de la Santé, Paulette Lenert, en déplacement à l’étranger. En janvier encore, le même groupe d’experts avait recommandé une obligation vaccinale pour les plus de 50 ans et le personnel de soins. Au vu de l’évolution de la situation sanitaire, un second avis a été demandé.

«Nous aimons être à l’écoute des scientifiques, comme eux aiment que le camp politique les écoute. Mais ils doivent finir par se prononcer», martèle un Claude Wiseler (CSV) perdant patience : «Si vraiment, les experts ne peuvent pas s’accorder, il faudra qu’ils nous présentent les deux vues et arguments afin que nous, en tant que politiciens, se forgent leur propre avis.»

Le camp chrétien-social, leader de l’opposition, s’est jusqu’à présent montré pro-obligation, d’autant plus que le taux de vaccination de 78,8 % «reste trop peu élevé». La donne pourrait changer. Claude Wiseler a ainsi répété, ce mercredi, juger «évident que pour le moment une obligation vaccinale sera difficilement à imposer d’un point de vue constitutionnel». L’élu du CSV estime toutefois qu’il est «important d’être prêt pour le mois de septembre», si jamais un nouveau variant plus virulent commençait à faire des dégâts.

Dans le camp de la majorité, Yves Cruchten (LSAP) «donne raison au CSV». «Il faut se préparer à toutes les éventualités et être prêt à sortir, si cela s’avère nécessaire, le texte du tiroir.» «Pour le moment, il serait difficile d’imposer, sur un plan psychologique, une obligation alors qu’on clame que le vaccin protège moins contre le sous-variant BA.5», acquiesce Josée Lorsché (déi gréng).

Ces propos ne changent rien à l’agacement dans les rangs de l’opposition. «Nous entendons tout et rien sur l’arrivée d’une obligation vaccinale. Au vu de la situation actuelle, nous nous interrogeons si elle peut encore devenir réalité», avance Nathalie Oberweis (déi Lénk). «On ne dispose toujours pas de positionnement clair de la part du gouvernement. À un moment, au moins les partis devraient trancher pour de bon. La cacophonie actuelle ne sert en rien à créer de la confiance auprès des citoyens», estime Sven Clement (Parti pirate).

L’ADR reste le plus virulent dans le débat. «Le gouvernement se cache derrière l’avis des experts. Pour nous, il n’est pas question qu’une obligation vaccinale soit introduite. La vaccination doit rester volontaire», martèle, ainsi, Jeff Engelen.

Oui ou non à l’obligation vaccinale? La seule certitude est que les hésitations grandissent dans les rangs de la Chambre des députés.

Près de 4 500 infections en 7 jours

Les chiffres officiels, publiés hier, sont venus confirmer une quatrième hausse successive des infections hebdomadaires au coronavirus. La semaine écoulée, 4 485 tests se sont révélés positifs, soit 13 % de plus qu’une semaine plus tôt (3 985 cas, +41 %). La moyenne d’âge des personnes contaminées était de 38,4 ans. Les 30-44 ans restent le plus touchés par le virus.

Entre mercredi et hier, 1 364 infections ont été détectées. Il faut remonter au 20 avril pour retrouver un bilan journalier plus élevé (1 468 cas). La probabilité de voir les chiffres augmenter une cinquième fois de suite est donc très élevée.

La semaine de la fête nationale, 7 décès liés au covid étaient à déplorer. La moyenne d’âge des victimes était de 72 ans. Le dernier bilan fait état de 1 093 morts.

La barre des 20 hospitalisations de patients covid est franchie depuis hier, une première depuis fin avril. Actuellement, 22 patients sont pris en charge, dont 19 en soins normaux (+4 en 24 heures) et toujours 3 en soins intensifs. La semaine dernière, 74 patients ont été admis à l’hôpital et 52 ont pu rentrer chez eux. Leur moyenne d’âge : 56 ans.

7 plusieurs commentaires

  1. Non à la quatrième dose avec un produit qui ne protège pas.
    Le pass sanitaire est une aberration et la vaccination doit être volontaire.
    Susciter la peur chez les gens provoque des problèmes psychologiques et divise les citoyens.

  2. Simple ! Si on parle encore d’obligation vaccinale, je ferme mes deux entreprises (45 travailleurs) et je me barre en Suisse dans le mois qui suit !

  3. Quand on regarde les données des pays du monde entier avec un oeil qui n’est pas corrompu par Big Pharma, on constate que la soit-disante « vaccination » n’a eu aucun effet, nulle part, sur l’épidémie, qui a suivi son évolution naturelle.
    Le seul bénéficiaire de cette supercherie a été Pfizer &co.

  4. Valere Hirtz

    Aucune autorisation de mise sur la marché depuis la 2e dose

    Le luxembourg glisserai-t’il vers l’illégalité.

    L’Autriche vient d’annuler toute obligation cette semaine.

    Tout s’écroule,…

  5. fernand weis

    Une telle obligation est anticonstitutionnelle, la liberté et volonté d’agir et de disposer librement de son corps en tant que personne majeure responsable, ce droit pourra être interféré par un gouvernement suite à un avis de 5 spécialistes. La COVID19 a permis des restrictions de nos droits que la majorité de la population accepte sans se poser les bonnes questions si tout cela est légitime. Le Tribunal des droits des hommes à Strasbourg en statuerait tout autrement, des libertés fondamentales ne sont plus respectés, nous avançons vers des systèmes autocrates.

  6. avec leur lenteur excessive les experts luxo ont 1-2 ans de retard pour leur « obligation », cf grèce, italie, autriche… personne les prend au sérieux !

  7. électeur anti vax

    5 « experts » qui ne savent pas, 60 députés pas non plus! c’est ridicule… pour tous les vaccinés ou pas, 1x, 2x, 3x,… agés 50+ ou pas,… une farce pour tous: avec toutes mesures finies !

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