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L’OGBL réfute la menace d’un «mur des pensions»


«Notre système de pension est absolument sain et compte toujours parmi les mieux dotés au monde», a notamment martelé hier Nora Back, aux côtés des membres du bureau exécutif de l’OGBL.  (Photo : julien garroy)

Le syndicat a présenté, mardi, un large catalogue de revendications en prévision des législatives. Dans ce contexte, l’OGBL se dit prêt à s’opposer à toute «attaque» contre le système de pension.

Un premier bras de fer majeur s’annonce en vue des élections législatives. Le débat sur l’avenir des pensions prend, en effet, de l’ampleur depuis la sortie de la Chambre de commerce sur le sujet. Des «décisions courageuses» devraient être prises dès 2024 pour préserver la pérennité du système. L’OGBL a contre-attaqué, hier, et s’attend à ce que le prochain gouvernement – appelé à mener une «politique progressiste, sociale et équitable» – ne cède pas au «catastrophisme» propagé par le camp patronal. «Notre système de pension est absolument sain et compte toujours parmi les mieux dotés au monde», souligne Nora Back, la présidente de l’OGBL.

«Aucune raison de tout voir en noir»

Le catalogue de revendications du premier syndicat du pays est très complet. Le maintien d’une sécurité sociale forte, basée sur la solidarité, est une des priorités. «Il ne peut être question de démantèlements», met en garde Nora Back. Dans cet ordre d’idées, elle répète que la défense du système de l’assurance pension est primordiale. «Nous disposons toujours d’une réserve de 24 milliards d’euros. Il n’existe aucune raison de tout voir en noir. Malgré tout, les attaques sont d’ores et déjà lancées. Quasiment tout le monde semble avoir accepté que le système n’est plus viable. Or, cela n’est pas vrai», fustige la cheffe de file de l’OGBL. «Il ne faut pas croire ceux qui prédisent un mur des pensions. Les projections sur plusieurs décennies se sont toutes révélées fausses. Sortir la boule de cristal pour savoir ce qui se passera en 2070 n’est pas opportun», renchérit Nora Back.

L’Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS) prédit que la situation financière risque de se dégrader à partir de 2041 (lire ci-contre). L’OGBL opte, lui, pour davantage de pragmatisme. «Les prévisions dressées en 2012 étaient également dépassées 10 ans plus tard. Or, ce sont ces projections qui ont servi de base pour introduire avec la réforme de 2012 des détériorations du régime. En fait, il faudrait lever les dispositions décidées en défaveur des futurs pensionnés», développe la présidente.

Un déséquilibre financier dès 2041?

Les scénarios les plus récents établis par l’Inspection générale de la sécurité sociale indiquent que la pression sur le système va augmenter à partir de 2027. Les choses pourraient sévèrement se corser en 2041 avec un déséquilibre financier rendant obligatoire un recours à la réserve, dotée actuellement de quelque 24 milliards d’euros. Ce montant permet de verser pendant plus de 5 ans les prestations actuelles, sans générer aucune nouvelle recette. Néanmoins, l’IGSS prédit que la réserve sera, sans aucun ajustement du système, épuisée fin 2047.

Les dépenses de l’assurance pension se chiffrent à 6,1 milliards d’euros en 2023 contre 4,3 milliards d’euros en 2018. Les dépenses du régime général de pension passent de 7,6 % du PIB en 2020 à 12,4 % du PIB en 2050.

L’âge de départ à la retraite est fixé à 65 ans. Mais dans les faits, l’âge de départ se stabilise autour de 60 ans, contre 62,3 en moyenne pour les Français. Les Luxembourgeois sont ainsi ceux qui prennent leur retraite le plus tôt en Europe.

Les patrons veulent une réforme à court terme

L’objectif primaire du syndicat est de garder le régime d’assurance pension à l’équilibre financier. «Si un jour, nous sommes confrontés à des difficultés, on dispose d’une batterie de propositions, sans toutefois devoir procéder à une augmentation de l’âge de départ à la retraite ou une révision à la baisse des pensions», affirme Nora Back. En attendant, toute «attaque» contre le système de pensions aura pour conséquence une importante mobilisation syndicale : «Nous allons défendre nos pensions comme cela a été fait en France».

Fin mars, le directeur général de la Chambre de commerce, Carlo Thelen, avait mis en garde, sur son blog personnel, contre une «bombe à retardement sociale». L’institution patronale presse le prochain gouvernement de procéder «dès 2024 à une réforme du système de pension pour concilier équité (sociale et intergénérationnelle) et soutenabilité des régimes de pension». «Le système actuel de pension n’est pas viable sur le long terme et doit être réformé dès maintenant pour garantir le niveau de vie des différentes générations, notamment les actifs et les plus jeunes», développe encore la Chambre de commerce.

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