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Obligation vaccinale : le gouvernement derrière l’avis des experts


La majorité plaide pour une vaccination sectorielle, le CSV la veut universelle. Le Premier ministre veut un large consensus, pirates et ADR ne veulent pas entendre parler d’une obligation et déi Lénk est contre à la base, mais se montrera flexible.  (Photo : julien garroy)

Les députés voient le gouvernement se rallier à l’avis des experts. Eux aussi ont des avis à partager et ne sont pas forcément d’accord. Mais Xavier Bettel reste ouvert, il veut un large consensus.

Le gouvernement entend suivre l’avis du groupe d’experts qui plaident pour une obligation vaccinale des plus de 50 ans et des professionnels du secteur de la santé et des structures d’accueil pour personnes âgées. C’est ce que déclare le Premier ministre, Xavier Bettel, aux députés en introduction du débat sur l’obligation vaccinale. De quoi rendre perplexes les députés chrétiens-sociaux.

Ainsi, le catalogue de questions auxquelles chacun a répondu n’aurait donc servi à rien ? Pas tout à fait. Dans le débat de mercredi, le Premier ministre qui cherche un large consensus sur l’épineuse question de la vaccination obligatoire a senti qu’ils pouvaient encore l’obtenir, même si les chrétiens-sociaux se prononcent farouchement en faveur d’une vaccination globale.

Autant dire que l’obligation vaccinale est en route. Cela prendra encore du temps, mais l’objectif est d’être prêt pour cet été afin d’éviter la prochaine vague à l’automne prochain. D’ici là, la situation peut encore évoluer. «Une chose est sûre, le texte sera déposé», affirme Xavier Bettel.

Même si la situation dans les hôpitaux n’a plus rien à voir avec l’an dernier. Il y a encore trop de monde dans les services hospitaliers souffrant du coronavirus. «Ce n’est pas normal d’avoir une vingtaine de lits de réanimation occupés uniquement par des personnes infectées et une cinquantaine dans les services de soins», relève le Premier ministre.

Le virus tue toujours et toujours plus de non-vaccinés, c’est une réalité. La tranche d’âge des 50 ans et plus est la plus vulnérable. Xavier Bettel est désespéré de voir que seul 1 % de cette catégorie, soit 350 personnes, a finalement franchi le pas pour se faire vacciner une première fois. «À ce rythme-là, il nous faudrait 100 semaines pour y arriver soit deux ans et on ne peut pas attendre jusque-là.»

Pour le Premier ministre, «le gros de la population est fatigué de vivre cette situation et tout le monde veut un retour à la normalité». Le vaccin reste, selon le gouvernement, la meilleure façon de se protéger et de protéger les autres du Covid-19.

En disant cela, il est loin d’avoir résolu le problème d’une obligation vaccinale. «On ne peut pas répondre par oui ou par non parce que d’autres questions sont reliées à cette décision», explique-t-il. Si les experts se sont penchés sur les besoins d’une obligation vaccinale, il reste encore à aborder les problèmes éthiques, démocratique, juridiques. Il assure encore les détails du projet de loi seront livrés après le débat «qui sera pris en considération» pour les touches finales à apporter au texte.

Tous les moyens sont bons

La ministre de la Justice, Sam Tanson, se dit consciente que rien ni personne ne peut garantir qu’une obligation vaccinale soit suivie par la population ni même qu’elle ne participe pas, au contraire, à creuser encore davantage le fossé dans la société. «Mais je suis d’avis que tous les moyens sont bons pour sortir de cette pandémie le plus vite possible», dit-elle aux députés. Elle leur rappelle que depuis deux ans ils doivent voter des lois qui restreignent toutes les libertés, qui décident de l’accès au sport ou à la culture, de la façon de fêter ses 18 ans… «Je ne pouvais pas m’imaginer cela», avoue la ministre Sam Tanson. Son parti (déi gréng) s’est clairement prononcé pour une obligation vaccinale. «L’obligation, c’est de libérer nos hôpitaux des malades du Covid et de rendre leur liberté aux gens», exprime-t-elle. «À un moment donné, le gouvernement et les députés doivent prendre leurs responsabilités et reconnaître que le vaccin est la sortie unique de cette crise sinon que faire sans cette obligation ? Il faut analyser cette conséquence aussi», ajoute-t-elle.

 Elle annonce que les sanctions seront administratives, mais il faut s’entendre sur le montant. Il reste encore des questions à analyser comme la récidive, le délai de recours, l’aspect protection des données et surtout la question de la vaccination obligatoire pour les frontaliers que réclament de leur côté les chrétiens-sociaux.

La ministre de la Santé, Paulette Lenert, reconnaît être «sur un terrain juridique expérimental» mais défend, elle aussi, l’avis des experts qui servira de fil conducteur au projet de loi en préparation. Elle revient longuement sur les risques liés à la maladie, bien plus grands et plus fréquents que ceux liés aux effets du vaccin et veut à tout prix éviter un tri des patients en cas d’engorgement dans les hôpitaux.

Cette obligation vaccinale ciblée n’empêchera pas le gouvernement de poursuivre sa sensibilisation auprès des groupes les plus réticents et tous les âges. «On espère un geste de solidarité pour notre société», conclut-elle.

Le texte sera préparé et déposé dans les meilleurs délais. L’obligation vaccinale est en route, mais les discussions ne sont pas encore terminées.

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3 plusieurs commentaires

  1. Je me demande combien des titres de Pfizer/ Moderna ils ont acheté et quand?

  2. Israël, l’Espagne et maintenant le Royaume Uni sont prêts à laisser tomber toutes les mesures à commencer par la vaccination qui ne sert visiblement à rien ! Et ici – tout comme en Belgique – on veut rendre la vaccination obligatoire – avec bien sûr une nouvelle dose tous les six mois, puis tous les trois mois, puis … il n’y aura jamais assez de vaccins et ce ne sera jamais assez rapide pour contrer les variants, n’importe quel médecin sait ça ! Ceux qui prétendent que c’est utile sont de solides menteurs. C’est dans ce genre de préiode qu’on voit quels pays sont vendus aux entreprises …

  3. « Le virus tue des non vacciné  » combien vous êtes payé pour mentir comme ça ?

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